Nouveau Chemin de la croix/Huitième station

Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 43-45).

HUITIÈME STATION.


Jésus rencontre les filles de Jérusalem.



À la vue de ces femmes qui pleuraient sur son sort, Jésus fut sans doute bien touché, et il dût leur en être reconnaissant. Mais il vit en même temps qu’elles s’affligeaient de ses souffrances, sans songer aux péchés des hommes qui en étaient la cause.

Leur douleur était toute naturelle, un effet purement nerveux, peut-être, et elles étaient loin de penser que c’était pour leurs propres fautes et pour les crimes de leur nation et du monde entier que Jésus allait mourir.

Le divin condamné veut les éclairer, et leur adresse cette leçon, que nous avons nous-mêmes méritée tant de fois :

« Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! »

Cette scène pleine d’enseignements est une des plus fréquentes dans la vie.

Nos âmes sont des filles de la Jérusalem céleste ; et quels sont les maux qui les attendrissent et les font pleurer ? Ce sont les maux purement temporels et elles restent insensibles aux maux spirituels. Les spectacles de la souffrance, de la misère, de la maladie, de la mort, les émeuvent jusqu’aux larmes ; et elles regardent d’un œil sec les révoltes contre Dieu, les crimes, les immoralités, les scandales. Que dis-je ? Les scandales les amusent, et elles ne s’affligent pas même sur leurs propres misères morales et sur leurs fautes sans nombre !

Ô Jésus, faites-moi comprendre de plus en plus que, parmi tous les maux qui affligent l’humanité, le plus digne de nos larmes est le nombre et l’énormité des péchés que nous commettons contre vous.