peine qu’un génie me trouvât digne
de son amour, me fit connaître les
plus doux plaisirs, exhaussât le vœu
le plus beau que puisse former un être
mortel ; et tout cela pour végéter
dans un cloître, et tomber ensuite
dans les mains de rustauts de moines.
Encore au moins dans ce couvent on
pouvait vivre : mais ici, ah, si je n’en
puis sortir, j’y mourrai !
Il était depuis quinze jours dans ce lieu, toujours tourmenté de tristes idées. Le prieur arriva : c’était un bon vivant. Il venait de l’évêché. On lui avait conté en secret l’histoire d’Eléonor. Il se mit à le plaisanter sur son aventure ; le félicita de ses prouesses avec des termes si peu ménagés, que l’innocent rougissait à chaque mot ; l’autre, que son embarras amusait, en continuait de plus belle.