Les anciens couvents de Lyon/40. Anciennes églises

Emmanuel Vitte (p. 647-648).

ANCIENNES ÉGLISES OU CHAPELLES


NOTRE intention n’est pas de parler des églises ou chapelles encore existantes, ni de celles qui ont arrêté un instant notre attention dans ce présent ouvrage. Mais pour achever notre étude sur l’ancien Lyon au point de vue religieux, il est nécessaire de dire un mot, si bref soit-il, sur les églises ou chapelles qui ont disparu.

La cathédrale de Saint-Jean avait un jubé ; les mutilations des statues de la façade sont dues aux calvinistes.

Sous le même clocher, il y avait encore les églises de Saint-Étienne et de Sainte-Croix, Saint-Étienne avec un magnifique jubé, et Sainte-Croix qui servit longtemps de chapelle aux rois de Bourgogne dont le palais était voisin. Le custode de Sainte-Croix était grand-pénitencier.

L’église des Machabées, dédiée ensuite à saint Just, n’était pas où nous la voyons aujourd’hui, mais, à ce qu’on croit, entre ce qui est aujourd’hui la rue de Trion et la rue des Chevaucheurs, à la hauteur de la rue des Machabées. C’était une merveille de richesse et d’architecture. C’est Mgr Camille de Neuville qui la fit rebâtir, après le pillage de 1562, là où elle est, dans l’enceinte de la ville.

Les églises de Saint-Paul et de Saint-Laurent ; cette dernière était une annexe de Saint-Paul ; on y avait mis les fonts baptismaux. Elle fut considérablement augmentée, en 1639, par les Mascaranni.

Les églises de Saint-Romain, paroisse, et de Saint-Pierre-le-Vieux, annexe, petites toutes les deux. La première était située derrière les prisons de l’archevêché, et la seconde était voisine de la première. Le palais archiépiscopal, quoique contigu à l’église cathédrale, dépendait de cette paroisse.

L’église de Saint-Vincent, in burgo, fut détruite en 1562. Rebâtie par le chapitre de Saint-Paul.

L’église de Saint-Michel, vers la place qui porte encore aujourd’hui son nom, fut d’abord la chapelle d’un monastère de religieuses fondé par Caretène, mère de Gondebaud, roi de Bourgogne ; fut consacrée par saint Avit, de Vienne, et rebâtie en 1109. Elle devint paroissiale lorsque le monastère fut supprimé par suite d’une décision du quatrième concile de Latran. Nous avons vu, en parlant des Lazaristes, ce qu’elle devint par la suite.

La chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Rencontre était dans le voisinage des Grands Cordeliers. On y faisait le catéchisme aux enfants qui se préparaient à la première communion.

La chapelle de Saint-Jacques, ou plus communément de Saint-Jacquèmes, dans le voisinage de Saint-Nizier, était la chapelle du Consulat. Les premiers consuls s’y assemblèrent, et chaque année, le 15 décembre, ils assistaient à une messe solennelle du Saint-Esprit, avant l’élection des magistrats de la nouvelle année. On y faisait aussi, les dimanches et fêtes, une instruction pour les jeunes personnes de la paroisse Saint-Nizier, et l’on y desservait la Confrérie des Lyonnais qui avaient la dévotion de faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

La chapelle de Saint-Roch, bâtie ensuite d’un vœu, à l’occasion de la peste qui désolait la ville (1577), était sur la colline de Saint-Just. Les Minimes la desservaient. Les processions des églises, du Consulat, et de plusieurs associations de la ville, se rendaient, en leur temps, dans cette chapelle. La royale compagnie des Pénitents de Notre-Dame-de-Confalon y avait fait bâtir un autel.

La chapelle de Saint-Pothin, à l’extrémité occidentale du plateau de la Croix-Rousse, était celle d’une maison de retraite ecclésiastique pour les prêtres âgés ou infirmes. Cette communauté fut dans la suite transférée à l’Île-Barbe.