Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Moucherolle verdâtre


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 162-163).

LE MOUCHEROLLE VERDÂTRE.[1]
(Wood Pewee Flycatcher.)


Ce Moucherolle ressemble fort au Moucherolle Pe-wit : il est néanmoins plus gros et en diffère entièrement par son mode de migration, son chant et sa manière de construire son nid. C’est un de nos derniers arrivés, parmi les oiseaux du printemps, tandis que l’autre espèce arrive de fort bonne heure. Cet oiseau fréquente les grandes forêts où il y a beaucoup d’ombrage et de branches mortes, surtout dans les fonds : c’est là qu’il établit son nid, composé de mousse et de matériaux pliants. La ponte consiste en cinq œufs blancs ; les petits quittent le nid vers la fin de juin. Grand destructeur de Mouches, ce Moucherolle aime à se percher sur les hautes branches mortes, faisant entendre d’une manière plaintive son cri peto-way, peto-way, pee-way, de temps à autre plongeant dans l’espace, en quête d’insectes, en gobant un nombre infini dans chaque évolution, puis revenant se percher sur le même rameau qu’il avait quitté. En août, c’est presque le seul chant qu’on entende dans les forêts ; vers ce temps aussi, il s’approche des villes et poursuit industrieusement ses occupations dans les jardins. Il part au moins un mois avant le Pe-wit. Le mâle a le dos olive foncé tirant sur le vert ; la tête surmontée d’une huppe et d’un brun noirâtre ; la queue fourchue et s’élargissant vers l’extrémité ; les parties inférieures d’un blanc jaunâtre. Les dimensions seules le distinguent du Pe-wit, ainsi que la couleur de la mandibule inférieure, laquelle dans le Moucherolle verdâtre est jaune, et noire dans le Pe-wit. Il est difficile de distinguer la femelle du mâle. Longueur totale, 6 , envergure, 11.

Cette espèce, signalée par M. McElraith, dans le voisinage de Hamilton, se rencontre aussi, croyons-nous, dans cette section-ci de la province.


  1. No. 139. — Cantopus virens. — Baird.
    Muscicapa virens.Audubon.