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Eléonor était son unique but : si elle croyait qu’un autre pût l’aimer davantage, pût le rendre plus heureux, elle sacrifierait jusqu’à son amour.

L’ingrat, l’inconstant profitant de la tendresse et de l’aveuglement de son amante, dérobait au plus tendre amour autant de momens qu’il pouvait pour les donner au libertinage. Chaque jour le trio pervers inventait de nouvelles ruses, trouvait de nouvelles retraites pour tromper la vigilance de la pauvre abbesse ; et dans ce cloître comme dans le monde, la jalousie, l’amour et la fidélité étaient sans cesse dupes de l’inconstance et du libertinage.

Un jour, la bande lubrique s’était enfermée dans l’oratoire. Un immense sopha, des coussins de toutes formes, de toutes grandeurs, en

  
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