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» tion, une vivacité que rien ne peut calmer, ce bonheur surpasse, efface tous les maux qu’on éprouve.

» En parlant ainsi, il me donnait mille baisers, et versait un torrent de larmes, comme si tous mes caprices, mes rigueurs l’accablaient à la fois : et moi, qui n’avais jamais été moins disposée à le maltraiter, je pleurais aussi. — Sans doute, belle Adèle, c’était par sympathie. — Il le faut bien : car enfin je ne vois pas pourquoi je pleurais. Mais tu sais comme les larmes sont contagieuses. — Et comme elles sont dangereuses. Femme qui pleure est à moitié vaincue. Je prévois que, profitant d’un attendrissement si touchant, ton amant va faire évanouir tous tes beaux projets, et retrouver avec toi des plaisirs que