Maisons héréditaires.
Vingt-deuxième maison.
Le roi Tao-Hoei de Ts'i
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CHAPITRE LII

Traduit par Max Kaltenmark

VINGT-DEUXIÈME MAISON HÉRÉDITAIRE
LE ROI TAO-HOEI DE TS’I


Lieou Fei, roi Tao-hoei de Ts’i 52-1, était l’aîné des « fils secondaires » 52-2 de Kao-tsou. Le nom de sa mère, une maîtresse (de son père), était Ts’ao 52-3.

En la sixième année de son règne (201), Kao-tsou nomma Fei roi de Ts’i, avec le revenu de soixante-dix cités 52-4. Tous les gens sachant la langue de Ts’i lui furent donnés comme sujets 52-6.

Le roi de Ts’i était le frère de l’empereur Hiao-houei. La deuxième année (193) du règne de celui-ci, le roi de Ts’i vint à la cour. Lorsque l’empereur et le roi de Ts’i festoyaient ensemble, ils se traitaient en égaux selon le rituel familial. Il s’en fallut de peu que l’impératrice douairière Lu, furieuse, ne fît périr le roi de Ts’i 52-6. Celui-ci eut grand-peur de ne pouvoir échapper à la mort. Il suivit alors le conseil de son nei-che Hiun 52-7 et offrit la commanderie de Tch’eng-yang 52-8} pour en faire l’apanage de la princesse Yuen de Lou 52-9 ; l’impératrice douairière fut ravie : il put alors prendre congé et regagner son royaume.

Treize ans après être monté sur le trône, le roi Tao-hoei mourut, en la sixième année de l’empereur Hoei (189). Son fils Siang lui succéda ; ce fut le roi Ngai 52-10.

En la première année du règne du roi Ngai (188), l’empereur Hiao-hoei mourut 52-11 ; l’impératrice douairière Lu émit dès lors les décrets impériaux, et toutes les affaires de l’empire relevèrent de ses décisions.

En la deuxième année (187), l’impératrice (Lu, femme) de Kao-tsou donna le titre de roi de Lu à Lu T’ai, marquis de Fou 52-12, un fils de son frère aîné (Lu Tsë) ; elle détacha du (royaume de) Ts’i la commanderie de Tsi-nan 52-13 pour en faire le domaine du roi de Lu.

La troisième année du roi Ngai (186), le frère cadet de celui-ci, (Lieou) Tchang 52-14, entra dans la garde du palais au service de la Cour; l’impératrice douairière le nomma marquis de Tehou-hiu 52-15 et lui donna une fille de Lu Lou comme épouse 52-16.

Quatre ans plus tard (183), le frère cadet de Tchang, (Lieou) Hing-kiu 52-17, reçut le titre de marquis de Tong-meou 52-18. Les deux frères appartenaient à la garde à Tch’ang-ngan.

La Huitième année du roi Ngai (181), l’impératrice Kao enleva la commanderie de Lang-ya à Ts’i et nomma le marquis de Yng-ling, Lieou Tsë, roi de Lang-ya 52-19.

L’année suivante 52-20, le roi de Tchao, Yeou, vint à la Cour et mourut enfermé dans son palais. Trois rois de Tchao avaient été ainsi (successivement) éliminés 52-21. L’impératrice Kao nomma trois rois parmi les membres de la famille Lu 52-22 ; elle fut alors maîtresse absolue du pouvoir.

Le marquis de Tchou-hiu (Lieou Tchang) avait vingt ans et était fort énergique ; il était indigné de voir les Lieou écartés des affaires. Un jour qu’il était venu assister l’impératrice Kao qui offrait un banquet, celle-ci décida que ce serait lui, Lieou Tchang, marquis de Tchou-hiu, qui ferait l’échanson. Tchang fit la demande suivante : « Je suis de la race des généraux : permettez-moi de diriger le service du vin selon la loi des camps. » L’impératrice Kao acquiesça. Lorsqu’on eut bien bu, Tchang introduisit un spectacle de chants et de danses, après quoi il demanda : «Permettez que j’explique à votre Majesté le chant du Labourage» 52-23. L’impératrice, qui le considérait comme un enfant, lui répondit en riant : « Je n’ai pas oublié que ton père, lui, s’y connaissait en matière de labourage ; mais toi, qui es né fils de prince, qu’en peux-tu bien savoir ? » 52-24 « J’en sais pourtant quelque chose », répondit Tchang. — « Soit, voyons ce que tu vas me dire du labourage», dit l’impératrice douairière. Tchang récita : « Labourons profondément, semons serré ; pour repiquer, espaçons largement les plants ; et tout ce qui n’est pas de la bonne espèce, usons de la houe pour l’arracher ! » 52-25 L’impératrice Lu resta silencieuse. Un peu plus tard, un homme d’entre les Lu, qui avait bu tout son saoûl, voulut se dérober quand on lui présenta une nouvelle coupe ; Tchang le poursuivit l’épée à la main et le décapita. Puis il revint annoncer : « Un homme a fui devant le vin ; conformément à la loi militaire, je l’ai décapité. » 52-26 L’émotion de l’impératrice et de l’assistance fut considérable ; mais, comme on lui avait permis d’appliquer la loi militaire, il n’y avait pas possibilité de l’inculper, aussi l’affaire en resta-t-elle là 52-27. À partir de ce moment, les Lu craignirent le marquis de Tchou-hiu ; et même les plus grands (dignitaires) serviteurs (des Lieou) lui accordaient leur confiance 52-28. L’autorité des Lieou s’en trouva accrue.

L’année suivante (180), l’impératrice Kao mourut. Lu Lou, roi de Tchao, était général en chef ; Tch’an, roi de Lu 52-29, était conseiller d’État ; tous deux demeuraient dans Tch’ang-ngan. Ayant rassemblé des troupes pour effrayer les grands dignitaires, ils voulaient susciter des troubles. Le marquis de Tchou-hiu, (Tchang), grâce à sa femme qui était une fille de Lu Lou, apprit leur projet. Il envoya un émissaire qui partit secrètement prévenir son frère aîné, le roi de Ts’i, et l’inciter à lancer ses troupes vers (la capitale à) l’Ouest, pendant que lui, le marquis de Tchou-hiu, ainsi que (son frère) le marquis de Tong-meou, le seconderaient de l’intérieur (du palais) ; on exterminerait tous les Lu, après quoi on nommerait empereur le roi de Ts’i.

Quand le roi de Ts’i fut averti de ce plan, il prit secrètement ses dispositions de campagne avec son oncle maternel Se Kiun, le lang-tchong-ling Tchou Ou, et le tchong-wei Wei Po 52-30.

Le conseiller de Ts’i, Chao P’ing, ayant appris la chose, envoya des gardes surveiller le palais royal. Wei Po, employant la ruse, lui dit : « Le roi veut lever ses troupes sans être muni de l’insigne impérial en forme de tigre ; vous avez parfaitement bien fait, seigneur conseiller, d’encercler le (palais du) roi. Je vous demande la faveur de prendre à votre place le commandement des soldats qui surveillent le roi. » 52-31 Chao P’ing ne se méfia pas ; il chargea donc Wei Po de prendre le commandement des soldats qui encerclaient le palais royal, Aussitôt que (Wei) Po eut pris le commandement des soldats, il fit encercler la résidence du conseiller. Chao P’ing s’écria : « Hélas ! Bien vraie est cette parole des Taoïstes : qui ne tranche ce qui doit être tranché en subit les conséquences ! » 52-32

Puis il se tua. Le roi de Ts’i fit alors de Se Kiun son conseiller, de Wei Po son général, de Tchou Ou son nei-che ; il mit en campagne toutes les troupes de son royaume. Il envoya Tchou Ou à l’est chez le roi de Lang-ya pour lui tenir ces propos perfides : « Les Lu créent des troubles ; le roi de Ts’i lève des troupes et voudrait marcher vers l’ouest pour les châtier. Mais il se considère lui-même comme un enfant ; trop jeune et inexpérimenté en matière militaire, il souhaite, monseigneur, vous confier le sort de son royaume, car vous étiez général dès le temps de l’empereur Kao et vous avez l’expérience des combats. Mais le roi de Ts’i n’ose quitter ses troupes et m’a envoyé vous prier de venir dans (sa capitale) Lin-tse pour l’y rencontrer et dresser un plan d’action; vous réunirez sous votre commandement toutes les troupes de Ts’i pour aller dans l’ouest mettre fin aux troubles du Koan-tchong. » 52-33 Le roi de Lang-ya ajouta foi à ces paroles et les approuva ; alors il courut rencontrer le roi de Ts’i 52-34. Celui-ci, Wei Po et les autres (dignitaires) en profitèrent pour séquestrer le roi de Lang-ya, puis envoyèrent Tchou Ou mobiliser le royaume de Lang-ya et prendre le commandement de toutes ses troupes.

Le roi de Lang-ya, Lieou Tsë, s’apercevant qu’il avait été trompé et qu’il ne pouvait rentrer dans son royaume, essaya de convaincre le roi de Ts’i par ces arguments : « Le roi Tao-hoei de Ts’i était le fils aîné de l’auguste empereur Kao. Si l’on considère la lignée, vous êtes, monseigneur, le petit-fils aîné légitime de l’auguste empereur Kao et vous devriez régner. Or, les grands dignitaires sont hésitants, ils n’ont encore rien décidé, et comme je suis, moi, Tsë, le plus âgé des Lieou, ils m’attendent certainement pour prendre une décision. Si, maintenant, vous me retenez ici, cela ne sert à rien : mieux vaudrait m’envoyer à l’intérieur de la Passe 52-35 pour prendre part aux délibérations. » Le roi de Ts’i approuva ce plan. Il fit alors préparer un très bel équipage pour accompagner le roi de Lang-ya.

Dès que le roi de Lang-ya fut parti, Ts’i mit ses troupes en action pour attaquer, à l’ouest, Tsi-nan du royaume de Lu 52-36. Là-dessus, le roi Ngai de Ts’i envoya une lettre aux seigneurs 52-37, dans laquelle il disait : «Lorsque l’empereur Kao eut pacifié et soumis l’empire, il nomma rois les cadets de sa famille ; le roi Tao-hoei régna à Ts’i 52-38. À la mort du roi Tao-hoei, l’empereur Hoei envoya le marquis de Lieou, Tchang Leang, me nommer roi de Ts’i 52-39. Après la mort de l’empereur Hoei, l’impératrice Kao gouverna ; mais, à cause de son grand âge, elle n’écouta que les conseils des Lu et dégrada arbitrairement ceux que l’empereur Kao avait institués 52-40 ; bien plus, elle fit périr trois rois de Tchao 52-41 ; elle détruisit les royaumes de Leang, de Yen, de Tchao, pour ensuite nommer rois des membres de la famille Lu ; elle partagea en quatre le royaume de Ts’i 52-42. Les fidèles dignitaires lui firent des remontrances, mais la souveraine, dans son aberration, ne les écouta pas. Maintenant, l’impératrice Kao est morte ; l’empereur, dans la fleur de l’âge, n’est pas encore capable de gouverner l’empire ; il devrait donc absolument s’en remettre à nous, ses grands dignitaires et ses généraux 52-43. Or les Lu monopolisent encore les dignités et les charges qu’ils ont usurpées ; ils rassemblent des troupes pour nous en imposer ; ils usent de contrainte envers les seigneurs et les loyaux dignitaires ; ils allèguent de faux décrets pour commander à l’empire. Cet état de choses met en péril le temple de nos ancêtres ! Aujourd’hui, à la tête de mon armée, je viens châtier ces gens qui n’ont aucun titre à la royauté. »

Lorsque la Cour apprit que Ts’i lançait ses troupes vers l’ouest, le conseiller d’État Lu Tch’an envoya vers l’est le général en chef Koan Yng pour les combattre 52-44. Koan Yng, arrivé à Yong-yang 52-45, se tint le raisonnement suivant : « Les Lu occupent le Koan-tchong à la tête de leurs troupes ; ils veulent acculer les Lieou et s’emparer du trône pour eux-mêmes. Si maintenant je détruisais Ts’i et rentrais annoncer ma victoire, je ne ferais qu’augmenter les chances des Lu. » Il arrêta donc la marche de ses soldats et les fit camper à Yong-yang, puis envoya des émissaires avertir le roi de Ts’i et les seigneurs qu’il participerait à leur coalition pour exterminer ensemble les Lu dès que ceux-ci bougeraient. Quand le roi de Ts’i eut entendu cette proposition, il occupa à l’ouest son ancienne commanderie de Tsi-nan et fit camper lui aussi ses soldats sur la frontière occidentale de Ts’i pour attendre le moment convenu.

Lu Lou et Lu Tch’an ayant tenté de créer des troubles dans le Koan-tchong, le marquis de Tchou-hiu les extermina avec l’aide du t’ai-wei (Tcheou) Po, du grand conseiller (Tch’en) P’ing et d’autres. Le marquis de Tchou-hiu commença par couper la tête de Lu Tch’an, après quoi le t’ai-wei (Tcheou) Po et les autres purent finir d’exterminer les Lu.

Entre temps, le roi de Lang-ya était aussi arrivé de Ts’i à Tch’ang-ngan. Les grands dignitaires, dans leurs délibéra- tions, s’apprêtaient à mettre le roi de Ts’i sur le trône impérial ; mais le roi de Lang-ya et certains d’entre eux déclarèrent : « Le roi de Ts’i a, dans sa famille maternelle, (un oncle,) Se Kiun, qui est mauvais et pervers, un vrai tigre coiffé. Il s’en est d’abord fallu de peu qu’ils ne missent l’empire à feu et à sang à cause des Lu 52-46. Si maintenant nous intronisions cependant le roi de Ts’i, ce serait vouloir revenir au temps des Lu. Le roi de Tai (en revanche) a une famille maternelle, la famille Pouo 52-47, dans laquelle sont les meilleurs d'entre les hommes vertueux. De plus, le roi de Tai est un fils de l'empereur Kao lui-même, et le plus âgé de ceux qui sont encore vivants. En tant que fils, il suivra la voie de son père ; en tant qu'homme de bien, il sera le protecteur des grands dignitaires. » Sur ce, les grands dignitaires décidèrent d'aller chercher le roi de Tai et de le nommer empereur ; ils envoyèrent le marquis de Tchou-hiu annoncer au roi de Ts'i le châtiment des Lu et lui enjoindre de démobiliser ses soldats.

Koan Yng, qui était à Yong-yang, apprit que Wei Po avait d'abord conseillé la révolte au roi de Ts'i. Lorsque les Lu eurent été exterminés et que les troupes de Ts'i démobilisées, il envoya un émissaire mander Wei Po pour le faire comparaître devant lui. « Quand il y a le feu en la demeure, faut-il prendre le temps d'aller avertir d'abord le maître de maison avant de l'éteindre ? » demanda Wei Po. Puis il recula de quelques pas, et resta debout, les jambes flageolantes, tremblant de peur au point de ne plus pouvoir parler ; il ne dit plus rien (jusqu'à la fin de l'audience). Le général Koan l'observa un moment, puis dit en se moquant : « On dit que Wei Po est courageux, alors qu'il n'est qu'un pleutre ; à quoi peut-il bien servir ? » Il fit alors renvoyer Wei Po.

Le père de Wei Po avait été introduit auprès de l'empereur des Ts'in parce qu'il était excellent joueur de cithare. Dans sa jeunesse, Wei Po chercha à être présenté au conseiller de Ts'i, Ts'ao Ts'an 52-48 ; mais, comme il appartenait à une famille pauvre, il n'avait personne pour se faire introduire. Il se mit alors, matin et soir, à balayer devant la porte d'un des clients du conseiller de Ts'i. Cet homme s'émerveilla de la chose et, pensant qu'il s'agissait d'un esprit, il le fit guetter : on trouva Wei Po. « J'aspirais à voir le seigneur conseiller », expliqua celui-ci, « mais je n’avais pas d’appui ; c’est pourquoi j’ai fait pour vous ce balayage, dans l’espoir que vous voudriez bien m’introduire. » Là dessus, le client présenta (Wei) Po à Ts’ao Ts’an, et c’est ainsi qu’il devint un des clients de ce dernier. Entré au service de (Ts’ao) Ts’an, il prit part aux délibérations; Ts’ao Ts’an, appréciant sa sagesse, parla de lui au roi Tao-hoei de Ts’i. Celui-ci le convoqua et le nomma nei-che 52-49. Au début, sous le règne du roi Tao-hoei, il put se faire attribuer un traitement de 2000 che 52-50. Quand le roi Tao-hoei fut mort et que le roi Ngai lui eut succédé, les pouvoirs de Wei Po furent plus considérables que ceux du conseiller 52-51.

Lorsque le roi de Ts’i eut démobilisé ses soldats et qu’il fut rentré dans son domaine, le roi de Tai vint (à la capitale) et monta sur le trône impérial : ce fut l’empereur Hiao-wen.

L’empereur Hiao-wen, en la première année de son règne (179), rendit à Ts’i toutes les commanderies qui lui avaient été enlevées du temps de l’impératrice Kao : celles de Tch’eng- yang, de Lang-ya et de Tsi-nan ; en même temps, il muta le roi de Lang-ya pour qu’il régnât à Yen ; il augmenta de 2000 foyers chacun des apanages des marquis de Tchou-hiu et de Tong-meou.

Cette même année, le roi Ngai de Ts’i mourut ; l’héritier présomptif, Tsë 52-52, lui succéda : ce fut le roi Wen.

La première année du roi Wen de Ts’i (178), la Cour prit à Ts’i la commanderie de Tch’eng-yang pour établir le marquis de Tchou-hiu comme roi de Tcn’eng-yang, et celle de Tsi-pei pour établir le marquis de Tong-meou comme roi de Tsi-pei 52-53.

En la deuxième année de son règne (177), le roi de Tsi-pei se révolta ; la cour le fit mettre à mort ; sa terre fut intégrée au domaine impérial.

Deux ans plus tard 52-54, l’empereur Hiao-wen apanagea les sept fils du roi Tao-koei de Ts’i, Pa-kiun et ses frères, qui devinrent tous marquis 52-55.

Après quatorze années de règne (165), le roi Wen de Ts’i mourut. Comme il n’avait pas de fils, son royaume fut supprimé et le territoire en fut intégré au domaine impérial.

Un an après (164), l’empereur Hiao-wen partagea (l’ancien royaume de) Ts’i pour constituer des royaumes destinés aux fils du roi Tao-hoei qu’il avait (jadis) apanages comme marquis.

C’est ainsi que Tsiang-lu, qui était fils du roi Tao-hoei et marquis de Yang-hiu, devint roi Hiao de Ts’i 52-56 ; les diverses commanderies de l’ancien royaume de Ts’i devinrent toutes des royaumes pour les fils du roi Tao-hoei : Tche fut roi de Tsi-pei ; Pi-koang fut roi de Tsi-nan ; Hien fut roi de Tse-tch’oan 52-57 ; K’iong fut roi de Kiao-si 52-58 ; Hiong-k’iu fut roi de Kiao-tong 52-59 ; en comptant (le roi de) Tch’eng-yang 52-60, il y eut à Ts’i en tout sept rois.

En la onzième année du roi Hiao de Ts’i (154), le roi de Ou, Pi 52-61, et le roi de Tch’ou, Meou 52-62, se révoltèrent. Ils prirent les armes et marchèrent vers l’ouest en annonçant aux seigneurs qu’ils allaient châtier le sujet félon de la Cour, Tch’ao Ts’o 52-63, pour assurer la sécurité du temple des ancêtres. (Les rois de) Kiao-si, de Kiao-tong, de Tse-tch’oan et de Tsi-nan mobilisèrent illégitimement des armées pour répondre à l’appel de Ou et de Tch’ou. Ils auraient voulu entraîner Ts’i, mais le roi Hiao hésitait ; il resta dans ses murailles et n’obéit pas à l’appel. Les armées des trois royaumes investirent conjointement la capitale de Ts’i 52-64.

Le roi de Ts’i envoya le tchong-ta-fou Lou 52-65 avertir le Fils du Ciel, qui commanda à son tour à ce messager de retourner à Ts’i et de dire au roi : « Tenez bon ; mon armée a battu aujourd’hui les rois de Ou et de Tch’ou. »

Quand le tchong-ta-fou Lou arriva (près de la capitale de Ts’i), les troupes des trois royaumes entouraient Lin-tse sur une grande profondeur ; il n’y avait plus de passage pour pénétrer dans la ville. Les généraux des trois royaumes contraignirent le tchong-ta-fou Lou à accepter le pacte suivant : « Dis au contraire que les troupes impériales sont déjà battues et que Ts’i doit immédiatement se rendre aux trois royaumes, sinon tu seras mis à mort. » Le tchong-a-fou Lou, ayant accepté, alla au bas de la muraille et s’adressa de loin au roi de Ts’i : « L’empereur a déjà levé un million de soldats, » lui cria-t-il ; «il a envoyé le t’ai-wei Tcheou Ya-fou qui a attaqué et battu (les armées) de Ou et de Tcb’ou ; il est en train d’amener des troupes au secours de Ts’i ; que Ts’i tienne ferme et ne se rende pas ! » Les généraux des trois royaumes mirent à mort le tchong-ta-fou Lou.

(Le roi de) Ts’i, au début du siège, se trouvant dans une situation critique, avait entamé des pourparlers secrets avec les trois royaumes. On n’était pas encore arrivé à un accord quand il apprit, à sa grande joie, que le tchong-a-fou Lou revenait de la Cour ; et quant à ses grands fonctionnaires, ils l’exhortaient, eux aussi, à ne pas se soumettre aux trois royaumes.

Peu de temps après, les armées du général de la Cour impériale, Loan Pou, du marquis de P’ing-yang et d’autres, arrivèrent à Ts’i 52-66 ; elles attaquèrent et battirent les troupes des trois royaumes et dégagèrent la ville assiégée. Tout était terminé, quand ils apprirent que (le roi de) Ts’i avait commencé par négocier avec les trois royaumes ; ils voulurent remettre leurs troupes en action contre Ts’i. Mais le roi Hiao de Ts’i, pris de panique, se tua en buvant du poison. Lorsque l’empereur Kong apprit cette nouvelle, il considéra que le roi de Ts’i avait eu d’abord de bonnes intentions, que c’était sous la contrainte qu’il avait négocié avec les rebelles et qu’il n’y avait pas faute de sa part. Il établit alors l’héritier présomptif du roi Hiao, Cheou, sur le trône royal de Ts’i : ce fut le roi I, qui continua la lignée des rois de Ts’i 52-67.

Quant aux rois de Kiao-si, de Kiao-tong, de Tsi-nan, de Tse-tch’oan, ils furent tous exterminés et leurs territoires furent intégrés à l’empire. Le roi de Tsi-pei fut muté et devint roi de Tse-tch’oan 52-68.

Le roi I de Ts’i mourut après 22 ans de règne ; son fils Ts’e-king lui succéda : ce fut le roi Li 52-69.

La mère du roi Li de Ts’i était la reine douairière Ki, 52-70. Celle-ci choisit la fille de son frère cadet, une demoiselle Ki, pour en faire la reine épouse du roi Li. Mais le roi n’aimait pas cette fille de la famille Ki. La reine douairière, qui désirait augmenter l’importance et les privilèges de sa famille, fit entrer sa fille aînée, la princesse Ki 52-71, dans le palais royal pour y diriger le harem et empêcher (les autres femmes) d’approcher le roi; elle espérait ainsi l’obliger à aimer (son épouse), la fille de la famille Ki. Le résultat fut que le roi eut alors des rapports incestueux avec une princesse qui était sa soeur aînée.

Il y avait à Ts’i un eunuque nommé Siu Kia 52-72, qui avait été introduit à la Cour impériale pour servir l’impératrice douairière des Han 52-73. Cette dernière avait une fille qu’elle aimait fort, la princesse Sieou-tch’eng 52-74. Comme celle-ci n’appartenait pas au clan des Lieou, l’impératrice douairière s’apitoyait sur son sort. La princesse Sieou-tch’eng avait une fille appelée Ngo 52-75 ; l’impératrice douairière voulait la marier à un seigneur. L’eunuque Kia demanda alors à être envoyé en mission à Ts’i, se faisant fort d’inciter le roi à envoyer une lettre pour demander Ngo en mariage. L’impératrice accepta avec joie la proposition et envoya Siu Kia à Ts’i. En ce temps, un homme de Ts’i, Tchou-fou Yen 52-76, qui savait que Siu Kia allait à Ts’i pour cette affaire de mariage, lui dit : « Quand l’affaire sera arrangée, faites-moi la faveur de dire que ma fille souhaiterait être admise dans le harem du roi. » Arrivé à Ts’i, Siu Kia fit des suggestions à propos de cette affaire, mais la reine douairière Ki, furieuse, répondit : « Le roi a déjà une reine et le gynécée est au complet. Et puis ce Siu Kia, c’était un miséreux de Ts’i : c’est par nécessité qu’il s’est fait eunuque pour entrer au service des Han ; comme il n’en est pas plus avancé, il prétend tout bouleverser dans la maison de notre roi ! Quant à Tchou-fou Yen, qui est-il pour prétendre faire entrer sa fille dans le gynécée ? » Siu Kia se sentit très embarrassé ; il rentra faire son rapport à l’impératrice douairière, à qui il dit : « Le roi a bien accepté d’épouser Ngo ; mais il y a un grave inconvénient : je crains qu’il ne subisse le même sort que le roi de Yen. » Le roi de Yen s’était livré à la débauche avec ses filles et ses soeurs ; il avait été récemment inculpé et s’était donné la mort, causant la suppression de son royaume 52-77.

L’impératrice douairière dit alors : « Qu’il ne soit plus question de marier ma fille avec (le roi de) Ts’i ! » L’affaire s’ébruita et parvint aux oreilles du Fils du Ciel 52-78. Quant à Tchou-fou Yen, il cessa aussi, à partir de ce moment, toute relation avec Ts’i.

Tchou-fou Yen était justement en faveur auprès du Fils du Ciel et, comme il jouissait d’une grande autorité, il lui tint ces propos : « Il y a à la capitale de Ts’i, Lin-tse, cent mille foyers ; les taxes sur le commerce y rapportent (journellement) l’équivalent de mille livres d’or ; les habitants y sont plus nombreux et plus prospères qu’à Tch’ang-ngan même. Seuls les propres frères ou les fils chéris du Fils du Ciel devraient pouvoir régner sur un tel domaine. Or le roi de Ts’i est loin d’être un parent aussi proche. » Puis il ajouta d’un ton solennel : « Au temps de l’impératrice douairière Lu, Ts’i voulut se révolter ; au temps de l’affaire de Ou et de Tch’ou, il s’en fallut de peu que le roi Hiao ne prît part à la sédition. Et maintenant, j’ai appris que le roi de Ts’i s’adonne à la débauche avec ses soeurs. » Le Fils du Ciel nomma alors Tchou-fou Yen conseiller de Ts’i, avec mission de mettre fin à ces désordres.

Tchou-fou Yen, aussitôt arrivé à Ts’i, se hâta de soumettre à la question les eunuques du gynécée royal qui introduisaient le roi dans les appartements de sa soeur la princesse ; il leur fit faire des dépositions qui, toutes, impliquaient le roi. Celui-ci, qui était encore jeune, fut terrifié par l’idée qu’en raison de l’énormité de sa faute, les exempts allaient se saisir de sa personne et le mettre à mort. Alors il se tua en buvant du poison. Sa lignée se trouvait ainsi interrompue, car il n’avait pas de postérité.

À ce moment, le roi de Tchao 52-79, effrayé de ce que, pour son début, Tchou-fou Yen eût détruit Ts’i, craignit qu’il n’en vînt peu à peu à affaiblir les liens de parenté de la famille impériale ; il adressa donc une lettre à l’empereur dans laquelle il dénonçait des malversations de (Tchou-fou) Yen, qui aurait reçu de l’or et aurait mené l’affaire avec partialité 52-80. Le Fils du Ciel, en conséquence, fit aussi emprisonner (Tchou-fou) Yen 52-81. Kong-suen Hong 52-82 déclara que le roi de Ts’i était mort terrorisé, sans postérité, que son royaume (supprimé) allait donc être intégré au domaine des Han, que seule l’exécution de Tchou-fou Yen pourrait combler l’attente de tout l’empire. (Tchou-fou) Yen fut alors exécuté.

(C’est ainsi que) le roi Li de Ts’i mourut après cinq années de règne. Comme il n’avait pas d’héritier, son royaume fut intégré à l’empire.

Il y eut encore deux royaumes où régnèrent des descendants du roi Tao-hoei de Ts’i : ceux de Tch’eng-yang et de Tse-tch’oan.

Le territoire de Tse-tch’ouan était limitrophe de celui de Ts’i. Le Fils du Ciel s’apitoya sur (le sort de la maison des rois de) Ts’i. Comme la sépulture du roi Tao-hoei se trouvait dans la commanderie (de Ts’i), il détacha, à l’est de Lin-tse, un domaine entourant la sépulture du roi et donna le tout au roi de Tse-tch’oan 52-83 pour qu’il entretînt le culte du roi Tao-hoei.

Le roi King de Tch’eng-yang, Tchang 52-84, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i. Lorsque le marquis de Tchou-hiu et les grands ministres décidèrent d’un commun accord d’exterminer les Lu, Tchang avait été le premier à donner l’exemple en décapitant, dans le palais Wei-yang, le conseiller d’Etat et roi Lu, (Lu) Tch’an. Lorsque l’empereur Hiao-wen monta sur le trône, il augmenta l’apanage de Tchang de deux mille foyers et lui fit présent de mille livres d’or.

En la deuxième année de l’empereur Hiao-wen (178), celui-ci prit la commanderie de Tch’eng-yang (du royaume) de Ts’i pour y apanager Tchang comme roi de Tch’eng-yang. Tchang mourut après deux années de règne (177). Son fils Hi lui succéda ; ce fut le roi Kong 52-85.

Le roi Kong, la huitième année de son règne, fut muté et installé sur le trône de Hoai-nan 52-86. Quatre ans plus tard, il revint sur le trône de Tch’en-yang (164). Il régna en tout pendant trente-trois années; à sa mort (144), son fils (Kien) Yen 87 lui succéda ; ce fut le roi K’ing.

Le roi K’ing mourut après vingt-six 88 ans de règne (118). Son fils Yi lui succéda, ce fut le roi King 52-89.

Le roi King mourut après neuf années de règne (109). Son fils Ou lui succéda (en 108) ; ce fut le roi Hoei 52-90.

Le roi Hoei mourut après onze années de règne (98). Son fils Choen lui succéda ; ce fut le roi Hoang 52-91.

Le roi Hoang mourut après quarante-six années de règne (57 avant J.-C). Son fils K’oei lui succéda; ce fut le roi Tai 52-92.

Le roi Tai mourut après huit années de règne. Son fils King lui succéda et mourut en la troisième année de l’ère Kien-che (30 av. J.-C), après quinze années de règne 52-93.

Le roi de Tsi-pei, (Lieou) Hing-kiu, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i. Lorsqu’il était marquis de Tong-meou, il aida les grands dignitaires à châtier les Lu, mais sans jouer un grand rôle. Lorsque l’empereur Wen arriva de Tai, Hing-kiu dit : « Je demande à entrer dans le palais avec le t’ai-p’ou Yng 52-94 pour le faire évacuer. » 52-96 Ils détrônèrent le jeune empereur, puis, de concert avec les autres grands dignitaires, ils intronisèrent solennellement l’empereur Hiao-wen.

L’empereur Hiao-wen, en la deuxième année de son règne, prit la commanderie de Tsi-pei au royaume de Ts’i pour apanager Hing-kiu comme roi de Tsi-pei 52-96. Celui-ci fut nommé en même temps que le roi de Tch’eng-yang (178).

En la deuxième année de son règne, Hing-kiu se révolta. — Au début, quand les grands fonctionnaires avaient exterminé le clan des Lu, le marquis de Tchou-hiu avait joué un rôle particulièrement glorieux. Aussi (le roi de Tai) avait-il promis de faire de tout le territoire de Tchao un royaume pour le marquis de Tchou-hiu, et de tout le territoire de Leang un royaume pour le marquis de Tong-meou. Mais, lorsque l’empereur Hiao-wen fut monté sur le trône, il apprit que (Tchang) le marquis de Tchou-hiu et (Hing-kiu) le marquis de Tong-meou avaient d’abord voulu nommer empereur le roi de Ts’i, ce qui diminua leurs mérites à ses yeux. Aussi, en la deuxième année de son règne, lorsqu’il nomma rois ses fils et ses neveux, enleva-t-il deux commanderies à Ts’i pour y nommer rois Tchang et Hing-kiu. Ceux-ci avaient donc perdu le fruit de leurs mérites par leur propre faute. Tchang venait de mourir, quand Hing-kiu apprit que les Hiong-nou étaient entrés en masse sur le territoire des Han, que la Cour mettait en campagne de nombreuses troupes et envoyait le grand conseiller Koan Yng 52-97 combattre les envahisseurs, que l’empereur Wen lui-même se rendait à T’ai-yuen 52-98. Profitant de ce que le Fils du Ciel était lui-même occupé à combattre les Hiong-nou, il mobilisa ses troupes et se révolta à Tsi-pei.

Lorsque le Fils du Ciel apprit la nouvelle, il fit s’arrêter le grand conseiller et ses troupes en marche et les ramena à Tch’ang-ngan. Le général Tch’ai, marquis de Ki-p’ou 52-99, fut chargé de vaincre et de faire prisonnier le roi de Tsi-pei. Celui-ci se tua ; ses terres furent intégrées à l’empire et devinrent une commanderie 52-100.

Douze ans plus tard, en la seizième année de l’empereur Wen 52-101, un autre fils du roi Tao-hoei de Ts’i, Tche, marquis de Ngan-tou 52-102, fut nommé roi de Tsi-pei (164). La onzième année de son règne (154), au moment de la révolte des rois de Ou et de Tch’ou 52-103, Tche resta résolument fidèle (à l’empereur) et ne prit aucune part au complot organisé par les seigneurs. Après la pacification de Ou et de Tch’ou, Tche fut muté et nommé roi à Tse-tch’oan (154).

Le roi de Tsi-nan, Pi-koang 52-104, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i ; d’abord marquis de Le 52-105, il fut nommé roi de Tsi-nan en la seizième année de Hiao-wen (164). Après onze années de règne, il se révolta en même temps que Ou et Tch’ou. L’armée impériale les battit et tua Pi-koang ; Tsi-nan devint une commanderie et son territoire fut intégré à l’empire.

Hien, roi de Tse-tch’oan 52-106, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i ; d’abord marquis de Ou-tch’eng 52-107, il fut nommé roi de Tse-tch’oan en la seizième année de l’empereur Wen. En la onzième année de son règne, il se révolta en même temps que Ou et Tch’ou. (L’armée) impériale les battit et tua Hien. Le Fils du Ciel muta alors Tche 52-108, roi de Tsi-pei, et le fit régner à Tse-tch’oan. — Tche était aussi un fils du roi Tao-hoei de Ts’i ; d’abord marquis de Ngan-tou, il avait été nommé roi de Tsi-pei. Le roi de Tse-tch’oan s’étant révolté et n’ayant pas de postérité, le roi de Tsi-pei fut muté et nommé roi de Tse-tch’oan. Il régna en tout trente-cinq années. Après sa mort, on lui donna le titre posthume de roi I (130).

Son fils Kien lui succéda ; ce fut le roi Tsing 52-109. Celui-ci mourut après vingt années de règne (110). Son fils I lui succéda ; ce fut le roi K’ing. Celui-ci mourut après trente-six années de règne (75 av. J.-C.) 52-110. Son fils Tchong-kou lui succéda ; ce fut le roi Sse 52-111. Celui-ci mourut après vingt-huit années de règne. Son fils Chang lui succéda ; ce fut le roi Hiao. Celui-ci mourut après cinq années de règne 52-112. Son fils Heng lui succéda. Il mourut en la troisième année Kien-clie (30 av. J.-C), après onze années de règne 52-113.

Le roi de Kiao-si, K’iong, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i 52-114. D’abord marquis de Tch’ang-p’ing 52-115, il fut nommé roi de Kiao-si en la seizième année de l’empereur Wen. En la onzième année de son règne, il se révolta en même temps que Ou et Tch’ou. (L’armée) impériale les battit et tua K’iong. Ses terres furent intégrées à l’empire et devinrent la commanderie de Kiao-si.

Le roi de Kiao-tong, Hiong-kiu, était un fils du roi Tao-hoei de Ts’i52-116. D’abord marquis de Po-che 52-117, il fut nommé roi de Kiao-tong en la seizième année de l’empereur Wen. En la onzième année de son règne, il se révolta en même temps que Ou et Tch’ou. (L’armée) impériale les battit et tua Hiong-k’iu ; ses terres furent intégrées à l’empire et devinrent la commanderie de Kiao-tong.

Le duc grand astrologue dit : Parmi les seigneurs et les grands princes, aucun ne l’emporta sur le roi Tao-hoei de Ts’i. Alors que l’empire venait d’être consolidé, les fils et cousins (de Kao-tsou) étaient peu nombreux ; mais, instruit par l’exemple de Ts’in qui n’avait pas accordé le moindre apanage, il fieffa largement les parents de son nom pour pouvoir dominer les esprits de ses nombreux sujets. Que, par la suite, ces domaines furent démembrés, c’est assurément conforme à l’ordre des choses.





52-1. 齊悼惠王劉肥 Dans le Han chou, la biographie de ce prince fait partie du chapitre 38 (Kao ou wang tchoan 高五王傳 ).

52-2. 長庶男

52-3. 曹 . Cette femme, sur laquelle on n’a pas d’autre renseignement, était une « épouse extérieure » 外婦 de Kao-tsou. Le Han chou écrit : « Sa mère était une maîtresse {wai fou) de Kao-tsou du temps où celui-ci était encore un inconnu. » Yen Che-kou explique qu’il eut avec cette femme des « relations en marge » (旁通). Le Pou-tchou de Wang Sien-k’ien cite Chen K’in-han 沈欽韓 qui, dans son Han chou chou-cheng, ch. 27, 42b, donne pour ce genre de relations les équivalents 外昬, et cite le Che king, Siao Ya, 188 (我行其野) où 新特 est défini dans le Tchoan par 外昬.

52-4. Le Han chou, ch. 1 b, 10a, écrit que Kao-tsou donna à son fils Fei 73 préfectures. Ici 70 n’est donc qu’un chiffre rond. Ces 73 hien faisaient partie, selon le Han chou, d’une série de six commanderies, mais l’énumération qui en est donnée pose des questions difficiles : voir le Pou-tchou de Wang Sien-k’ien, loc. cit.

52-5. Selon le So-yn, « il s’agissait des gens dont la prononciation et le vocabulaire différaient de ceux de Tch’ou et de Wei , c’est-à-dire des pays limitrophes. Selon une autre explication, de Mong K’ang, en ce temps où il y avait beaucoup de réfugiés errants, on renvoya chez le roi de Ts’i ceux qui parlaient le dialecte de Ts’i. Wang Tsiun-koan pense qu’il s’agit plus vraisemblablement d’une délimitation du territoire de Ts’i auquel on rattacha les populations avoisinantes parlant le même dialecte, interprétation proche de celle du So-yn (Che ki kieou-tchou p'ing-i, p. 229).

52-6. Elle tenta de l’empoisonner au cours d’un de ces banquets « familiaux » (t. II, p. 411).

52-7. Ce personnage est appelé Che dans les Annales de l’impératrice Lu (t. II, p. 411) et dans le Han chou, ch. 38, lb.

52-8. Sur , voir t. II, p. 411, note 2 ; Han chou, ch. 28b. Ce royaume avait sa capitale à Lu , près de l’actuel Tsi-ning (Chan-tong). Le Tcheng-i, sur la foi du Kouo ti tche, identifie ce Tch’eng-yang à Lei-tsë du Pou tcheou (également dans le Chan-tong), mais il s’agit d’une confusion avec , ville située près de l’actuel Pou hien .

52-9. . Sur cette fille de l’impératrice, voir t. II, p. 413, note 1.

52-10. Lieou Siang , roi Ngai (régna de 188 à 179).

52-11. Le Han chou écrit que le roi Ngai succéda à son père en la sixième année de l’empereur Hiao-hoei (189) et que, l’année suivante, celui-ci mourut. C’est qu’en réalité on compte comme première année d’un prince ou d’un souverain l’année qui suit celle du décès de son prédécesseur; il n’y a donc pas de contradiction ici entre le Che ki et le Han chou.

52-12. Le caractère se prononce normalement li, mais le So-yn affirme qu’il faut le prononcer ici fou . La préfecture de Fou était située à Fong-e (Chàn-si) ; celle de Li à Nan-yang (Ho-nan). Voir Han chou, ch. 18, 2b : Lu T’ai fut nommé marquis de Fou en 198.

52-13. . Cette commanderie avait sa capitale à l’est de l’actuelle s.pr. de Li-tch’eng (Chan-tong).

52-14. .

52-15. . Selon le So-yn, cette préfecture dépendait de la commanderie de Lang-ya. Sous les Ts’in, celle-ci englobait les anciens territoires de Yen j£, de Ts’ing ft", de I jjFf et de Lai sfï, ainsi que le Kiao tcheou H? ’J+l ; sous les Han, la capitale en était Tong-ou (act. Tchou-tch’eng ). Le souvenir du marquis de Tchou-hiu demeura vivant dans les mémoires de cette région puisque les habitants de Tch’eng-yang, de Ts’ing tcheou et d’autres villes lui élevèrent des sanctuaires qui furent détruits par Ts’ao Ts’ao alors qu’il était conseiller de Tsi-nan (Fong-sou t’ong-i, ch. 9, p. 69, éd. du Centre franco-chinois d’études sinologiques ; Leang Han hoei-tsoci jeu-ou tche de Hoei Tong, ch. 10, b).

52-16. Cf. t. II, p. 416. Une autre fille de Lu Lou fut mariée au « jeune empereur », c’est-à-dire à Lieou , roi de Tch’ang-chan, qui devint empereur après que Pou-i eut été mis à mort (v. t. II, pp. 420, 428 ; ci-dessus ch. 49, p. 31 et n. 25). Le Han chou, ch. 97, a ( ), 5b, est plus explicite que le Che-ki : après que l’impératrice eût fait mourir Pou-i, le fils que l’empereur Hiao-hoei avait eu d’une concubine, elle établit sur le trône le roi de Tch’ang-chan, Lieou I, nommé dès lors Hong , et lui donna une fille de Lou Lu comme épouse : cela en 184.

52-17. , p. 420. Lieou Tchang et Lieou Hing-kiu seront nommés roiB par l’empereur Hiao-wen en 178 (t. II, p. 464).

52-18. . Cette préfecture dépendait de la commanderie de Tong-lai , dans le Chan-tong (act. Yi hien ).

52-19. Sur les conditions dans lesquelles cette nomination intervint, voir le chapitre précédent, ci-dessus, pp. 81 et 82.

52-20. II y a ici une erreur ; le Han chou écrit : « Cette année-là ». En effet, la huitième année du roi Ngai est la septième année de l’impératrice Lu (181). Le pen-ki de l’impératrice Lu (t. II, p. 423), le Cinquième Tableau chronologique (t. III, p. 106) et le Han chou, ch. 3, 4b, sont d’accord pour dire que c’est en cette même année 181 que Lieou Tsë devint roi de Lang-ya et que le roi de Tchao, Yeou , mourut.

52-21. II s’agit de trois fils de Kao-tsou : Lieou Jou-i , roi Yn , tué en 195 ; Lieou Yeou , roi Yeou , tué en 181 ; Lieou K’ouei , roi Kong , qui se tua en 181, l’année même de sa nomination.

52-22. Lu T’ong , fils de Lu T’ai, nommé roi de Yen le 21 décembre 181 ; Lu Lou, nommé roi de Tchao en 180 ; Lu Tch’an , nommé roi de Leang en 181.

52-23. Le texte du Che ki ajoute , « des boissons », après « introduisit » ; la leçon du Han chou qui supprime ce caractère paraît meilleure, puisque les boissons avaient déjà été introduites. En revanche, la suppression par le Han chou du caractère (chant) est moins justifiable : Tchang demanderait, dans ce cas, simplement d’expliquer ce qu’est le labourage ( ) et il ne serait pas question d’un « chant du Labourage » . Toutefois la phrase que cite ou que chante Lieou Tchang pourrait très bien avoir figuré dans une chanson.

52-24. Le père de Lieou Tchang, Lieou Fei, qui n’était qu’un fils secondaire du futur Kao-tsou né au temps où celui-ci était un simple homme du peuple, connut encore le travail du labourage dans sa jeunesse. Quant à ses fils, élevés dans le luxe, on peut supposer qu’ils ne devaient pas être experts en la matière.

52-25. La pointe dirigée contre les Lu est évidente. Pour Yen Che-kou, (« semer dru ») signifierait : « pour avoir beaucoup d’enfants et de petits-enfants», , et («espacer les plants») évoquerait l’idée de s’assurer de nombreux soutiens.

52-26. II faut suppléer le caractère avant (leçon du Han chou).

52-27. Dans cette phrase est une particule grammaticale qui a le même sens que . L’expression double ou est fréquente dans le Che ki. Le Fong-sou tong-i, ch. 9, p. 69, qui reproduit cet épisode en termes semblables à ceux du Che ki, écrit simplement : .

52-28. II n’est pas possible d’adopter toujours la même traduction pour les termes , , , ; tous ces termes désignent, à cette époque, les compagnons de Lieou Pang dont les plus importants reçurent des fiefs et font l’objet de biographies dans les che-kia. Les uns furent conseillers auprès des rois apanagés ; d’autres furent ministres ou fonctionnaires à la cour. Dans le Louen-yu, XI, 22, un ta tch’en est défini comme « quelqu’un qui a servi son prince selon le Tao . Cette définition vaut pour les Han dans la mesure où le Tao peut désigner la fidélité au Fils du Ciel.

52-29. Lu Toh’an est nommé tantôt roi de Lu, tantôt roi de Leang : voir à ce sujet, oh. 51, ci-dessus, p. 81-82 et n. 36.

52-30. Se Kiun , Tchou Ou , Wei Po  : ces personnages ne sont connus que par les événements dont il est question ici. C’est la mauvaise réputation de Se Kiun qui empêcha le roi de Ts’i d’accéder au trône impérial ; il sera toutefois nommé marquis de Ts’ing-kouo par l’empereur Wen (t. II, p. 460).

52-31. Takikawa Kametarô suppose que l’un des deux caractères est interpolé.

52-32. . Dans cette phrase touan et louan riment. On trouve la même citation dans le tsan de la Biographie de Tch’oen-chen kiun (ch. 78) et dans le Jou-lin tchoan du Heou-Han chon, ch. 109, a, Biographie de Yang Loen , où le commentaire attribue cet adage au Hoang-che kong San lio . Le Vieillard à la Pierre Jaune (Hoang-che kong) révéla à Tchang Leang , futur marquis de Lieou (Che ki, ch. 55), un ouvrage devant permettre à ce dernier de devenir « maître des rois » et qui était, dit le texte du Che ki, le T’ai-kong ping-fu (Méthode militaire de T’ai-kong). Ce dernier ouvrage figure, avec d’autres traités attribués à T’ai-kong, dans le catalogue du Soei-chou, section de l’art militaire (ping-fa). Plusieurs livres attribués au Vieillard à la Pierre Jaune y figurent aussi, entre autres le Hoang-che kong san-lio, avec l’indication que l’auteur en est l’Homme divin de Hia-p’ei . Le caractère apocryphe de tous ces ouvrages ne fait pas de doute, encore qu’ils soient certainement, sinon très anciens, du moins remplis d’adages pouvant remonter aux Han. Le San-lio existe dans quelques ts’ong-chou tels que le Han Wei ming wen tch’eng, le Che che pi ki ping chou ou han , le Ou king tsi tchou la ts’iuen . Suen I-jang lui consacre une note d’après une édition japonaise ( ) in Tcha yi, ch. 10, 22b.

52-33. a ici la même valeur qu’un peu plus bas quand il est dit que Tchou Ou, envoyé par le roi de Ts’i, prend le commandement de toutes les troupes de Lang-ya ( ). La ruse du roi de Ts’i consiste à sembler vouloir mettre le roi de Lang-ya à la tête de sa propre armée. — On sait que le Koan-tchong (le pays à l’intérieur des passes) n’était autre que l’ancien pays de Ts’in, l’actuel Chàn-si, où l’on pénétrait à l’est par la passe Hien , à l’ouest par la passe Long (cf. t. II, p. 216, note 4).

52-34. est ici pour (leçon du Han chou ; autre variante : ).

52-35. II s’agit de la Passe Hien (Hien-koan) dont il a été question ci-dessus à la note 33.

52-36. . Après s’être emparé de Lang-ya, le roi de Ts’i prend Tsi-nan : deux territoires qui avaient appartenu jadis à Ts’i, mais en avaient été détachés par l’impératrice pour y apanager Lu T’ai et Lieou Tsë. Avant toute autre action, il s’empresse de reconstituer ainsi son royaume dans son intégrité.

52-37. . Sur cette expression, voir l’introduction au Cinquième Tableau. Quand les Han prirent le pouvoir, ils distinguèrent deux rangs de noblesse, les rois, wang , et les marquis, heou . En principe, le titre de roi était réservé aux membres de la famille Lieou ; les « seigneurs » (tchou-heou) étaient les compagnons les plus méritants de Lieou Pang (t. III, pp. 87,88). La lettre qui suit figure aussi dans le chapitre 9 (pen-ki de l’imératrice Lu, t. II, pp. 429-430).

52-38. II faut redoubler le caractère wang comme le fait la version du chapitre 9. Le Han chou omet la phrase « Le roi Tao-hoei régna à Ts’i ».

52-39. Cette mission de Tchang Leang n’est mentionnée que dans ce message du roi de Ts’i.

52-40. . Le pen-ki de l’Impératrice Lu (t. II, p. 430) et le Han chou ont la leçon :  : « de sa propre autorité, elle déposa un empereur et en nomma un autre ».

52-41. Le chapitre 9 ajoute après  ; traduction Chavannes : « En outre, elle tua successivement trois rois de Tchao » (cf. ci-dessus, p. 89 note 21).

52-42. Voir t. II, p. 430, note 3. On a vu que l’impératrice Kao avait successivement détaché la commanderie de Tch’eng-yang pour la princesse Yuan de Lou (v. ci-dessus, p. 87 et notes 8 et 9), la commanderie de Tsi-nan pour le roi de Lu T’ai (v. ci-dessus, p. 88 et note 13), le royaume de Lang-ya pour Lieou Tsë (ci-dessus, p. 89 et note 19). La quatrième partie était ce qui restait du royaume de Ts’i.

52-43. Le chapitre 9 du Che ki et le Han chou, ch. 38, écrivent ^ . «les grands dignitaires et les seigneurs». En outre, le Han chou écrit au lieu de .

52-44. Koan Yng avait été général de cavalerie de Han Sin et avait joué un rôle décisif dans la défaite finale de Hiang Yu. Sa biographie figure dans le chapitre 95 du Che ki et le chapitre 41 du Han chou. Il comptait parmi les fidèles lieutenants ( ) de Kao-tsou. Il reçut de nombreux titres, mais il est surtout connu sous celui de marquis de Yng-yn qui lui fut conféré en 201.

52-45. Yong-yang était situé au sud-ouest de l’actuel Tch’eng-kao hien (Ho-nan).

52-46. Au lieu de , le Han chou écrit . Selon Tcheou Cheou-tckang, ce dernier caractère est pour , qui signifie « au début » (Han chou tchou kiao-pou, 31, 7b).

52-47. Voir l'histoire de la mère de l'empereur Wen au chapitre 49, ci-dessus,

52-48. La biographie de Ts'ao Ts'an fait l'objet de la 24e Maison héréditaire, Che ki, ch. 54.

52-49. Le nei-che était, chez les rois et les seigneurs apanages, un personnage considérable, du moins au début de la dynastie, une sorte de ministre de l’intérieur qui administrait la population. Son importance diminua toutefois à partir de 145, quand l’empereur King interdit aux rois et aux seigneurs de gouverner eux-mêmes directement leurs domaines (voir Han chou, ch. 19, a, 26b).

52-50. Sur l’échelon des traitements des fonctionnaires sous les Han, voir la note de Chavannes à l’Appendice I du t. II, pp. 526-527. Les traitements de 2000 che représentaient la deuxième catégorie d’appointements.

52-51. Nous suivons ici la leçon du Han chou où le caractère Ts’i est placé non avant , mais avant .

52-52. Le nom de ce personnage est écrit ici Ts’ë , mais le Cinquième Tableau chronologique (t. III, p. 112) et le Han chou écrivent Tsë .

52-53. Rappelons que les marquis de Tchou-hiu, Lieou Tchang, et de Tong-meou, Lieou Hing-ldu, étaient tous deux frères du roi Ngai de Ts’i (voir ci-dessus, pp. 88-89). La capitale de Tsi-pei était située au sud de l’actuel Tch’ang-ts’ing hien (Chan-tong).

52-54. Le Han chou écrit : « L’année suivante ». C’est en effet en la 4e année de l’empereur Wen (176) que les fils du roi de Ts’i reçurent des marquisats.

52-55. Les commentateurs donnent pour Pa plusieurs prononciations : Pou, Pai, P’ei, Pi ou P’i. Dans le doute, mieux vaut s’en tenir à la prononciation normale. « 7 » est une erreur de copie pour « 10 » : en effet, d’après le Septième Tableau du Che ki (t. III, p. 152-154) et le Tableau 3, A, du Han chou (ch. 15, a, 3a et s.), dix fils du roi Tao-hoei furent nommés marquis : 1° Pa-kiun, marquis Kong de Koan  ; 2° Ning-kouo , marquis de Koa-k’ieou . (ou de Che-k’ieon JStfE. selon le Han chou, mais Wang Sien-k’ien corrige en Tch’e-k’ieou ); 3° Sin-tou, marquis P’ing de Yng  ; 4° Ngan, marquis Kong de Yang-k’ieou  ; 5° Tsiang-lu (ou -lou), marquis de Yang-hiu  ; 6° Pi-koang, marquis de Li (ou de K’i)  ; 7° Tche, marquis de Ngan-tou  ; 8° K’iong, marquis de P’ing-tch’ang  ; 9° Hien, marquis de’Ou-tch’eng  ; 10° Hiong-k’iu, marquis de Po-che .

52-56. .

52-57. .

52-58. (capitale Kao-yuan , Chan-tong).

52-59. (capitale Tsi-mo , au sud-est de l’actuel P’ing-tou hien , Chan-tong).

52-60. On se rappelle que le marquis de Tchou-hiu avait été nommé roi de Tch’eng-yang dès 178 (ci-dessus, p. 99, lignes 3-4).

52-61. . Lieou Pi était un neveu de Kao-tsou qui avait été nomme roi de Ou en 196. Cf. p. 78 et n. 24.

52-62. . Lieou Meou était un petit neveu de Kao-tsou ; son grand-père Lieou Kiao avait été nommé roi de Tch’ou en 201.

52-63. Tch’ao Ts’o était honni des rois et des seigneurs apanagés dont il avait essayé d’amoindrir la puissance. Cf. Introduction de Chavannes, t. I, p. XC.

52-64. Dans la biographie du roi de Ou (ch. 106), il est d’abord question des troupes de quatre royaumes qui investirent Lin-tse ), la capitale de Ts’i : ceux de Kiao-si, de Kiao-tong, de Tsé-tch’oan et de Tsi-nan ; puis, lors de la levée du siège, il n’est plus question des troupes du roi de Tsi-nan : il semble donc que le texte ait ici raison de ne mentionner que trois royaumes.

52-65. Les tchong-ta-fou étaient des subordonnés du surintendant du palais (lang-tchong-ling , v. t. II, p. 515). Lou est le nom de famille de ce personnage. Le So-yn cite le Lou-che p’ou selon lequel son ming aurait été qui se prononcerait ici wang ( ).

52-66. Voir la biographie de Loan Pou au ch. 100. Selon Yen Che-kou, le marquis de P’ing-yang serait Ts’ao Siang , ce qui est une erreur, car celui-ci ne devint roi que sous l’empereur Ou. II s’agit ici de Ts’ao Ki , marquis de Kien , qui mourut eu 154, l’année même de l’expédition militaire dont il est question ici.

52-67. Lieou Cheou , roi I , fils du roi Hiao et petit-fils de Lieou Fei, régna de 153 à 132.

52-68. Il s’agit de l’ancien marquis de Ngan-tou, Lieou Tche, nommé roi de Tsi-pei en 164 (cf. ci-dessus, p. 100, lignes 4-5).

52-69. Lieou Ts’e-tch’ang (et non Ts’e-king comme l’écrit ici le texte), roi Li , régna de 131 à 127, année où il se suicida dans les circonstances qui sont racontées dans les pages suivantes.

52-70. .

52-71. . A l’époque des Han, les filles des rois et des seigneurs apanages avaient le titre de wong-tchou , tandis que les filles du Fils du Ciel étaient kong-tchou . Wong a, dans cette expression, le sens de père : dans le cas des seigneurs, le père présidait lui-même aux cérémonies de mariage de sa fille.

52-72. .

52-73. Il s’agit de la mère de l’empereur Ou, l’impératrice douairière Wang.

52-74. . Cette fille n’appartenait pas à la famille Lieou, car elle était née d’un premier mariage de la future impératrice avec un membre d’une famille Kin . Sur l’histoire de cette princesse, que l’empereur Ou considéra néanmoins comme sa soeur aînée, voir l’appendice ajouté par Tch’ou Chao-suen au ch. 49 (ci-dessus, p. 55-58).

52-75. .

52-76. . Il avait été un de ceux qui avaient déjà dénoncé le roi de Yen, Ting-kouo (cf. ch. 51, ci-dessus, p. 84 et n. 47).

52-77. II s’agit du roi Ting-kouo de Yen (cf. note précédente).

52-78. Le texte du Clie ki est fautif. Il faut, selon la leçon du Han chou, supprimer les deux caractères .

52-79. Le roi de Tchao était alors Lieou P’ong-tsou , roi King-sou (régna de 152 à 92). Il avait déjà voulu accuser Tchou-fou Yen après l’affaire du roi de Yen, mais n’osa pas le faire tant que ce puissant personnage était à la Cour. Cette fois, il va profiter de son absence pour le perdre.

52-80. Yen Che-kou interprète ainsi le , « léger et lourd », du texte.

52-81. J’adopte la leçon du Han chou qui écrit au lieu de .

52-82. Kong-suen Hong était alors, en 126-125, yu-che t’ai-fou, haut fonctionnaire de la Cour chargé des archives officielles (Han chou, ch. 19, b, p. 16b).

52-83. À ce moment, le roi de Tse-tch’oan était Lieou Kien , roi Tsing (régna de 129 à 110). Mais le Han chou semble dire que ce fut sous le règne du roi précédent, Tche, que l’empereur Ou institua le domaine cultuel de l’ancêtre des rois de Ts’i. Sur l’expression , voir ci-dessus, ch. 49, p. 36 et n. 45.

52-84. . Il s’agit de Lieou Tchang, nommé marquis de Tchou-hiu en 186 (cf. p. 88, lignes 7-8), puis roi de Tch’eng-yang en 178 (p. 105, d.l.).

86 Lieou Hi , roi Kong , succéda à son père en 176. En 168, il est muté à Houai-nan, revient quatre ans après ; il régna trente-trois ans. Cf. Cinquième Tableau, t. III, p. 107.

86 Le So-yn dit que cette mutation eut lieu la 12e année du roi Wen, c’est-à-dire en 168, en la 9e, et non en la 8e année de son règne. Le Tcheng-i affirme par erreur que la capitale de ce roi était Tch’en , alors qu’elle était Cheou-tch’oen . C’était le royaume de Hoai-yang qui avait sa capitale à Tch’en.

52-87. Le caractère est interpolé : ce roi K’ing de Tch’eng-yang s’appelait Lieou Yen  ; il régna de 143 à 118 (26 années de règne). Voir Cinquième Tableau, t. III, p. 108.

52-88. Le texte écrit par erreur « vingt-huit ».

52-89. Lieou Yi , roi King , régna de 117 à 109.

52-90. Lieou Ou , roi Hoei , régna de 108 à 98. La suite du texte, concernant la généalogie des rois de Tch’eng-yang à partir de « ce fut le roi Hoei », ne peut être de Sse-ma Ts’ien et est interpolé.

52-91. Lieou Choen ) , roi Hoang , régna de 97 à 52.

52-92. Lieou K’oei , roi Tai , régna de 51 à 44 (le Tsi-kiai, citant Siu Koang, dit que K’oei monta sur le trône en la 2e année kan-lou, c’est-à-dire en 52).

52-93. Lieou King , roi Hiao , régna pendant 24 années, et non 15 comme il est dit ici : de 43 à 20 av. J.-C. Le Han chou ajoute que le fils du roi King, Lieou Yun , roi Ngai, lui succéda en 19 av. J.-C, mais ne régna qu un an. Comme il n’avait pas d’héritier, le royaume de Tch’eng-yang fut supprimé, mais rétabli peu de temps après pour le frère de Yun, Lieou Li .

52-94. II s’agit de Hia-heou Yng , originaire de P’ei fà comme Kao-tsou et ami de la première heure de celui-ci (voir sa biographie au ch. 95 du Che ki). Le tai-p’ou était un surintendant chargé des équipages impériaux.

52-95. Plus exactement : le purifier ( ) : c’était, selon Ying Chao, un vieux rite précédant toujours l’entrée du Fils du Ciel lorsqu’il visitait un lieu quelconque. Ici, il s’agit en outre de faire partir le «jeune empereur)).

52-96. Voir ci-dessus, p. 99, note 53.

52-97. Voir ci-dessus, p. 95, note 44.

52-98. .

52-99. . Ce personnage est appelé Tch’en Ou dans le pen-ki de l’empereur Wen (t. II, p. 449 et p. 471). Ki-p’ou était situé à l’emplacement de l’actuel Tchao hien (Ho-pei).

52-100. Sur ces événements (expédition contre les Hiong-nou, révolte du roi de Tsi-pei, sa capture en automne 177), cf. t. II, p. 468-472. Le pen-ki parle de la capture du roi, mais non de son suicide.

52-101. La 16e année de l’empereur Wen étant l’année 164, « douze ans » est certainement erroné : Leang Yu-cheng, cité par l’édition Takikawa, dit qu’il faut lire « treize ans », ce qui suppose soit qu’il place la capture du roi de Tsi-pei en 176, soit plutôt que le du texte signifie que l’année 177 n’est pas comptée.

52-102. . Ngan-tou était situé à 39 li au sud-ouest de la préfecture de Kao-yang du Ying tcheou (Ho-pei).

52-103. Cette rébellion n’impliquait pas seulement les rois de Ou et de Tch’ou, qui n’étaient que les instigateurs d’une révolte très étendue. Cf. t. II, p. 498, et les chapitres 101 et 106 du Che ki.

52-104. . Cf. ci-dessus, note 55, 6°.

52-105. . Le Han chou écrit ou et dit qu’il faut lire ces caractères li. était une préfecture de la commanderie de P’ing-yuan (Chan-tong).

52-106. . Le royaume de Tse-tch’oan avait sa capitale à Ki situé à 31 li à l’est de Cheou-koang hien du Ts’ing tcheou , actuel I-tou hien (Chan-tong).

52-107. . Selon le Ti-li tche,, ch. 28 du Han chou, il y avait deux Ou-tch’eng. Ici, il s’agirait du Tong Ou-tch’eng dépendant de la commanderie de Ts’ing-ho , qui comprenait une partie du Ho-pei et du Chan-tong actuels et dont la capitale était Ts’ing-yang à l’est de l’actuel Ts’ing-ho hien (Pou-tchou, 28, a, 2, p. 57a-b).

52-108. Lieou Tche. Il a déjà été question de lui ci-dessus, p. 100, lignes 4-5, et p. 102, n. 68.

52-109. Lieou Kien , roi Tsing , régna de 129 à 110.

52-110. Lieou I , roi K’ing . Selon le Cinquième Tableau (t. III, p. 110) et le ch. 14, 7a (Deuxième Tableau) du Han chou, il succéda au trône en 109 et mourut après 35 (et non 36) années de règne, en 75 av. J.-C.

52-111. Selon le Deuxième Tableau du Han chou (loc. cit.), Lieou Tchong-kou , roi Sse , succéda au trône en 74 et mourut, après 28 années de règne, en 47. — Le Han chou ajoute que, durant l’ère Ou-fong (57-54), l’inspecteur du Ts’ing tcheou fit un rapport au trône aux termes duquel Tchong-kou incitait ses esclaves favoris à se livrer à la débauche avec ses « pa-tse »  : terme qui désignait une catégories de femmes tant à la cour impériale, où elles recevaient un traitement équivalent à 1000 che, que chez les seigneurs apanagés où leur traitement équivalait à 600 che) et ses servantes. Parfois il participait lui-même à ces orgies. D’autres fois, en plein jour, il faisait mettre ses femmes toutes nues à quatre pattes pour qu’elles s’accouplent avec des chiens et des chevaux, et il venait lui-même assister à ce spectacle. S’il naissait des enfants dans ces conditions, on les éliminait, car on ne pouvait savoir qui était le père. Mis en accusation, l’empereur lui enleva quatre préfectures (Han chou, ch. 38, 10a, où est donné aussi le renseignement sur les « pa-tse »). Dans ce texte du Han chou, le sens de la phrase doit être rapproché d’un autre texte du Han chou, ch. 53, consacré aux biographies des fils de l’empereur King (p. 5a et s. du Pou-tchou). L’un de ceux-ci, nommé roi de Kiang-tou, eut pour successeur un fils, Lieou Kien (127-121), dont les moeurs étaient cruelles et dépravées (cf. Che ki, ch. 59, p. 7-8 de l’éd. Takikawa). Entre autres fantaisies, tout comme plus tard Tchong-kou, il faisait s’accoupler des femmes avec des bêtes pour qu’elles en aient des enfants. Il forçait les femmes de son harem à se mettre à quatre pattes nues ( , ces deux derniers caractères sont expliqués par ) et les faisait saillir par des boucs et des chiens. — Il est intéressant de constater que Tchong-kou ne subit qu’un ohâtiment léger et qu’il put régner fort longtemps, alors qu’il n’en fut pas de même pour Ting-kouo ou pour le roi Li de Ts’i. La raison en est sans doute que, dans son cas, il n’y eut apparemment ni crime d’inceste, ni essai de rébellion. Quant à Lieou Kien, il dut se suicider pour échapper au châtiment suprême, parée qu’il avait tenté de se révolter. Mais ce qui lui fut reproché a l’origine, c’étaient moins ses orgies que ses meurtres et le recours à des servantes magiciennes, originaires de Yue, qui savaient « faire descendre les esprits et proférer des imprécations contre le souverain » ( ).

52-112. Selon le Tableau du Han chou (loc. cit.), Lieou Chang (ci}, roi K’ao (ou Hiao selon notre texte), monta sur le trône en 46 et régna 6 ans (et non 5) jusqu’en 41.

52-113. Lieou Heng lit, roi Hiao , monta sur le trône en 40. Le Han chou (oh. 38 et Deuxième Tableau) le fait régner 31 ans.

52-114. Lieou K’iong, roi de Kiao-si . Selon le Tcheng-yi, il faudrait prononcer wang le caractère (cf. note 65, ci-dessus).

52-115. Le Tcheng-yi cite le Kouo-ti tche selon lequel l’ancienne ville de Tch’ang-p’ing était à 60 li au sud-est de Yeou tcheou . Mais, selon Leang Yu-cheng, il faut lire le nom de cette ville P’ing-tch’ang .

52-116. Lieou Hiong-k’iu , roi de Kiao-tong.

52-117. Po-che était, selon le Tcheng-i, à Ngan-të hien .


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