Lettre à Ménage, n°12 (Sévigné)

Texte établi par Monmerqué, Hachette (1p. 422-423).

44. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MÉNAGE.

Vous me dites des choses si obligeantes de l’estime que vous avez donnée de moi à M. Servien[1], qu’encore que de moi j’y aie peu contribué, et que je craigne même de la détruire si j’ai jamais l’honneur de le voir, je ne laisse pourtant pas d’en sentir une certaine gloire, que toute autre personne ne m’auroit pu donner ; et je ne sais si je ne serois point obligée, pour reconnoître en quelque façon les civilités que vous me faites de sa part, de m’informer plus soigneusement de sa santé, ayant appris qu’il étoit malade. En attendant que vous m’en ayez dit votre avis, j’espère que puisque vous avez été si ponctuel à me mander ses sentiments, vous le serez de même à lui en témoigner ma reconnoissance, et que vous voudrez bien l’assurer pour moi que je suis sa très-obéissante servante.

M. de Rabutin Chantal.

Suscription : Pour monsieur Ménage.


  1. Lettre 44 (revue sur l’autographe). — i. Abel Servien, après avoir été chargé de plusieurs négociations importantes, fut nommé, au commencement de 1653, surintendant des finances conjointement avec Foucquet. — On a placé ce billet, un peu au hasard, vers l’année 1658. La seule chose certaine, c’est qu’il est antérieur à la mort de Servien, qui arriva le 17 février 1659. Les deux billets suivants sont encore plus difficiles à dater.