» venue un homme. — Hélas, madame,
j’ignore comment un homme
est fait ; mais certainement je suis
bien changée. — Enfin, quel changement !
voyons… non, Dieu est
bien puissant. Peut-être votre songe
s’est effectué. Ma conscience… »
En parlant, elle regardait complaisamment
Eléonore. Jamais elle ne l’avait
trouvée si jolie, si intéressante.
Lui de son côté, trouvait à l’abbesse
mille charmes, mille agrémens auxquels
il n’avait encore fait aucune attention.
Un teint frais, reposé, des
dents superbes, une main blanche,
petite, potelée, de l’embonpoint, de
la grace, de la noblesse, une propreté,
une recherche exquise : tous ces détails
lui apparurent subitement, comme
ils n’avaient jamais existé.
« Madame, sa voix tremblait. Comment faire une telle description ? Ja-