Observations sur le Contrat Social de J. J. Rousseau/Introduction

Observations sur le Contrat Social de J. J. Rousseau
Chez Mérigot le jeune (p. 1-3).
OBSERVATIONS
SUR
LE CONTRAT SOCIAL
DE J. J. ROUSSEAU.


Je ne prétends pas réfuter de suite tous les paradoxes du Contrat social. Je m’attache à quelques articles où parott évidemment la fausse philosophie de l’auteur. Cet écrivain est estimable par les qualités de son style, qui manque néanmoins en quelques endroits, de clarté, de suite, de facilité. Il voit quelquefois des vérités, et il les énonce avec force. Mais l’amour des singularités le jette souvent dans des écarts manifestes. Sa religion est, comme sa philosophie, pleine de hardiesses et de faussetés. Il peut entraîner les foibles, il peut mêmefaire illusion aux bons esprits. Mon intention est de faire voir combien il s’égare, afin d’empêcher les lecteurs du Contrat social y de s’égarer avec ce dangereux auteur.

Il y a quatre livres dans le Contrat social : le premier traite de ce contrat pris dans son origine, au des conventions faites entre les hommes ; le second explique les qualités et les droits de la souveraineté ; le troisième roule sur le gouvernement et sur ses différentes formes ; le quatrième et dernier a pour objet l’exercice de l’autorité, ce qui comprend des détails touchant l’administration politique dans l’ancienne Rome ; et l’auteur finit par un chapitre où la religion chrétienne est présentée sous un point de vue très-dangereux. Je ferai des observations sur chaque livre, en indiquant les pages d’où seront tirées les propositions qui m’auront paru répréhensibles.


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