Page:Émile Nelligan et son œuvre.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
ÉMILE NELLIGAN



MA MÈRE




Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D’une voix au son d’or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
Ô toute poésie, ô toute extase, ô Mère !

À l’autel de ses pieds je l’honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.