Note sur l’enseignement agricole en France et à l’étranger/Russie

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RUSSIE

Parmi les contrées de l’Europe, la Russie occupe une place à part par l’importance de ses récoltes de denrées agricoles ; tandis que d’autres pays voisins produisent à peine de quoi suffire à leur consommation, la Russie, livrée à la culture extensive des céréales, de plantes textiles et de produits minéraux et forestiers, peut faire chaque année de ses produits une exportation considérable.

Elle a, comme nous, des établissements d’enseignement agronomique supérieurs et élémentaires. Parmi les premiers, on compte :

1° « L’Académie agronomique et forestière de Pétrovsk » instituée en 1865, près de Moscou ; son but est de fournir aux jeunes gens une instruction supérieure dans toutes les branches de la science agronomique, ainsi que dans la sylviculture ; elle possède un vaste laboratoire de chimie, un musée d’agriculture, des cabinets de physique, de minéralogie, de mécanique, de zootechnie, de botanique, etc., le tout accompagné d’une vaste ferme, d’un champ d’expériences, de pépinières, de serres chaudes et d’une forêt spéciale.

2° « L’Institut forestier de Saint-Pétersbourg » organisé en 1848, dans la ville de Gorki, gouvernement de Mohitew, puis transféré à Pétersbourg en 4865. L’instruction est d’un ordre supérieur et les élèves sont au nombre de 20 à 30.

3° L’Institution polytechnique de Riga, du domaine du ministère de l’Instruction publique. Il a pour but d’élever des spécialistes d’industrie, d’architecture, d’agriculture, etc.

Il y a, en outre, à Novaïa-Alexandria, en Pologne, un Institut agricole compris dans le nombre des établissements supérieurs ; on a institué dans chaque université de Russie des chaires d’agriculture ou de chimie agricole ou technique.

« Les établissements moyens » ou Écoles d’agriculture, sont au nombre de huit à Gorki, à Kharkow, à Kazan, à Mariinska, près de Garatow, à Moscou, à l’École d’agriculture et d’horticulture (d’Onmane, à Kherson et à Tosna, dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg (c’est l’École spéciale forestière de Lisinsk).

Toutes ces écoles ont été fondées de 1822 à 1873.

Outre l’École d’horticulture d’Oumane qui donne une instruction supérieure, il y a encore, sous la surveillance du ministère des Domaines, trois écoles destinées à former des praticiens en horticulture.

Ce sont les écoles de Penza, fondée en 1822, et de Bessarabie à Kichinew, fondée en 1842, puis l’école de Nikitsky, fondée en 1868, sur la côte méridionale de la Crimée ; on a rattaché à cette dernière une branche spéciale pour l’œnologie.

À la suite de ces institutions, il nous faut citer à Stoudenetz, près de Moscou, l’école d’horticulture du domaine des Institutions de l’impératrice Marie. Elle reçoit une vingtaine d’enfants trouvés ; puis dix écoles d’agriculture inférieures dans les gouvernements de Minsk, Wladimir, Kostroma, Wiatka, Courlande, Tver, Tchernigow, Penza et deux à Kourski ; on va en ouvrir trois à Karkow, à Tourgaisk et à Tiflis. Petrowitshi, gouvernement de Minsk a une école de pomologie et de culture du houblon.

Dombrowska et Teugoutinsk ont une école forestière.

Une école de « fabrication de fromage et de beurre », fondée en 1871, dans le village d’Edimonow, gouvernement de Tver, compte une trentaine d’élèves. Une section de cette école a été ajoutée dans le village de Koprino.

« L’École de sériciculture » dans le Turkestan, fondée en 1873, en outre de l’industrie séricole, a pour but de montrer une plantation modèle de coton et un établissement pour son nettoyage.

Il y a une école d’apiculture fondée en 1818, dans le village de Paltchiki par M. Prokopovitch et à Bourachowo, près de Tver ; puis des classes d’arpentage et une école de métiers établie en 1872 à Gorki, pour former des maîtres artisans dans les métiers nécessaires à l’agriculture.

Voyons maintenant quels sont les établissements qui contribuent à la propagation des connaissances agronomiques.

Citons d’abord le « Musée agricole du ministère des Domaines à Saint-Pétersbourg » commencé en 1859, dans le genre notre conservatoire des Arts-et-Métiers. Il a pour but de mettre d’étudier de visu tous les objets qui sont du domaine de l’Agriculture et de connaître tous les modèles des machines plus récentes. Ces machines sont mises en mouvement devant le public et on joint à l’enseignement par les yeux des périodiques populaires sur la construction des appareils.

Après le musée de Saint-Pétersbourg, vient le musée technique de Moscou, avec 15 sections dont 7 ont rapport à l’Agriculture, l’élevage du bétail, la sylviculture, la sériciculture, l’apiculture, la pisciculture et l’entomologie appliquée. L’entrée est gratuite trois jours par semaine et il sert de siège à plusieurs sociétés savantes qui y donnent des conférences populaires.

Citons ensuite le musée de la Société forestière à Saint-Pétersbourg, le musée d’Industrie et d’Agriculture puis d’apiculture à Varsovie.

Des musées d’un ordre inférieur sont établis près des établissements agricoles.

« Les fermes du ministère des Domaines » sont au nombre six. Elles doivent servir d’exemple aux agriculteurs et conduire à ta propagation des meilleures espèces de bestiaux, des instruments les plus perfectionnés et des semences de bonne qualité. Le mode de culture doit correspondre à celui qui domine la localité.

« Le Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg », fondé en 1823, a pour but de concourir au développement des connaissances botaniques.

« Le Jardin impérial de Nikilsky et l’établissement de viticulture de Magaratcb » situés près de Yalta, ont pour but l’acclimatation des plantes du Midi, l’étude des différentes espèces de vignes et la fabrication des vins.

On peut y joindre le Jardin botanique et d’acclimatation de Tiflis et le Jardin zoologique de Moscou, qui a aussi pour but l’introduction et l’acclimatation des plantes.

Il y a en outre une pépinière pomologique à Voronège, pépinière d’arbres forestiers à Orel, et une pépinière d’arbres fruitiers et Gorki pour la propagation des meilleures variétés fruitières propres au climat.

Outre les établissements que nous venons de citer, qui relèvent du domaine de l’État, il y a encore, en Russie, une station d’épreuves agrico-chimiques près de l’École polytechnique de Riga, et une près l’Institut forestier de Saint-Pétersbourg ; un laboratoire technique pour analyses agricoles et minérales à Kiew ; des stations de contrôle de semences à Helsingfors, Saint-Pétersbourg, Riga, Varsovie, Moscou, Dorpat et Kew, plus une station d’épreuve pour les instruments d’Agriculture à Petrowsk.

Enfin, on compte en Russie des institutions provinciales et de nombreuses sociétés d’économie et d’industrie rurales, puis des comices agricoles analogues aux nôtres.

Tous ces comités se rassemblent périodiquement dans différentes localités, pour élucider toutes les questions qui se rattachent au progrès et aux intérêts agricoles.

Je terminerai cette note en citant, à Varsovie en Pologne, un établissement du gouvernement fondé en 1870 et ayant pour but de propager l’enseignement de l’horticulture dans les centres ruraux : c’est le « Jardin pomologique » qui cultive les meilleures variétés d’arbres fruitiers, de plantes potagères et d’ornement. Chaque école primaire a le droit de recevoir sans frais un certain nombre d’arbres fruitiers et d’autres plantes cultivées dans l’établissement de l’État.