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paraison, Érasme en semble sobre. Telle qu’elle est, sauf quelques prescriptions que les changements d’usages ont fait tomber en désuétude, sa. Civilité puérile pourrait encore servir aujourd’hui ; c’est l’œuvre d’un esprit délicat, et son seul tort est d’avoir été le point de départ des autres.

En revanche, Érasme avait-il eu des modèles ? C’est plus que douteux ; il paraît être le premier qui ait eu l’idée de recueillir avec ordre et méthode les préceptes de bienséance qui lui semblaient les plus convenables, et d’en faire un tout.

Évidemment, il n’inventait pas le savoir-vivre et bien avant lui on en avait posé les règles générales. Cette sorte de littérature pédagogique était cultivée depuis l’antiquité Grecque. Sans parler des préceptes de tempérance, de sobriété, de sociabilité que l’on peut trouver dans les poètes gnomiques, dans les Vers dorés de Solon et de Pythagore, dans Théognis, dans Phocylide, un ou deux chapitres du De officiis, de Cicéron, et le traité de l’Éducation de la jeunesse, de Plutarque, lui fournissaient une suite de maximes identiques à quelques-unes des siennes et que ses anciens éditeurs du xvie et du xviie siècle en ont rapprochées ; il en a puisé