Mémoires de la comtesse de Boigne (1921)/Tome III/Appendices/02

Émile-Paul Frères, Éditeurs (Tome iii
De 1820 à 1830.
p. 255-256).


ii
Madame Adélaïde d’Orléans.
Saint Cloud, jeudi 12 mai 1831.

C’est du fond de mon âme ma chère, que je vous plains et que je partage vos regrets, je sais que vous souffrez doublement et de votre douleur et de celle de votre malheureux père, dites lui combien nous sommes occupés de lui, soyez notre bonne interprète auprès de lui, je vous en prie ; j’avais besoin de vous exprimer ce que mon cœur sent pour vous dans cette cruelle circonstance et combien il vous comprend ; je vous embrasse tendrement

L. Adélaïde L. D’Orléans.

P. S. Faites moi donner de vos nouvelles et de celles de votre pauvre père. Le Roi, la Reine me chargent d’être leur interprète auprès de vous et de lui, c’est au nom de tous.

(Les lignes suivantes sont de la main de la reine Marie-Amélie.)

C’est de tout mon cœur que je m’unis à ma sœur pour vous dire combien je suis occupée de vous et de votre père, combien je vous plains et combien je partage tous vos regrets ; vous connaissez mon ancienne amitié pour vous.

St Cloud, 15 juillet 1831.

Je suis bien fâchée de vous avoir manquée hier, ma chère comtesse, nous étions à Paris ; je crois, et j’espère que la journée d’hier déconcertera un peu tous les mauvais sujets et les agitateurs de tous les partis par l’indignation que le peuple et les ouvriers ont manifestée aux acteurs de ces coupables tentatives. Je vous remercie beaucoup de votre intéressante lettre, et de l’extrait curieux qu’elle contenait ; je regrette que ce soit encore votre projet de venir dimanche, car je ne pourai en profiter ; nous allons passer la matinée à Paris, mais j’espère et je vous demande de m’en dédomager un autre jour. Bonjour, ma chère comtesse, vous connaissez tous mes sentimens pour vous, c’est de tout mon cœur que je vous en renouvelle l’expression ; soyez, je vous en prie, ma bonne interprète auprès de votre excellent père.

L. Adélaïde L. D’Orléans.
Neuilly, 24 juillet 1833.

Ma chère comtesse, nous sommes bienheureux, nous venons de recevoir la délicieuse nouvelle que notre chère Louise est heureusement accouchée ce matin après deux heures de souffrances d’un beau garçon, elle et son enfant sont aussi bien que possible. Je sais combien vous partagerez notre joie ainsi que votre excellent père. Je vous embrasse bien contente.