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» sens n’ont plus besoin d’être excités. Si tu veux me consumer, me brûler de desirs, tu as bien réussi. Viens, approche tes lèvres amoureuses de mes lèvres brûlantes. Ta langue seule est assez douce pour me faire éprouver le plaisir, sans y mêler la douleur. Viens, que ma langue, aussi caressant tes charmes les plus secrets, te rende les plaisirs dont tu vas me combler ». Eléonore ne répondit rien ; mais se laissant entraîner, elle se trouva couchée sur le côté ; et l’embrâsée Adèle, sans perdre de tems, exécutant ce qu’elle venait de dire, s’étendit aussi convenablement auprès d’elle.

Alors elles s’étendirent très-bien, se répondirent parfaitement, et ne parlèrent plus. Tour-à-tour pressant entre leurs lèvres, baisant, suçant, chatouillant du bout de la langue