Mœurs des diurnales/2/08

Loyson-Bridet ()
Mœurs des Diurnales : Traité de journalisme
Société du Mercure de France (p. 155-156).


DES BEAUX-ARTS


Montrez vos connaissances en peinture jusque dans les nouvelles les plus arides ; soyez coloré ; choisissez des rappels de tons ; faites voir que vous traitez le public à la manière des grands seigneurs, avec familiarité et que vous donnez aux syndicats ouvriers leur petit nom, tout court. Ce sera plus littéraire et plus entendu.


On sait que M. Lanoir est le représentant des « Jaunes ».

(Le Gaulois, 6 novembre 1902.)


Quelques jours après, citez-vous vous-même ; cela vous donnera de l’autorité ; et établissez un titre :


Les Jaunes

M. Lanoir, secrétaire général des syndicats Jaunes, dont nous annoncions hier la démission, a décidé, après réflexion, de ne pas abandonner ses camarades. « Les Rouges, dit-il, seraient trop contents de mon départ. »

(Le Gaulois, 9 novembre 1902.)


La pitié dont MM. Jaurès et Basly jouent comme d’une clarinette pour fomenter les grèves, la pitié qui fait assommer les Jaunes par les Rouges au pays noir.

(Le Gaulois, 19 novembre 1902.)


Ut pictura poesis…


De même quand vous jugez la peinture, laissez voir que vous n’ignorez pas la musique. Faites chanter les tons chauds ; parlez de l’harmonie des notes gaies dans une nature morte, de la symphonie des tonalités dans les tableaux de Besnard, et des fugues ardues de Degas.