Les StancesSociété du Mercure de France (p. 193-194).

VIII


L’insidieuse nuit m’a grisé trop longtemps !
Pensif à ma fenêtre,
Ô suave matin, je veille et je t’attends ;
Hâte-toi de paraître.

Viens ! au dedans de moi s’épandra ta clarté
En élément tranquille :
Ainsi l’eau te reçoit, ainsi l’obscurité
Des feuilles te distille.


Ô jour, ô frais rayons, immobilisez-vous,
Mirés dans mes yeux sombres,
Maintenant que mon cœur à chacun de ses coups
Se rapproche des ombres.