Mirages (Renée de Brimont)/C’était après la tiède…

XLII

C’était après la tiède et languide journée,
l’écharpe aux mille plis sur mes yeux ramenée
me voilait de mystère en son ombre flottante.
Nous marchions côte à côte avec l’Automne ardente
qui tord sa chevelure au-dessus des allées…
Des brises s’attardaient, à des senteurs mêlées,
et vous disiez : « Regarde, écoute !… L’heure est douce
comme un geste d’amour, comme un pas sur la mousse ;
une branche frissonne et l’autre se balance…
Regarde l’heure bleue … Écoute le silence…
Aspire tout Septembre aux calices des roses…
Rêve !… Ta rêverie auréole les choses. »