Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Courlis ou Corbigeau du nord


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 357-358).

LE COURLIS OU CORBIGEAU DU NORD.[1]
(Hudsonian Curlew.)


Les habitudes de cette espèce, que l’on avait coutume de confondre avec le Corbigeau des Esquimaux (Numenius borealis) ne sont qu’imparfaitement connues. Les auteurs répètent les uns après les autres que ce Courlis arrive à la Baie d’Hudson le printemps et qu’il niche encore plus au nord.

Sans entrer dans les détails nécessaires pour faire connaître en quoi il diffère des autres espèces, on est encore à savoir au juste où ces oiseaux passent l’hiver ; car on n’en rencontre que bien peu dans les États-Unis pendant cette saison. Audubon dit en avoir vu dans l’intérieur de l’Union : il les a remarqués en abondance dans le New Jersey, en mai ; il en a également observé des bandes près de Charleston, en décembre, et il en a acheté sur les marchés de Boston, en septembre. M. McElraith les a observés en automne près d’Hamilton en petit nombre et nous avons lieu de croire qu’ils se rencontrent en cette saison comme « accidentels » en cette section-ci du Canada. Ils fréquentent les bas-fonds, les plages vaseuses où ils recueillent de petits vers de terre, en compagnie avec d’autres oiseaux de grève. Leur vol est haut et rapide. À l’approche du mois de juillet, dans les États du Sud, période de l’incubation, ils se rassemblent en grand nombre, s’élèvent au haut des airs, ordinairement une heure avant le coucher du soleil et là formant une ligne immense, la troupe entière cingle vers le nord en faisant entendre des sifflements fort aigus pour s’encourager. Leur vol est plus réglé, moins rapide : leurs belles ailes mouchetées, présentent un fort beau coup d’œil sous les rayons du soleil.

En juin, ces oiseaux fréquentent les champs ; ils s’y repaissent de baies et deviennent fort gras.

Nuttail dit qu’ils arrivent dans l’État du Massachusetts au milieu d’août ou au commencement de septembre, époque où on les trouve dans les pâturages, ainsi que dans les marécages ; ils s’engraissent aussi de sauterelles et de fruits et émigrent à la fin de septembre. Audubon a constaté la différence qui existe entre ces Courlis et le Whimbrel d’Europe numenius phaeseus et qui en font une espèce à part.

Bec brunâtre-noir ; la moitié de la mandibule inférieure, couleur de chair. L’iris, d’un brun foncé ; les pieds, d’un bleu grisâtre, les ongles, noirs. Le sommet de la tête est d’un brun foncé, avec une ligne longitudinale blanche au centre et une ligne latérale blanche, mais plus large au-dessus de chaque œil ; une ligne brune part du bec et va à l’œil et une autre ligne se prolonge derrière. Le cou est d’un jaune-gris pâle rayé longitudinalement de brun, à l’exception du menton qui est gris-blanc ; le plumage en dessus est généralement d’un brun noirâtre, marqué de nombreuses taches de blanc-brun ; les ailes et le croupion sont rayés de brun et de gris jaunâtre ; la queue est terminée de blanc. Les primaires et leurs tectrices sont brun noirâtre, avec des marques transversales plus claires sur leurs tiges inférieures ; les secondaires sont comme les tectrices inférieures. La poitrine et l’abdomen sont gris-blanc ; les côtés, maculés couleur de crème et rayés d’un gris-brun pâle ; les tectrices inférieures de la queue ont quelques marques brunes.

Dimensions, 18 × 33.

La femelle ressemble au mâle.

Le bec varie en longueur de 2.10l12 pouces à 4 pouces.


  1. No. 550. — Numenius Hudsonicus. — Baird.
    Numenius Hudsonicus.Audubon.