Rosa MysticaAlphonse Lemerre, éditeur (p. 239-240).


Lied


À Gaston Dubreuilh.


Si la voix du vent, voyageur frivole,
Dans les peupliers chante tristement,
C’est que l’hirondelle au midi s’envole.
— Si tant de sanglots vers le firmament
Montent aujourd’hui du seuil domestique
Où la mère prie et pleure à genoux,
C’est qu’un fils ingrat part du toit rustique.
— Imprudent oiseau, te reverrons-nous ?…
La bise est amère — et l’aïeule est triste.

— Enfant qui partez seul, à l’improviste,
Des lointains pays nous reviendrez-vous ?…
Morne est la forêt ; morne est la demeure :
La bise gémit — et la mère pleure.