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Ses maîtres furent, pour les premiers principes, Denis ; pour la gymnastique, Ariston d'Argos : et dans ce dernier genre d'exercice il fit de si grands progrès, qu'il disputa le prix de la lutte aux jeux Pythiens et aux jeux Isthmiques. Il ne dédaigna pas l'art de la peinture. Il se mit en état de composer des tragédies et des dithyrambes ; et déjà, encouragé par la confiance qu'il avait dans son talent poétique, il voulait se mettre sur les rangs pour disputer cette palme. Mais Socrate bannit de sa pensée cette ambition misérable, et prit soin de lui inspirer l'amour de la véritable gloire. Il s'était d'abord pénétré des principes de la secte d'Héraclite ; mais quand il se fut livré à Socrate, non seulement il surpassa en génie et en instruction les autres socraticiens, mais son travail et l'élégance de son esprit acquirent plus d'éclat encore à la sagesse qu'il reçut du philosophe : ses efforts tendirent à la populariser ; et l'élégance de son esprit la rehaussa singulièrement par les charmes et par la majesté du style.

Chapitre 3

Mais lorsque Socrate eut quitté les hommes, Platon chercha où il pourrait profiter, et il s'appliqua à la doctrine de Pythagore. Tout en reconnaissant qu'elle était l'ouvrage d'une raison aussi exacte qu'élevée, il se proposait plutôt d'imiter la continence et la chasteté qui la caractérisent. Ainsi, comme il remarquait que les pythagoriciens