Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 1.pdf/371

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Mere.

Je vous rends cette juſtice.

Emilie.

Je me le rappelle à préſent, Maman, vous m’avez dit l’autre jour que l’humeur eſt toujours un aveu de notre faibleſſe. Croyez-vous qu’on ſoit bien curieuſe de s’avouer & de montrer aux autres qu’on eſt ſi faible ?

La Mere.

Non ſûrement ; mais ce que vous redoutez ſi fort & avec raiſon, peut vous arriver par un côté d’où vous ne l’attendez point du tout.

Emilie.

Voyons donc ce côté, Maman, & fermons-le vîte : car je ne me ſoucie pas, mais abſolument pas d’être mauſſade.

La Mere.

Je m’en vais vous l’indiquer. C’eſt que je vous crois naturellement un peu pareſſeuſe.