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à ton amitié, parce que tu souffles de la même bouche le chaud et le froid. »

Concluons que nous aussi nous devons fuir l’amitié de ceux dont le caractère est ambigu.

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L’HOMME QUI A BRISÉ UNE STATUE


Un homme avait un dieu de bois, et, comme il était pauvre, il le suppliait de lui faire du bien. Comme il en usait ainsi et que sa misère ne faisait qu’augmenter, il se fâcha, et prenant le dieu par la jambe, il le cogna contre la muraille. La tête du dieu s’étant soudain cassée, il en coula de l’or. L’homme le ramassa et s’écria : « Tu as l’esprit à rebours, à ce que je vois, et tu es un ingrat ; car, quand je t’honorais, tu ne m’as point aidé, et maintenant que je viens de te frapper, tu me réponds en me comblant de bienfaits. »

Cette fable montre qu’on ne gagne rien à honorer un méchant homme, et qu’on en tire davantage en le frappant.

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L’HOMME QUI A TROUVÉ UN LION D’OR


Un avare, qui était peureux, ayant trouvé un lion d’or, disait : « Je ne sais que devenir en cette aventure. L’effroi m’ôte l’esprit, et je ne sais que faire : je suis partagé entre mon amour des richesses et ma couardise naturelle. Car quel est le hasard ou le dieu qui a fait un lion d’or ? Ce qui m’arrive là jette la discorde dans mon âme : elle aime l’or, mais elle craint l’œuvre qu’on a tirée de l’or ; le désir me pousse à la saisir, mon caractère à m’abstenir. Ô fortune qui offre et qui ne permet pas de prendre ! Ô trésor qui ne donne pas de plaisir ! Ô faveur d’un dieu qui devient une défaveur ! Quoi donc ! Comment en userai-je ? À quel expé-