Albin Michel (p. 267).


XXII

Mouhara, l’île capitale de Bahrein a deux faces. L’une, qui regarde la Perse, est riante, de petites rivières l’animent, des dattiers l’empanachent, un aspect du paradis où l’on vivait nu. L’autre, tournée vers l’Arabie, est aride, rien que du sable, et, soulevant ce sable, cinq mille monticules, cinq mille tombeaux inconnus et vides. N’est-ce pas un symbole ? D’un côté le plaisir, de l’autre la mort. Le riche collier pendu au cou, le pauvre pêcheur pendu à sa corde ?