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la curiosité l’emportèrent ; elle prit le livre.

C’était un joli roman, du moins il en portait le titre : une histoire de Sylphe. Le livre fut dévoré, lu, relu. Une religieuse, dans la situation d’Eléonore, doit desirer l’existence des Sylphes. Elle fit mieux, elle y crut ; le jour elle y pensait ; la nuit elle y rêvait. Dans ce livre charmant, elle cherchait, trouvait à chaque page des preuves de ce qu’elle desirait.

Un matin, il faisait chaud, le soleil paraissait à peine sur l’horison. La belle Eléonore était sur son lit. Jamais elle n’avait passé de nuit si agitée. Sa chemise cachait bien faiblement les contours d’un corps destiné à reposer ailleurs que dans une cellule. Toute religieuse eût frémi, quoique seule, de se voir dans une semblable position. Elle était couchée sur le

  
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