Garnier Frères (p. 1-50).

Les sorcières, s’il faut en croire les légendes, furent les premières à pratiquer l’Aviation.
 
Don Quichotte lui aussi fut un précurseur…
 
Ainsi que Pégase, l’aéro favori des poètes…
 
Mais nous avons de bonnes raisons pour croire que l’aéroplane était déjà connu à l’ère préhistorique.
 
Une fois familiarisé par l’expérience avec les lois de la pesanteur et des trajectoires aériennes…
 
L’élève pilote, grâce à cet ingénieux procédé, bravera bientôt, impunément, les plus vertigineuses altitudes…
 
Et, après quelques séances d’entraînement, résistera aux plus violents remous de l’atmosphère.
 
S’il sort victorieux de cette épreuve…
 
Il ne lui restera plus qu’à se perfectionner dans l’art difficile de l’atterrissage…
 
Avant de s’élancer dans les airs, suivi des regards d’envie des apprentis aviateurs.
 
Il y a trois sortes de chutes : Chute de l’aviateur. / Chute de l’aéroplane (très rare). / Chute du tout (beaucoup plus fréquente).
 
On construit, néanmoins, à l’usage des gens paisibles des appareils de tout repos, bien supérieurs à nos trains, au point de vue vitesse et sécurité.
 

Une place publique vue à 200 mètres d’altitude.
 
Le premier vol de Marius. Attention à la pelle !
 
Les animaux en chœur : « C’est un oiseau qui vient de France ! »
 
Tous les pays ne sont pas favorables à l’aviation. Malheur à l’aviateur qui, en Espagne, atterrit en pleine corrida…
 
… ou à celui qui se trouve victime d’une panne de moteur dans quelque île sauvage de Polynésie.
 
Si l’aviateur peut parfois se rire des efforts impuissants des oiseaux de proie…
 
… il est d’autres cas où il rit jaune !
 
Les volcans semblent tout indiqués pour remplacer les briquets des fumeurs.
 
Les routes aériennes présenteront quelques obstacles…
 
Et les arbres ? Quoi de pire pour l’aviateur… et pour ceux qui sont dessous ?
 
On pourra, il est vrai, remédier aux chutes en munissant les aviateurs de vêtements pneumatiques…
 
… et les paisibles citoyens d’amortisseurs perfectionnés.
 
I. Avant.
II. Après.
 
Avis important : Ne jamais prendre à son bord un passager sujet au mal de mer.
 
Comme la mer avait ses sirènes, les airs auront leurs génies mauvais qui entraîneront les téméraires à leur perte.
 
Les fils télégraphiques peuvent servir parfois de filets protecteurs…
 
Mais les haltes au sommet des clochers manquent généralement de confortable.
 
Grâce aux aéro-express, New-York ne sera plus qu’à 1 h. 30 de Paris. Prix du voyage : 1000 dollars (catastrophe comprise).
 
Pour les personnes qui trouveraient cette somme exagérée, nous ajoutons que les aéro-express sont munis du confort moderne et que les voyageurs sont, de la part des employés, l’objet d’une constante sollicitude.
 

L’aspect des gares aura bien changé…
 
… et les voyageurs paieront suivant leur poids ; ainsi ce gros monsieur paiera autant qu’une famille entière.
 
Pour adoucir les chutes, la S. P. A. (Société protectrice des aviateurs) a fait disposer d’ingénieux matelas amortisseurs.
 
Il est peu probable que ce nouveau mode de locomotion remplace jamais les taxi-autos dans les rues de la capitale.
 
Par contre, les avenues aériennes seront sillonnées d’élégants 200 HP…
 
… et l’on pourra prendre son apéritif aussi tranquillement qu’à la terrasse d’un café.
 
Les duels de l’avenir seront beaucoup plus dangereux que ceux d’aujourd’hui… surtout pour les témoins !
 
Le Pigeon voyageur de l’avenir. On exige la légèreté du style.
 
Déménagements pour tous pays par aéros capitonnés. Maison de confiance.
 
L’ouverture de la chasse en l’an 2000.
 
Flagrant délit !
 
Championnat de boule au siècle prochain.
 
L’ouverture… des hostilités.
 
Plus de sécheresses grâce à l’aérosoir (B. S. G. D. G.).
 
Le vainqueur du Grand Prix.
 
Un match modern-style.
 
Départ de l’aérobus Biskra-Tombouctou.
 
Enfin, quand l’observation des poissons volants…
 
… nous aura permis de construire des sous-marins volants, l’Aviation aura dit son dernier mot.