Mémoires historiques/Appendice 4

Volume III Appendice I
Les chants du bureau de la musique
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Volume III Appendice I

Les chants du bureau de la musique (101).


  • Les dix-sept hymnes de l’intérieur de la maison, pacificateurs du monde.
  • Les dix-neuf hymnes des sacrifices kiao.


PREMIÈRE PARTIE
Les dix-sept hymnes de l’intérieur de la maison,
pacificateurs du monde
(102).


I


La grande piété filiale est accomplie ; — l’excellente vertu est brillante et pure.
En haut sont rangés (les instruments de musique) suspendus aux quatre côtés (103) ; — la musique remplit le palais et la salle.
Odorante est plantée la forêt des plumes (104), — elle a la mystérieuse profondeur des nuages et de l’astre éclatant (105).
Les baguettes d’or (106) sont comme des fleurs épanouies ; — les guidons, qui sont en foule, ont au sommet des houppes en plumes.

 


II


C’est le commencement fleuri des sept commencement (107) ; — les chanteurs attentifs harmonisent leurs sons.
Les esprits viennent se réjouir (108) ; — sans doute c’est qu’ils ont entendu.
Très doux, les sons reconduisent (les esprits) — et subtilement purifient les sentiments des hommes.
Soudain (les esprits) s’élèvent dans l’abîme azuré ; — la cérémonie qui procure le bonheur est bien accomplie.
Les pensées pures sont plongées dans le silence ; — la chaîne et la trame (109) sont pleines d’un profond mystère.


III


J’ai fixé les nombres du calendrier ; — mes sujets ont déclaré toute leur sincérité. p.607
Mon corps respectueux s’est purifié ; — j’ai répandu l’instruction toujours plus loin.
J’ai élevé le temple funéraire des ancêtres, — et, attentif, j’ai mis en lumière l’honneur dû aux parents.
Très grande est la prospérité que produit la piété filiale ; — aux quatre extrémités du monde elle attire (à elle les êtres) et elle parvient.


IV


Rois et seigneurs observent la vertu ; — leurs voisins sont pleins de déférence.
On a fait resplendir le brillant modèle.
Pures et claires, elles pénètrent partout — la piété filiale et la vertu de l’empereur.
Elles ont entièrement achevé leur grand œuvre ; — elles ont assuré l’appui et le repos aux quatre extrémités du monde.


V


A l’intérieur des mers (110) il y avait des pervers (111) — qui désolaient la région du nord-est.
Un édit impérial a dirigé les soldats bien disciplinés ; — les guerriers ont offert leur vertu (à leur souverain).
En faisant une musique (112), nous nous sommes concilié les rebelles ; — les airs siao et tcho (113) ont mis d’accord les méchants.
La majesté a produit le bon ordre ; — et ainsi on a rendu le calme au royaume de Yen (114).


VI


La grande mer tumultueuse, — c’est là que les eaux se rendent ;
La haute sainteté très aimable, — c’est là ce que le peuple chérit. p.608


La grande montagne étant très élevée, toutes les plantes y prospèrent ;
Qu’estime le peuple? — Il estime celui qui est doué de vertu.


VII


(Tous les êtres) sont à l’aise là où ils se trouvent ; — ils sont joyeux jusqu’à la fin de leur destinée ;
Ils sont heureux jusqu’à la fin de leur destinée, — et d’autres générations les continueront (115).
Le dragon volant bondit — et se promène au haut des cieux.
L’éminente sainteté est aimable ; — elle réjouit le peuple et les hommes.


VII


Les plantes abondantes sont florissantes, — le niu-lo (116) s’étend.
Cette excellence, qui l’égale (117) ? — Qui pourrait se révolter contre elle ?
Cette grandeur qu’aucune grandeur n’égale — produit l’enseignement et la vertu.
Cette durée qu’aucune durée n’égale — s’étend sans limites.


IX


Comme les fracas redoublés du tonnerre, — comme les lueurs répétées de l’éclair,
(L’empereur) a fait resplendir le domaine de la vertu, — et gouverne suivant le pacte (118) essentiel ;
Il gouverne suivant le pacte essentiel ; — sa bienfaisance est vaste et grande. p.609

Ceux à qui il applique (son gouvernement) et à qui il dispense ses faveurs, — se portent tous un mutuel secours.
La vertu s’étend en grandeur, — les générations se prolongent en longévité.


X


La belle plante li exhale son parfum ; — sinueuse est la fleur du cannelier (119).
La piété filiale est offerte en présent au Ciel ; — il y a un éclat semblable à ceux du soleil et de la lune (120).
Montant dans l’azur, tiré par quatre dragons, — (le dieu) s’en retourne au galop et va vers le nord.
Les guidons en plumes sont abondants et nombreux ; — leur foule s’étend au loin.
La pratique de la piété filiale accompagne cette génération ; — nous l’avons montré dans cette composition littéraire.
La fleur du cannelier (121).


XI


Très florissants et très nombreux, — nous avons reçu la règle du Ciel ;
Nos (frontières) se sont transformées en devenant plus fermes et plus lointaines ; — nous avons illuminé les quatre extrémités du monde.
La bonté et l’affection (de l’empereur) sont ce qu’on aime ; — on trouve belle son admirable vertu et on s’y conforme.
O mystérieuse profondeur ! — triomphante et vaste est cette félicité perpétuelle.
Mei fang (122).


XII


Cette énorme accumulation (123) — est une masse (124) qui semble avoir pris modèle sur une montagne.
Ah ! Quelle piété filiale ! — (L’empereur) a mis le calme et le bon ordre dans les royaumes des Jong.
Les Man et les I sont tout entiers à leur joie ; — leurs interprètes viennent apporter (les tributs de) bonheur.
Sa sollicitude universelle, c’est la vraie affection ; — en définitive il n’y a plus de guerres (125).


XIII


L’offrande qui porte bonheur est parfumée ; — on invite la divinité à s’en nourrir.
La divinité invitée s’en étant nourrie, — la renommée de la vertu (impériale) est très excellente (126).
Étant données l’excellence de sa vertu — et sa conformité à la règle dans l’établissement des seigneurs (127),
(L’empereur) reçoit et conserve la belle chose (128) venue du Ciel ; — sa renommée parfaite ne s’oubliera jamais.


XIV


La grande majesté est vaste et resplendissante ; — s’il y a calme, c’est à cause de la vertu (de l’empereur).
Recevant avec joie l’harmonie venue du Ciel, — c’est la joie, c’est le bonheur. p.611


En se réjouissant, on n’est pas désordonné ; — c’est une règle pour le peuple.


XV


Il a une règle profonde et une ample vertu ; — le peuple qui lui est assujetti est tout entier prospère.
Son excellente renommée est établie depuis longtemps ; — sa majestueuse contenance est pleine de respect.


XVI


La régularité de sa majestueuse contenance — reçoit la clarté, don de l’Empereur (céleste) (129).
Le peuple qui lui est assujetti en est joyeux ; — ses descendants conserveront cet éclat.
Il accepte, il est docile, il est affable, il est doux ; — il reçoit l’éclat, don de l’Empereur (céleste).
L’offrande qui porte bonheur a un parfum excellent ; — sa longévité et sa vieillesse ne finiront pas.


XVII


Ayant reçu sa vertu éclatante par don de l’Empereur (céleste), — la multitude (de ses qualités) est telle qu’elle semble avoir pris modèle sur une montagne.
Comme une nuée, il répand ses bienfaits sur le peuple qui en est digne, — et qui reçoit pour l’éternité ce bonheur.
Ayant reçu la régularité de sa contenance, — ayant reçu l’éclat, don de l’Empereur (céleste),
Le peuple qui lui est assujetti est paisible et joyeux — et reçoit une félicité sans limites.



DEUXIÈME PARTIE
Les dix-neuf hymnes des sacrifices kiao
 (130)


I
Hymne au ciel (131)


Ayant choisi la saison et le jour (propices), — nous attendons pleins d’espoir.
On fait chauffer la graisse des entrailles (des victimes) et l’armoise aromatique — pour inviter les (dieux à venir des) quatre côtés de l’espace.
Les neuf étages (des cieux) se sont ouverts ; — voici les étendards de la divinité.
(Le dieu) fait descendre sa compassion et sa bienfaisance ; — grande est l’excellence de ce bonheur.
Le char de la divinité — est fait d’un rassemblement de sombres nuages ;
Il est attelé de dragons ailés ; — les guidons de plumes sont en grand nombre.
La descente de la divinité — est semblable (pour la rapidité à la course des) chevaux du vent.
A gauche est le dragon vert ; — à droite est le tigre blanc (132).

La venue de la divinité — est d’une promptitude surnaturelle,
Elle se fait précéder de la pluie — qui se répand en ondée.
L’arrivée de la divinité — (produit) une obscurité propice.
De l’un à l’autre il semble que se transmette — une commotion au cœur.
Après que la divinité s’est assise, — les cinq notes (133) (se font entendre) d’une manière harmonieuse.
La réjouissance dure jusqu’à l’aube ; — on offre à la divinité ce qui la satisfait.
La victime a des cornes grosses comme un cocon ou une châtaigne (134) ; — le millet placé dans le vase sacrificatoire (135) est parfumé.
On présente dans la coupe tsuen le vin où on a mis de la cannelle ; — on reçoit comme des hôtes les (dieux des) huit régions de l’espace.
La divinité reste ici avec plaisir ; — on chante les chants du printemps et de l’automne (136).
Regardez tout à l’entour ceci ; — contemplez la salle ornée de jade vert.
Une foule de belles femmes (137) sont réunies ; — c’est une élégance abondante et suprême.
Leurs visages sont (blancs) comme la fleur du laiteron ; — un million de personnes s’empressent et se poussent (pour mieux voir).
(Les musiciennes) sont revêtues de vêtements ornés  et de gazes multicolores légères comme un brouillard.
Elles ont des traînes de fine soie et de fine toile ; — elles ont des pendeloques de perles et de jade.
Elles tiennent dans leurs bras des fleurs kia-ye, — des iris et des orchis parfumés. p.614

Dans des dispositions calmes et heureuses, nous offrons la coupe de félicitation.


II
Hymne à la Terre


L’empereur (138) s’approche de l’autel du centre ; — aux quatre côtés, tous sont en ordre à leurs places.
Étant pénétrées de respect, les pensées sont modifiées (139) ; — on est tout prêt et on est comme on doit être.
Pures et harmonieuses sont les six directions (140) ; — les nombres sont déterminés par l’étalon cinq (141).

A l’intérieur des mers règnent le repos et le calme ; — on met en lumière les arts de la paix ; on cache les choses de la guerre.
La souveraine Terre est l’opulente mère (142) ; — brillants et clairs sont les trois luminaires (143).
Avec beaucoup de dignité on se réjouit ; — les habits de fête mettent en l’honneur le jaune (144).


III
Hymne au Printemps


Le verdoyant principe yang ouvre et émeut (l’univers) ; — les tiges des plantes et des herbes poussent au dehors.
La fertilité et l’abondance sont universellement bienfaisantes ; — les êtres qui ont des pattes pour marcher arrivent tous. p.615

Le son des éclats de la foudre se fait entendre glorieusement ; — les animaux hibernants dans les cavernes des montagnes l’entendent prosternés (145).
Les troncs et les tiges recommencent à porter des feuilles ; — ainsi s’accomplit leur destinée,
La foule des êtres goûte une paisible joie ; — le bienfait s’étend jusqu’aux êtres jeunes et à ceux qui sont encore dans le ventre de leur mère.
Tout ce qui vit est prospère ; — tel est le bonheur que produit le printemps (146).


IV
Hymne à l’Été


La splendeur rouge est la croissance accomplie (147) ; — elle développe et rend heureux les dix mille sortes d’êtres.
(Les germes) percent et viennent à la vie belle et joyeuse ; — il n’est rien qui reste comprimé.
Les fleurs qui se développent atteignent la plénitude de leur épanouissement ; — quelle grandeur! quelle prospérité !
(Le millet offert au sacrifice) a poussé et a mûri sur un vaste champ (148) ; — les cent dieux s’approchent pour en jouir,
D’une manière large et grande a été institué le sacrifice ; — la gravité et la bienveillance ne laissent place à aucune négligence. p.616

Les dieux approuvent (ce sacrifice) et le favorisent, — et (ce bonheur) se transmettra de génération en génération sans limites.


V
Hymne à l’Automne


L’éclat occidental est comme une blanche vapeur ; — l’influence de l’automne contracte et fait périr.
Les extrémités pleines des céréales et les épis retombants — continuent les anciennes (moissons) et ne feront pas défaut.
Le vice et la fausseté ne fleurissent plus ; — les mauvais présages se cachent et ont pris fin.
Des lieux retirés aux extrémités (du monde) et des lieux les plus lointains, — les barbares des quatre points cardinaux se sont tous soumis.
Comme ils craignent le prestige, — ils prennent pour unique modèle la pure vertu ;
Ils sont humbles et ne sont pas arrogants ; — leurs cœurs corrects sont attentifs (à leurs devoirs).


VI
Hymne à l’Hiver


Hiuen-ming (149) est sévère et mystérieux ; — les êtres qui rampent se mettent à l’abri et se cachent.
Les herbes et les arbres se dépouillent de leurs feuilles ; — on est arrivé à l’hiver et il tombe du brouillard.
On change ce qui est troublé et on supprime ce qui est pervers ; — on modifie et on rectifie les mœurs étranges.
La multitude du peuple revient à ce qui est essentiel ; — elle préserve son innocence et chérit sa simplicité primitive.
On formule en principes la bonne foi et la justice ; — on accomplit le rite du sacrifice de loin, aux cinq pics.
C’est le temps où on rassemble et où on recueille ; — on cache et on serre les céréales qui apportent le bonheur.


VII


p.617 C’est la majestueuse primitivité (150) qui est vénérable ; — la Divine mère (151) est opulente et prospère.
La chaîne et la trame (que constituent) le Ciel et la Terre — produisent et régissent les quatre saisons.
Dans leur essence ont été établis le soleil et la lune ; — les planètes et les constellations ont leurs mesures et leurs lois.
Le yn et le yang et les cinq éléments — parcourent leur cycle puis recommencent.
Les nuages et le vent, le tonnerre et l’éclair — font descendre la pluie de la douce rosée.
Les cent familles se multiplient ; — tous suivent leur occupation coutumière.
Continuant la série (de ses prédécesseurs, l’empereur) est respectueux et attentif ; — il se conforme à la vertu du Souverain (152).
Le char impérial est décoré de dragons et de lin (153) ; — il n’y a rien qui ne soit parfaitement orné.
Les vases en jonc qui portent bonheur sont bien disposés ; — il est à espérer que (les dieux) mangeront et agréeront ces offrandes.
Anéantis et supprimés sont les fléaux et les calamités ; — cet éclat bondit jusqu’aux huit régions sauvages.
(Au son) des cloches, des tambours, des flûtes yu et cheng, — les danseurs, mobiles comme les nuages, vont les bras étendus.
L’étendard surnaturel (sur lequel est représentée l’étoile) Tchao-yao (154) — (fait que) les neuf (sortes de) barbares sont soumis et dociles. p.618


VIII


Le Ciel et la Terre ont une libéralité universelle ; — c’est là pour nous le modèle à imiter.
Or nous avons élevé cet autel violet, — songeant à rechercher cette voie (pour faire descendre les dieux).
Nous accomplissons avec respect le sacrifice yn (155) — les ornements rassemblés sont en profusion.
Les broderies qui représentent des haches (156) s’étalent tout à l’entour — pour recevoir le plus vénérable entre les dieux.
Mille jeunes garçons dansent en bon ordre — et forment huit escouades.
L’union et l’excellence produisent la félicité — et réjouissent T’ai-i (157).
On a fini de jouer les neuf chants ; — c’est une élégance absolue.
On fait résonner le luth k’in, la flûte yu et le luth che — qui se réunissent à la barrière rouge (158).
Les pierres sonores, les trompettes et les tambours, — la divinité y trouve son plaisir.
Les cent fonctionnaires sont très attentifs ; — chacun veille à sa tâche.
La grande victime remplit l’étal ; — l’odeur de sa graisse vient (jusqu’à la divinité).
Le dieu s’attarde et reste ; — il est présent pendant un moment.
(L’oiseau) Tch’ang-li (159) étend son éclat devant (le dieu) ; — sa lueur est resplendissante. p.619

Le froid et le chaud ne se trompent pas (d’époque) ; — (le dieu) donne au souverain la sagesse.
On déroule les odes aux accords des tubes musicaux ; — les pierres sonores résonnent comme le jade.
L’ample note hong, l’expansive note hio, — la vive note tche sont pures ;
On lance jusqu’aux poutres du toit la note yu élevée, — qui est prolongée par la note chang.
On a fait cette nouvelle musique — pour qu’elle dure perpétuellement.
L’influence de ces sons se répand au loin ; — les phénix accourent en volant.
Le dieu reste toute la nuit à se réjouir ; — c’est donc qu’il agrée grandement les offrandes.


IX


Les levers et les couchers du soleil comment prendraient-ils fin (160)? Les générations des saisons (161) ne concordent point avec l’homme. Ainsi le printemps n’est pas pour nous le printemps ; l’été n’est pas pour nous l’été ; l’automne n’est pas pour nous l’automne ; l’hiver n’est pas pour nous l’hiver. Nous passons comme les flots des quatre mers. En voyant de toutes parts qu’il en est ainsi, (je me demande) comment cela se fait.
Je sais ce qui me plaît ; ce qui me plaît, ce sont uniquement les six dragons (162) ; l’obéissance des six dragons rendra mon cœur satisfait. (Le dragon) Tse-hoang (163), pourquoi ne descend-il pas auprès de moi ?


X


1.

p.620 En présent de T’ai-i, — le cheval céleste est venu ;
Sur lui perle une sueur rouge ; — son écume coule écarlate ;
Son ardeur est grande ; — sa force naturelle est extrême.
Il marche sur des nuages flottants ; — d’une manière mystérieuse il galope dans les airs.
Son corps a des mouvements aisés ; — il franchit dix mille li.
Maintenant, qui lui égalera-t-on? — Le dragon est son ami (164).
 
2.

Le cheval céleste est arrivé, — venant de l’extrême occident ;
Il a franchi les sables mouvants ; — les neuf (sortes de) barbares se soumettent.
Le cheval céleste est arrivé ; — il est sorti d’une eau de source ;
Semblable au tigre, il a une double épine dorsale ; — il est changeant comme un démon.
Le cheval céleste est venu ; — il a passé les lieux où il n’y a pas d’herbe ;
Il a franchi mille li ; — il est venu jusqu’au district oriental.
Le cheval céleste est venu ; — tche-siu (165) était bien l’époque (à laquelle il devait arriver). p.621

Quand il va bondir et se dresser, — qui peut prévoir à quel moment (il le fera) ?
Le cheval céleste est venu ; — on a ouvert les portes lointaines (166).
(Je voudrais) monter sur lui (167) — et pénétrer jusqu’au Koen-loen.
Le cheval céleste est venu ; — il est l’entremetteur (qui promet la venue) du dragon.
I1 va par la porte Tch’ang-ho ; — il contemple la Terrasse de jade (168).


XI


La porte du ciel s’est ouverte ; — c’est une immensité ferme et pure.
(Les dieux) majestueusement galopent tous ensemble — pour s’approcher de l’offrande.
De leur clarté la nuit est illuminée ; — la vertu et la bonne foi sont éclatantes (169).
La divinité est bienfaisante, juste et grande ; — la longue vie et la joie (sont obtenues par les hommes).
La grande route rouge (170) est large et plane ; — de pierre est faite la salle.
La baguette ornée de jade (171) sert aux danses et aux chants ; — les corps se meuvent en cadence et semblent un spectacle éternel.
Les étoiles retiennent (les dieux) pour qu’ils nous récompensent (172) ; — l’éclat qu’elles font descendre remplit tout ;
Elles illuminent la tente pourpre (173) ; — (c’est un éclat pareil au) jaune ardent de la perle.
(Les danseurs) évoluent comme des ailes jumelles qui se réunissent p.622
et se rassemblent par paires, — et qui, en volant, vont et viennent.
La lune est très sereine par sa nappe d’argent ; — le soleil étincelle et éblouit par son éclat universel.
Grâce au souffle continu et lointain, vif et prolongé du vent pur, — (les dieux) arrivent jusqu’aux offrandes multipliées.
Les dieux, dans leurs allées et leurs venues, semblent s’arrêter ici ; — je leur rends visite et j’espère que mon affection ainsi que la manifestation (de ma sincérité) seront éclatantes.
Je suis enveloppé et couvert de leurs bénédictions — qui ne manquent pas de venir au temps voulu.
Malgré son silence et son éloignement, le Ciel suprême — connaît ce moment (de l’offrande) ;
Flottant dans l’espace et parfait, — il vient le long du haut étendard.
J’apporte tous mes soins à ce trajet, — (car je veux) exposer ce que j’ai à demander.
J’ai institué une heureuse cérémonie de félicitation correcte ; — elle est grande ainsi que florissante.
Cette beauté, ce bonheur, cette perfection mystérieuse — se répandent aux quatre côtés (du monde).
Attentives et vigilantes, mes pensées — traversent les neuf étages (des cieux) ;
Elles abondent dans les six directions (de l’espace) — et sont plus vastes que la grande mer.


XII


L’Étoile resplendissante (174) est apparue ; — la planète de la bonne foi (175) est éclatante et se trouve à sa place.
Les astres ont soin d’illuminer la cour impériale ; — le soleil en personne vient pour faire la lumière. p.623

De même que (dans l’antiquité, le trépied) s’est frayé une ouverture ; — on remonte aux calculs primitifs (176).
A Choei (177) (,sur la rivière) Fen, est sorti le trépied ; — d’un grand bonheur c’est le premier commencement.
Les cinq notes et les six tubes musicaux — grâce à leur accord produisent un son éclatant.
Avec des modulations variées ils s’harmonisent ensemble ; — le beau son monte au loin.
Les luths k’in et che de Kong-sang (178) — affermissent la bonne foi et la perfection.
Les quatre floraisons (179), se succèdent en alternant — et les huit vents naissent.
Très harmonieuses, sont les cloches et les pierres sonores ; — les plumes et les flûtes résonnent (180).
La carpe (offerte au sacrifice) est comme le dragon du Fleuve ; — les victimes sont d’une seule couleur.
Le vin excellent (dans lequel on a fait infuser) les cent extrémités (des fleurs) — répand (son parfum semblable à celui) des orchidées naissantes.
Le bouillon fait avec le mûrier tche dans la grande coupe — dissipe l’ivresse au matin.
La subtile influence émeut jusqu’au plus profond des cœurs — et propage une renommée durable.
Vaguant à la ronde à son aise, — la pensée est en union (avec les dieux).
(Les félicités obtenues étant) très nombreuses, on revient à la droite voie ; — c’est exactement ce qu’on désirait autrefois.
La tortue, envoyée de Fong (181), a promptement réuni (tous les dieux p.624

des eaux pour leur ordonner de) — guider les eaux, de les faire couler et de les calmer.
Le Ciel suprême répand en bas ses bienfaits ; — la Terre suprême produit la fertilité.
Très abondantes sont les moissons ; — les quatre saisons sont glorieuses (182).


XIII


Dans la maison de la purification (183) est née une plante ; — elle a neuf tiges et des feuilles qui sont réunies entre elles.
Des enfants du palais ont apporté ce prodige ; — on a déployé les cartes et consulté les catalogues.
C’est l’essence de l’influence sombre (184) — qui revient en ce lieu.
Pendant de longs jours prospérant, — la plante tche produit ses fleurs surnaturelles.


XIV


Voici les autels bienheureux de la Souveraine et du Souverain (185) — on prend les vêtements sombres et les vêtements jaunes.
Un objet s’est montré dans la province de Ki (186) ;  — ce présage enveloppe une félicité.
(Le bonheur) se répand sur les quatre frontières ; — au loin, les barbares Ti restent en amitié (avec nous).
Je gouverne bien les myriades et les centaines de mille — et tous se tiennent à leur place.


XV


p.625 Les fleurs sont resplendissantes (187) ; — ferme est leur racine mystérieuse.
Les étendards des dieux — ont franchi la porte du ciel ;
Les mille attelages des chars — sont rassemblés sur le Koen-loen.
Les dieux, à leur sortie, — dévoilent les demeures de jade.
De toutes parts ils accourent mêlés ; — ils s’arrêtent dans la salle des orchidées.
Pendant la marche des dieux, — les guidons flottent dans les airs.
Ils chevauchent avec une grande vitesse ; — ils se suivent en foule.
A la venue des dieux, — il y a un grand flottement d’ailes.
La rosée douce tombe ; — la nuée de joie s’amasse,
On a amené les esprits ; — ils s’approchent de l’autel et de l’emplacement.
Kieou-i vient comme un hôte ; — K’oei et Long dansent (188).
Les dieux se sont posés ; — ils voltigent au temps propice.
Avec respect et vénération, — ce que nous pensons est d’accord (avec eux).
Les dieux se réjouissent — et boivent de nouveau une seconde coupe.
Le bonheur est universel et immense ; — il va en se prolongeant.
Grandement (les dieux) ont répandu la félicité — au tournant de la rivière Fen ;
Ils ont dressé l’éclat du métal (189) ; — ils ont rempli le fleuve majestueux.
(Le bonheur) se répand en pluie comme un nuage ; — il augmente les flots du soleil.
De tous côtés se répand la joie ; — on fait monter jusqu’au ciel les chants.


XVI


p.626 Les cinq dieux (190) sont les assistants ; — ils embrassent les quatre côtés (de l’espace).
Du vaste sol de la terre — s’élève un nuage flottant ;
Il effleure l’autel fortuné ; — (on sent) le parfum des orchidées odoriférantes.
L’anneau (offert) est l’essence du jade — et fait descendre un éclat fleuri.
Cent mille années sont ajoutées — et ce bonheur vient à peine de commencer.
On est en rapport avec les dieux ; — on est comme si on les recevait.
On fait une invitation générale (des dieux, — qui) tous épuisent les coupes.
Les équipages divins — s’élèvent de plus en plus haut.
En toute hâte, on range (les objets du sacrifice) ; — comment laisserait-on quoi que ce soit de dispersé ?
Après avoir répandu des bienfaits — et les avoir rendus abondants, (les dieux) s’en retournent.


XVII


De bon matin sur le sommet de (la montagne) Long (191), — je regarde la plaine occidentale. p.627

Au milieu du tonnerre, des éclairs et des torches (192), — on a pris un lin blanc (193) ;
I1 a cinq pieds ; — il manifeste la vertu jaune (194).
Après que nous eûmes fait des plans contre la cruauté des Hiong(-nou), — les Hiun-yu (195) ont été détruits.
On ouvre à ceux qui sont errants et dispersés (196) ; — on réprime ceux qui sont négligents (de leur devoir).
On reçoit en hôtes les cent officiers (197) ; — (les dieux des) montagnes et des fleuves acceptent les offrandes (198).
Ils tournent en arrière les timons de leurs chars ; — en longue file ils galopent.
Il s’est levé, le Maître de la pluie (199) ; — il arrose les chemins et les sentiers (200).
Courant comme une étoile qui tombe, — ébranlant comme le vent,
Foulant du pied les nuages, (les dieux) s’en retournent — et témoignent d’un cœur affectueux (pour nous) (201).


XVIII


p.628 Le char siang-tsai a l’éclat d’une pierre précieuse ; — le (lin) blanc a fixé sa résidence à l’ouest (202) ;
On se nourrit de la rosée douce ; — on boit à la source glorieuse (203).
Les oies rouges se sont posées (204) ; — il y en a le grand nombre de six.
Leur col étrange est bigarré ; — les cinq couleurs l’ornent.
Là où apparaissent les dieux, — ils répandent le bonheur ;
Montés sur le P’ong-lai (205), — ils deviennent sans limites.


XIX


Le serpent rouge est en repos ; — une vapeur jaune le couvre.
La rosée tombe pendant la nuit ; — le jour il y a une rosée.
Les cent princes (206) se conforment aux rites ; — les six dragons sont à leurs places.
En prenant, avec la cuiller, du vin de riz parfumé, — la divinité s’est déjà égayée ;
La divinité, ayant joui de nos offrandes, — nous donnera du bonheur.
Très grande et très élevée, — elle descend sur les coupes de félicitation.
La divinité est très accomplie ; — d’une manière lumineuse elle élève son éclat.
Elle prolongera notre longévité — qui éternellement sera inachevée.
Une immensité mystérieuse — remplit les six directions (de l’espace) ; p.629

Les bienfaits sont vastes et profonds — et réunissent les dix mille royaumes.
Les dieux s’agitent (pour partir) ; — leurs chars sont prêts ;
Soudain ils sont partis ; — leurs étendards au loin serpentent.
Les rites et la musique ont été accomplis ; — la divinité va s’en retourner.
Grâce à la vertu sombre (207), — la longévité sera produite et n’aura pas de défectuosité.

Notes

(101. ) On a vu (n. 24. 121, 124 et 127) dans quelles conditions Se-ma Ts’ien fait allusion à ces chants ; le texte complet de ces hymnes nous a été conservé dans le XXIIe chapitre du Ts’ien Han chou, p. 6 et suiv.

(102. ) Ces hymnes s’opposent par leur titre aux dix-neuf autres qui sont appelés les hymnes des sacrifices kiao cf. plus loin.

(103. ) L’expression [ba] désigne la musique royale dans laquelle les instruments de musique étaient suspendus sur quatre lignes répondant aux quatre directions de l’espace ; cette musique était aussi appelée [ca] parce que les instruments de musique ainsi rangés formaient comme les quatre murs d’un palais. La musique des seigneurs était appelée [da] ; elle ne comportait d’instruments que sur trois côtés, le côté sud étant réservé au roi. La musique des grands officiers (ta-fou) était appelée [ea] ; les instruments de musique n’étaient suspendus que de deux côtés, à l’est et à l’ouest. Enfin la musique des hommes de valeur (che) était appelée [fa] ; les instruments de musique étaient suspendus seulement sur le côté oriental. Cf. P’ei wen yun fou, s. v.

(104. ) Les guidons officiels ornés de plumes sont si nombreux qu’ils forment comme une forêt.

(105. ) « soleil ».

(106. ) Ces baguettes ou branches d’or paraissent avoir été fixées aux guidons.

(107. ) Les sept commencements sont ceux du ciel, de la terre, des quatre saisons et de l’homme.

(108. ) Ils viennent se réjouir de la musique qui est faite en leur honneur.

(109. ) C’est-à-dire le ciel et la terre.

(110. ) C’est-à-dire dans le monde conçu comme enfermé entre quatre mers.

(111. ) Les Hiong-nou. (112. ) C’est l’institution d’une nouvelle musique destinée à répandre au loin la vertu, qui est cause que les Hiong-nou se sont soumis.

(113. ) La musique siao est attribuée à Choen ; la musique tcho, au duc de Tcheou. (114. ) Ce royaume, étant sur la frontière du nord, était plus exposé que tout autre aux incursions des Hiong-nou.

(115. ) Le bonheur dont, grâce à la vertu impériale, jouissent les êtres, se transmettra à leurs descendants.

(116. ) Sorte de plante grimpante appelée aussi « le fil de lièvre » ; c’est la cuscute. Cette plante grimpe sur les cyprès et les pins et elle est, aux yeux des Chinois, un symbole du support que doivent se donner les uns aux autres les membres d’une même famille.

(117. ) Parmi les souverains et les empereurs de la haute antiquité, il n’en est aucun qui égale en excellence l’empereur actuel.

(118. ) Le pacte qui existe entre lui et ses sujets.

(119. ) Ce sont les plantes odoriférantes qui ornent le palais où on offre les sacrifices aux dieux.

(120. ) Le dieu vient jouir de l’offrande qui lui est faite et c’est de lui que vient cet éclat.

(121. ) Ces deux mots, qui se retrouvent dans le premier vers, doivent être le titre de la pièce ; c’est par erreur que les éditions du Ts’ien Han chou placent ces deux mots en tête de l’ode suivante.

(122. ) Les deux mots [a][b] doivent sans doute être lus [a][c] ; ils seraient alors le titre de la pièce tiré de deux mots du troisième vers.

(123. ) L’accumulation des actes impériaux de piété filiale.

(124. ) « multitude ».

(125. ) Littéralement : « Il n’y a plus d’armes offensives et défensives ».

(126. ) Puisque le dieu a accepté l’offrande qui lui était faite, c’est la preuve que la renommée de la vertu de l’empereur est parvenue jusqu’à lui.

(127. ) C’est l’empereur qui nomme les seigneurs et surveille la transmission régulière de leurs fiefs.

(128. ) L’empire qu’il administre par décret du Ciel.

(129. ) L’Empereur dont il est ici question est le Ciel divinisé.

(130. ) Le mot kiao désigne proprement la banlieue qui s’étendait à cent li à la ronde autour de la ville. Au solstice d’hiver, on sacrifiait au Ciel dans la banlieue méridionale ; au solstice d’été, on sacrifiait à la Terre dans la banlieue septentrionale ; c’est pourquoi on appelait kiao les sacrifices au Ciel et à la Terre

(131. ) Ce premier hymne a été traduit par M. Legge, Chinese Classics, vol. IV, Prolégomènes, p. 119.

(132. ) Le dragon vert préside au côté oriental du ciel, le tigre blanc préside au côté occidental.

(133. ) C’est-à-dire la musique.

(134. ) C’était un jeune taureau dont les cornes pointaient à peine.

(135. ) L’expression se retrouve dans Mencius, III, b, 3 et 5 ; VII, b, 14.

(136. ) Littéralement : « le vert et le jaune » ; Yen Che-kou y voit les hymnes aux quatre saisons dont le texte sera donné après celui des hymnes au Ciel et à la Terre.

(137. ) Les chanteuses qui participent à la cérémonie.

(138. ) D’après Yen Che-kou, l’empereur serait ici le Ciel divinisé qui viendrait se placer sur l’autel du centre, tandis que les dieux des quatre côtés du monde se rangent à ses côtés. Mais cette explication doit être rejetée. Lieou Pin remarque, en effet, avec raison que cet hymne est à l’éloge de la Terre et qu’il ne doit pas y être question du Ciel. L’empereur dont il est ici parlé est l’empereur humain qui s’approche de l’autel du milieu pour y sacrifier à la Terre.

(139. ) Les pensées deviennent pures.

(140. ) Les quatre points cardinaux, le haut et le bas.

(141. ) Cinq est le nombre qui symbolise l’élément Terre ; dans les sacrifices adressés à la Terre divinisée tout va donc par cinq ou par multiples de cinq.

(142. ) Ce texte prouve péremptoirement que la souveraine Terre est une divinité de sexe féminin.

(143. ) Le soleil, la lune et les étoiles.

(144. ) Le jaune est la couleur qui correspond à l’élément Terre.

(145. ) Une des vingt-quatre divisions de l’année chinoise est appelée King-tche, époque du réveil des insectes au son du tonnerre. On sait que pour les Chinois, comme pour La Fontaine, le serpent est un insecte ; c’est surtout les serpents qui, après avoir passé l’hiver engourdis par le froid dans des cavernes, se réveillent au son du tonnerre, qui annonce le milieu du printemps.

(146. ) Cet hymne, ainsi que les trois suivants, est accompagné de la mention « Musique de Tseou-tse ». Ce Tseou-tse est peut-être un de ceux dont il question dans le chapitre LXXIV des Mémoires historiques. (147. ) C’est-à-dire que l’été marque l’apogée du développement de tous les êtres.

(148. ) L’expression [] se retrouve dans la 7e des odes de Ts’i, section Kouo-fong du Che King. (149. ) Hiuen-ming « le sombre et mystérieux » est cité dans le chapitre Yue ling du Li ki comme un dieu qui préside au premier mois de l’hiver.

(150. ) Le Ciel.

(151. ) La Terre.

(152. ) Le Ciel.

(153. ) L’apparition de ce quadrupède fantastique est regardé par les Chinois comme un présage de bon augure. — Une note placée à la fin de cet hymne nous apprend qu’en l’an 32 avant J.-C. le grand conseiller K’oang Heng (cf. Ts’ien Han chou, chap. LXXXI) proposa de remplacer les quatre mots de cet hémistiche par ceux-ci : « On supprime (ce qui est mauvais) ; on choisit ce qui est bon et parfait ».

(154. ) ? du Bouvier.

(155. ) Cf. tome I, n. 01.226.

(156. ) Ces broderies blanches et noires représentaient des haches fou. En 32 ans avant J.-C. le grand conseiller K’oang Heng proposa de remplacer cet hémistiche par ces mots : « On respecte et on observe les anciennes règles. »

(157. ) D’après ce vers, T’ai-i « l’Unité suprême » serait donc le dieu auquel est adressé cet hymne ; c’est lui qui est désigné au vers précédent comme « le plus vénérable entre les dieux ».

(158. ) C’est-à-dire que le son de ces instruments va jusqu’à la barrière rouge. Cette barrière était en avant de la salle principale du palais et c’est auprès d’elle que s’asseyait l’empereur quand il ne voulait plus être sur son trône.

(159. ) Cet oiseau fantastique est aussi cité dans les compositions poétiques de Se-ma Siang-jou et de Tchang Heng. (160. ) Dans cette poésie, l’empereur Ou parle en personne ; il oppose l’immutabilité du cours de la nature à la fragilité de la destinée humaine ; il exprime son désir ardent de devenir immortel. Il ne me semble pas qu’il y ait des rimes dans cette pièce.

(161. ) Les saisons qui se succèdent comme des générations humaines. Elles se répètent éternellement tandis que l’homme est mortel.

(162. ) Les six dragons qui pourraient le transporter dans le séjour des immortels. Cf. I King. (163. ) Tse-hoang ou Tch’eng-hoang est le nom de l’animal fantastique, à ailes de dragon et à corps de cheval, sur lequel monta Hoang-ti lorsqu’il devint immortel. Cet animal est cité dans le Chan hai King et dans le Po ou tche ; on le fait vivre dans le royaume des gens blancs.

(164. ) Composé la 3e année yuen-cheou (120 av. J.-C.), à l’occasion de la naissance de ce cheval dans la rivière Yo-wa. Cf. note 24.129.

(165. ) Tche-siu est le nom qui correspond au signe tch’en de la série duodénaire (cf. Appendice III) ; l’année 101, pendant laquelle fut composé cet hymne, est en effet marquée des signes keng-tch’en d’après l’ancienne notation, c’était donc une année Chang-tchang Tche-siu. — D’autre part, le signe tch’en correspond à l’orient et au dragon vert ; le cheval céleste est regardé comme semblable au dragon et c’est pourquoi on dit qu’il devait arriver dans une année marquée du signe tch’en. — Cette poésie fut composée la 4e année t’ai-tch’ou (101 av. J.-C.), après qu’on eut mis à mort le roi de Ta-yuan et qu’on se fut emparé de ses chevaux merveilleux.

(166. ) Les portes du ciel.

(167. ) Littéralement : « dresser mon corps ».

(168. ) La porte Tch’ang-ho est la porte du Ciel ; la Terrasse de jade est le lieu où réside l’Empereur d’en haut.

(169. ) La vertu et la bonne foi de celui qui offre le sacrifice sont éclatantes et les dieux l’attestent en acceptant ses offrandes.

(170. ) La route par laquelle passent les dieux est frottée de cinabre rouge.

(171. ) La baguette que les danseurs tenaient à la main.

(172. ) Je suis ici l’explication de Yen Che-kou ; il semble que les étoiles soient considérées comme les résidences des dieux et qu’elles déterminent par conséquent leur présence ou leur absence.

(173. ) La tente dans laquelle se célébrait le sacrifice.

(174. ) King-sing. Sur ce corps céleste, qui n’est ni une étoile ni une planète, voyez la description donnée à la p. 392.

(175. ) Saturne.

(176. ) On se rappelle que le trépied magique avait quelque rapport avec l’institution du calendrier ; cf. n. 28.401. . (177. ) Cf. note 28.367. et p. 482. (178. ) D’après Yen Che-kou, K’ong-sang était une localité d’où on tirait des bois excellents pour la construction des luths. (179. ) Les quatre saisons.

(180. ) Les danseurs tenaient d’une main une grande plume de faisan et de l’autre une flûte.

(181. ) Le Comte du Fleuve (cf. note 29.153. ) était un homme divinisé dont le nom était Fong I.

(182. ) Cet hymne fut composé la 5e année yuen-ting (112 av. J.-C.) à l’occasion de la trouvaille d’un trépied à Fen-yn. (183. ) Cet hymne fut composé la 20e année yuen-long (119 av. J.-C.), parce qu’une plante tche (cf. note 28.484. ) avait poussé dans la maison de la purification qui était une des constructions du palais Kan-ts’ien (cf. tome II, n. 06.154).

(184. ) L’influence du Ciel.

(185. ) La Terre et le Ciel.

(186. ) Cet objet est le trépied surnaturel qui fut découvert en 113 avant J.-C à Fen-yn (cf. p. 482). Cette localité se trouvait dans la région qui était désignée au temps de l’empereur Choen sous le nom de province de Ki.

(187. ) Cf. Che King, Siao ya, 4e décade, ode 9, les deux premiers mots de la 3e strophe.

(188. ) Kieou-i désigne ici Choen qui fut enterré sur la montagne Kieou-i (cf. tome I, n. 01.343). K’oei et Long sont des ministres de Choen (cf. tome I, pp. 86-87). Ce texte est intéressant parce qu’il prouve que certains personnages de l’antiquité chinoise avaient été mis au rang des dieux.

(189. ) Cette expression désigne ici le trépied merveilleux trouvé près de la rivière Fen (cf. p. 482) et c’est cette rivière qui est appelée, dans ce même vers, le fleuve majestueux.

(190. ) Les cinq Empereurs d’en haut considérés comme les assistants de T’ai-i.

(191. ) La montagne Long est un massif qui se trouve compris dans un triangle formé par : 1° la sous-préfecture de Ts’ing-choei, province de Kan-sou ;

2° la préfecture de Kong-tch’ang sous-préfecture de Hoa-t’ing, préfecture de P’ing-leang, province de Kan-sou ; 3° la préfecture secondaire de Long, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si. — La région située à l’ouest de cette montagne formait, à l’époque des Han, la commanderie de Long-si. (192. ) Les torches désignent le sacrifice qu’elles illuminent ; les tonnerres et les éclairs symbolisent les témoignages que la faveur des dieux a donnés à l’occasion de ce sacrifice.

(193. ) Cf. p. 469.

(194. ) C’est-à-dire la vertu de l’élément Terre.

(195. ) Cf. tome I, n. 01.124 et Mencius I, b, 3.

(196. ) On ouvre des villes de refuge sur la frontière pour y recueillir ceux que poursuit la cruauté des Hiong-nou. (197. ) Les cent officiers dont il est ici question sont, d’après Yen Che-k’ou, les officiers des cent dieux

(198. ) Le mot est au chang p-ing (199. ) Cf. note 28.256. .

(200. ) Le Maître de la pluie arrose les chemins pour que les dieux n’aient pas à souffrir de la poussière.

(201. ) Cet hymne fut composé en 122, quand ou prit un lin au lieu saint de Yong ; cf. p. 469. (202. ) Ces mots feraient donc allusion à la capture du lin à Yong en 122.

(203. ) La rosée douce est le présent de bon augure envoyé par le Ciel ; la source glorieuse est l’heureux présage fourni par la Terre.

(204. ) Cet hymne fut composé la 3e année t’ai-che (94 av. J.-C.) à l’occasion de la prise de six oies rouges lors d’un voyage de l’empereur sur la côte du Chan-tong. (205. ) Une des îles merveilleuses où vivent les êtres surnaturels dont la vie est sans limites. Cf. p. 437.

(206. ) C’est-à-dire les cent dieux.

(207. ) La vertu du Ciel.




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