amour. Quelquefois elle imaginait sa
sœur plus heureuse. Elle croyait entendre
du bruit chez elle : elle ne respirait
que pour mieux entendre, et
de très-bonne heure entra chez sa
sœur, examinant tout soigneusement,
elle ne vit rien qui dût confirmer
ses soupçons ; mais elle n’en
resta pas moins inquiète, jalouse,
désolée et épouvantée.
La vertueuse Eléonore n’avait pas passé une meilleure nuit dans un sommeil agité : elle croyait voir le lubrique prieur se réjouissant de son nouveau trésor, profanant l’un sans renoncer à l’autre : elle se réveillait en sursaut aux efforts impudiques du moine. Son agitation fut telle, qu’elle en eut la fièvre et resta au lit, ne sachant que faire, que devenir, et à quoi se résoudre.
De son côté, la tante réfléchissait