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convenable en soi et ce qui ne l'est pas ; à quoi bon, par exemple, un ajustement qui n'est d'aucune utilité ? On rit des femmes qui traînent de longues queues de robe ; on désapprouve les hommes qui les imitent. Cela sied-il bien aux Cardinaux, aux Evêques ? Que d'autres que moi en décident. Les légers tissus de soie ne font estimer ni les hommes ni les femmes qui les portent ; on est obligé de les doubler d'un autre vêtement pour cacher ce qui sans cela serait impudiquement découvert. Jadis il était réputé peu viril de ne pas porter de ceinture ; on n'en fait plus un reproche à personne maintenant que l'usage des chemises, des caleçons et des chausses met à l'abri des regards les parties naturelles, quand même le vêtement de dessus s'écarterait. Au surplus, l'habit qui est trop court pour cacher, si l'on se baisse, ce que l'on doit honnêtement cacher, n'est bienséant en aucun pays. Déchirer ses vêtements est le fait d'un fou ; porter des habits bariolés et de toutes sortes de couleurs, c'est