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Eléonore, plus formée par ses métamorphoses, plus hardie, mais non plus enflammée, étendit sur le sopha sa complaisante amie, et mit à découvert ses charmes les plus secrets.

Il est délicieux d’être loué par une connaisseuse, par une rivale ; mais les louanges d’Eléonore étaient bien moins douces pour Adèle, que les caresses d’une amoureuse main. Bientôt, dégageant tout vêtement incommode, également embrasées par les plaisirs qu’elles éprouvaient, et par ceux qu’elles se procuraient mutuellement, elles se livrèrent à tous leurs transports. Tant et si long-tems dura ce doux jeu, si ardentes furent leurs caresses, qu’enfin, fatiguées, elles restèrent en repos, recueillant dans leur âme le souvenir des délices qui menaient d’inonder leur sens.

Eléonore interrompit cette char-