Page:Érasme, Bonneau - La Civilité puérile, 1877.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

imitation lointaine de l’œuvre d’Érasme. Enfin, divers autres ouvrages, qui n’ont pas le même caractère de livres d’écoliers, traitaient aussi de la décence des manières et du bon ton ; tels sont, en Espagnol, El libro del infante, recueil de préceptes religieux et moraux composé au xive siècle par le prince don Juan Manuel ; en Latin, le traité De educatione liberorum et eorum claris moribus libri sex, de Maffeo Vegio (Milan, 1491, et Paris, 1511, in-4o) réuni dans une troisième édition (Bâle, 1541, in-8o) à d’autres opuscules sur le même sujet, qu’Érasme devait connaître ; enfin en Français, le Doctrinal du temps présent, du vieux poète Pierre Michault (Bruges, 1466, in-fol.), plus connu sous le titre de Doctrinal de court[1], curieux

  1. Le Doctrinal de court, par lequel on peut être clerc sans aller à l’école (Genève, 1522. pet. in-4o Goth. avec fig). P. Michault feint décomposer un manuel du bon ton ; il recommande, par exemple, aux fils de bonne maison, la variance des habits et les invite à en changer le plus souvent possible. Il veut qu’ils aient chaque jour un vêtement de couleur différente. Aujourd’hui une robe longue, demain une robe courte, tantôt des souliers carrés, tantôt des souliers pointus. Il veut également qu’on ne porte ses habits qu’une seule fois, qu’on les reçoive le matin du tailleur et qu’on en fasse cadeau le soir. L’auteur de l’art. Costume dans le Diction-