Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 44 )


il avait pris une haute opinion de lui-même, le desir de la domination et le goût de l’inconstance.

L’abbesse avait si bien pris ses mesures, que son ami ne la quittait presque jamais. La nuit se passait dans les délices, le jour dans les jouissances de la vie ; ce n’était pas tout-à-fait le compte d’Eléonor. Il avait jeté son dévolu sur une novice de dix-huit ans. Il était veillé de près ; il fallait employer bien des manèges pour avoir un entretien.

Thérèse, c’était le nom de la jeune personne, avait un regard tendre, un air voluptueux comme on rencontre rarement ; et ce regard, cet air était encore plus prononcé en présence d’Eléonore, non qu’elle se doutât du mystère caché sous cette jupe-là, mais l’intéressante novice avait des inclinations qui ne faisaient point dis-