Noëls anciens de la Nouvelle-France/appendice/4

Dussault & Proulx, imprimeurs (p. 194-195).
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J’ai voulu que la dernière pensée de ceux-là qui liront cette étude historique fut pour les vieilles églises paroissiales de nos campagnes qui, tant de fois, entendirent chanter les Noëls anciens de la Nouvelle-France.

Aussi, ai-je demandé à l’habile crayon de Monsieur Léonidas Guenette, professeur à l’école des arts de Notre-Dame de Lévis, attaché au département de la Colonisation et des Mines, un dessin qui représentât un clocher renaissance. C’est le sujet de la quatrième et dernière photogravure. Ce clocher, de profil aussi gracieux qu’original, caractérisait, au dix-septième siècle, l’architecture extérieure de nos édifices religieux. De ce nombre nous comptons les plus célèbres et les plus vénérés de nos sanctuaires : Sainte-Anne de Beaupré, Notre-Dame du Bon Secours, à Montréal, le Collège des Jésuites, le monastère des Ursulines, à Québec ; ceux de la Rivière-Ouelle, de Beaumont, de Sainte-Foye, etc. Ce clocher rappelait, dans ses grandes lignes, celui de l’Hôtel de Ville de Paris, — j’entends parler du clocher qui dominait ce palais avant 1789.

À Sainte-Anne de Beaupré, on a eu le bon esprit et le bon goût de conserver le clocher renaissance de l’ancienne église de la paroisse, celle de 1676. Celui du Collège des Jésuites à Québec, n’a pas été aussi heureux ; il est devenu, en 1875, la proie des vandales, moderniseurs et progressistes à outrance.

Un seul nous reste à Québec : celui du monastère des Ursulines. Qu’on le garde à tout prix ! Il est sacré comme le beffroi de notre basilique. Ils ont sonné tous deux trop de glas célèbres, trop de glorieux Te Deum, chanté ou pleuré tour à tour trop d’événements historiques, pour que l’on songe jamais à les faire disparaître. Les livrer aux démolisseurs serait un sacrilège et une trahison.