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Deuxieme

La Mere.

Vous avez raiſon, il vaudrait bien mieux ſe taire. Auſſi toutes les jeunes perſonnes qui penſent bien, ne font aucun cas de ces ſortes de complimens, & ſouvent même s’en trouvent offenſées. Il eſt bien ſot ou bien léger de tenir ces propos ; mais il ſerait bien plus ſot encore de les croire & de s’en glorifier.

Emilie.

Ah, Maman, je n’y ſerai plus attrapée… Mais, quand je ſuis bien ſage, il eſt pourtant vrai alors que je ſuis charmante ; car ma bonne me l’a dit, Maman, & vous auſſi quelquefois.

La Mere.

Quand vous êtes raiſonnable, nous vous diſons que ſi vous étiez toujours ainſi, vous ſeriez charmante, parce qu’alors vous l’êtes en effet ; mais vous