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lait taire, et toute son éloquence à présenter à sa belle amie des idées libertines, qui ramenassent son attention sur l’objet dont il voulait s’occuper. Il n’obtint rien. On lui reprocha qu’il n’aimait pas, et il fut sur le point d’être brouillé tout-à-fait.

De tout tems on a dit que la femme ne peut garder un secret ; cependant il est certain que tant qu’Eléonor fut de ce sexe, il ne révéla point celui dont dépendait le destin de sa vie : maintenant il était bien faible ; il fit, comme c’est l’usage du sexe masculin, les plus beaux raisonnemens du monde. La malicieuse Adèle, qui lisait dans son ame, lui permit de considérer de près l’objet de sa fantaisie ; elle lui laissa maintefois recommencer ce jeu, premier moteur de toutes ses idées ; et chaque fois