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funte religieuse eût concentré dans sa nouvelle forme tous les feux du génie. Ils continuèrent, recommencèrent, firent force exclamations, et fort peu de réflexions.

Charmés, satisfaits l’un de l’autre, ils se quittèrent résolus à se retrouver au plutôt. L’abbesse fut bien aise d’être seule. Elle repassait dans son ame, elle jouissait de nouveau, de toutes les sensations délicieuses qui venaient de la combler. Des remords vinrent d’abord troubler une si douce extase. Après y avoir bien réfléchi, elle regarda cet événement comme une grace de la divinité, pour lui aider à supporter les devoirs de sa dignité. Elle crut ensuite que c’était-là un privilège, un des droits attachés à la croix d’or, et c’était peut-être un peu mieux raisonner. Enfin elle trouva toutes ces raisons détestables, mais