gnée, propre, ornée de fleurs. La
défunte religieuse avait conservé ses
goûts, et l’amitié du prieur mettait
à sa disposition tout ce qui pouvait
adoucir et charmer sa solitude. Celui-ci
n’entrait pas dans cette petite
chambre, sans éprouver un doux
frémissement. L’ordre qui y régnait,
l’arrangement de chaque chose, lui
rappelaient et la guimpe et le voile ;
mais la mine fraîche, les yeux langoureux,
le teint de lis et de rose de
celui-ci, l’émail de ses belles dents,
troublaient encore bien plus son imagination.
C’étaient chaque jour de
nouvelles marques d’attention du
prieur ; c’étaient les plus beaux fruits,
les meilleures confitures, les liqueurs
les plus fines, les bombons les plus
parfumés. Tout en faisant goûter ces
douceurs, le moine continuait ses
propos, et le novice, faible comme
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