Les oeuvres poétiques de Clovis Hesteau de Nuysement 1578/Affin qu'à l'advenir


XLI.


Affin qu'à l'advenir on t'adore, ô Deesse,
Je plante en ton honneur ce Laurier immortel :
Je te sacre ce temple, ou j'offre à ton autel,
Les armes dont Amour a dompté ma jeunesse.

Ceux qui t'invoqueront pour vierge chasseresse,
Et qui t'honoreront de maint vœu sollennel,
Ne puissent du trespas sentir le dart cruel,
Ainsi le trait bien-heureux dont ta beauté me blesse.

Fait nouvel Acteon je veux hanter ces bois,
Serf de ta déité : mais non privé de voix,
De memoire, de sens, ou de veuë, ou d'oreilles.

Mais bien veux-je à jamais t'appandre mille vœus,
Chanter ta chasteté, & servir aux nepveus,
De glace pour mirer tes divines merveilles.