Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 1.pdf/352

Cette page a été validée par deux contributeurs.

a pas aſſez touchée pour provoquer vos larmes, & que votre frere a bien fait de pleurer, dès qu’il était atendri.

Emilie.

Mais je n’entends pas cela. Nous n’avons pas fait la même choſe, & nous avons bien fait tous deux !

La Mere.

Oui, parce que tous les deux vous avez ſuivi le mouvement de votre cœur. Le ſien s’eſt atendri, il l’a écouté ; le vôtre ne vous a rien dit, vous ne pouviez donc pas pleurer.

Emilie.

Reſte à ſavoir lequel de nos deux cœurs avait raiſon.

La Mere.

Celui qui était le plus acceſſible à l’impreſſion de la vérité.

Emilie.

Maman, que je vous conte mon hiſtoire que j’ai lue, & vous verrez.