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on, Latone avait enfanté Apollon et Diane dans l'île de Délos. On rapporte qu'il vint au monde le lendemain d'un anniversaire de la naissance de Socrate, et l'on cite même un songe bien remarquable de ce dernier. Il crut voir le petit d'un cygne s'envoler de l'autel qui est consacré à Cupidon dans l'Académie et venir s'abattre dans son propre sein ; ensuite ce cygne s'éleva à tire-d'aile dans les cieux, en charmant de ses accords pleins de mélodie et les dieux et les hommes. Comme Socrate racontait ce songe au milieu de ses disciples, précisément Ariston venait derrière lui pour lui présenter le petit Platon. Dès que le maître eut envisagé cet enfant, et que d'après son extérieur il eut reconnu le fond de sa belle âme : “Voilà, mes amis, dit-il, quel était mon cygne du Cupidon de l'Académie !”

Chapitre 2

Né de tels auteurs et sous de tels auspices, Platon ne s'éleva pas seulement au-dessus de la vertu des demi-dieux ; il atteignit encore à la puissance des dieux eux-mêmes. En effet, Speusippe, qui avait recueilli sur son compte des détails de famille, vante la facilité de perception et l'admirable modestie qui le caractérisaient dans son enfance. Il rapporte que dès sa première jeunesse, Platon s'étant pénétré de l'amour du travail et d'habitudes sérieuses, ces vertus se développèrent chez lui ainsi que toutes les autres quand il fut devenu homme. Il eut deux autres frères germains, Glaucus et Adimante.