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peine à me rajeunir de temps en temps, pour l’amour de la jeunesse. C’est pourquoi, de même que je me suis accommodé à l’adolescence de ton frère Maximilien, pour lui enseigner le parler qui convient aux jeunes gens, ainsi je me prête aujourd’hui à ton âge enfantin pour t’enseigner la civilité puérile. Ce n’est pas que tu aies été à cet égard entièrement privé de toute règle : tu as été élevé dès le berceau au milieu des courtisans et l’on t’a pourvu de bonne heure d’un précepteur habile, qui t’a donné les premières leçons ; en outre, de ce que j’ai à dire tout ne te regarde pas, toi fils de princes et né pour régner : mais les enfants recevront plus volontiers ces préceptes dédiés à un enfant d’un rang élevé et d’un grand avenir. Ce ne serait pas un médiocre encouragement pour eux de voir les fils des princes nourris, dès leur jeunesse, des mêmes études qu’eux et exercés dans la même lice.