Les Seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer/Texte entier

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P. ANGERS


LES SEIGNEURS ET PREMIERS CENSITAIRES

DE

ST-GEORGES-BEAUCE

ET

LA FAMILLE POZER








Beauceville
L’Éclaireur Limitée
────
1927




Église, Couvent et Collège de St-Georges, Beauce.




AVANT-PROPOS

Amateur d’histoire régionale, j’ai employé mes loisirs depuis quelques années à lire et à feuilleter tous les documents qui me sont tombés sous la main, pour en recueillir les menus faits qui composent une partie du passé de la région beauceronne.

Les pages qui suivent sont le fruit d’une partie de ces recherches.

De toutes les paroisses de la Beauce, celle de St-Georges est la plus intéressante au point de vue de la diversité de races et de religions de ses premiers seigneurs et de ses premiers colons.

Tout d’abord, moitié de cette paroisse a été concédée en seigneurie, en 1736, Madame Marie-Thérèse de la Lande Gayon, veuve de Aubert de la Chesnaye, qui appartenait à une des plus nobles familles de la Nouvelle-France. L’autre moitié a été également concédée en 1736, à Nicolas-Gabriel Aubin de L’Isle, l’un des officiers supérieurs de l’administration publique du Roi de France à Québec.

Ces deux seigneuries, situées à soixante milles au sud-est de Québec, sont en 1927 desservies par deux grandes voies de communication : le chemin de fer « Quebec Central Ry » et la route régionale « (Lévis-Jackman) ».

Il n’en était pas de même autrefois, car le chemin depuis la Famine jusqu’à Québec, même en 1875, était impraticable ; excepté l’hiver, il était rempli de fondrières, de troncs d’arbres, de racines ou de cailloux, le plus souvent noyés dans la boue. Il n’est donc pas étonnant que les anciens Beaucerons et leurs petits-fils furent appelés « jarrets-noirs », en arrivant au terme de leur voyage, puisqu’ils étaient couverts de boue jusqu’à la ceinture.

Le régime français disparu, aussitôt nous voyons les grandes seigneuries perdre leur valeur et être morcelées.

Un an après la cession du pays à l’Angleterre, deux braves et courageux habitants de St-Francois, Charles Doyon et Jean Rodrigue devinrent seigneurs dans St-Georges, chacun de territoire assez étendu pour être érigé en fief. Malgré leurs efforts, accablés sous le poids des obligations qu’entraînait autrefois le titre de seigneur, et aussi parce qu’ils n’avaient pas assez d’influence pour attirer des colons dans leurs petites seigneuries, l’un, Jean Rodrigue, céda de bon gré ses droits seigneuriaux à l’honorable J.-G.-C. de Léry ; et l’autre, Charles Doyon, fut dans la pénible nécessité de ne pouvoir développer sa propriété que le shérif vendit à Jonathan Eckart, un Anglais, de Québec.

En 1783, les deux seigneuries Aubert Gallion et Aubin de L’Isle appartiennent à des Anglais, excepté une partie, le fief Ste-Barbe, de 75 arpents sur deux lieues, qui passe aux mains d’un Canadien, l’honorable de Léry.

Le lecteur constatera dans les pages suivantes que ces deux seigneuries, qui couvraient un territoire de deux lieues sur quatre, ne valaient que $265.60 le 31 juillet 1782, si on se base sur le prix ($16.60) payé par l’honorable de Léry, à cette date, pour 21 arpents de front sur 2 lieues, c’est-à-dire pour un seizième des deux seigneuries.

À peine cent cinquante ans se sont écoulés depuis cette époque, et, le 31 décembre 1925, l’évaluation municipale de St-Georges, qui ne couvre qu’une parti des deux seigneuries, était de $1,880,790 et sa population à la même date de 4,790 âmes. En 1782, il n’y avait peut-être pas un seul lot concédé et pas plus de trois ou quatre familles résidaient dans les deux seigneuries.

Comment expliquer cet immense développement inauguré après la résidence dans la seigneurie Aubert-Gallion du seigneur William Pozer, si ce n’est au régime seigneurial canadien qui n’avait rien en lui-même du servage du régime féodal européen. Ce dernier rendait le censitaire quasi esclave de son seigneur, tandis que le censitaire du Canada était traité en homme libre, propriétaire de sa terre et de ses biens, dont il pouvait disposer comme bon lui semblait.

L’histoire seigneuriale des débuts de St-Georges démontre que les Eckart, Skene et Grant étaient propriétaires dans St-Georges, non dans un but de colonisation mais en vue de spéculation seulement, car ils n’y eurent ni moulin, ni résidence.

Après eux, vint à Saint-Georges Jean Georges Pfotzer, l’auteur de la famille Pozer au Canada, arrivé à Québec en 1785, où il se créa en peu de temps une grande fortune, grâce à ses talents et à ses activités. Type original et d’habitudes plutôt excentriques, il désira devenir seigneur, titre que les marchands de Québec enviaient beaucoup autrefois. Devenu propriétaire des seigneuries Aubert-Gallion et St-Etienne, en homme pratique, il voulut en retirer des revenus. Après son échec de colonisation allemande, il adopta le véritable régime seigneurial en attirant des Canadiens dans ses seigneuries.

Tout d’abord, il se fit construire un manoir à St-Georges, y construisit un moulin à farine, et y installa un de ses fils, William Pozer.

Ce fur le premier membre, à résider à St-Georges, de cette importante famille qui, en plus d’une circonstance, a illustré la paroisse de St-Georges surtout au Parlement, et sur les champs de bataille de la grande guerre, où plusieurs de ses descendants se sont conduits en héros.

Il me semble que les habitants de St-Georges liront avec intérêt l’histoire de la famille Pozer, qui a mérité l’estime et l’affection de ses censitaires, pendant plus d’un siècle. Ils y verront sans doute aussi avec plaisir les noms de leurs ancêtres parmi ceux des premiers colons, laborieux et courageux créateurs des beaux patrimoines qui font actuellement leur bonheur et leur prospérité.

Une des figures mises en relief dans cet ouvrage est l’honorable C. H. Pozer, qui fut le premier libéral élu dans la Beauce et dont les élections furent excessivement orageuses, au milieu de la population beauceronne, si avide de luttes politiques, municipales, scolaires et judiciaires.

Peu d’endroits au Canada offrent un plus bel exemple de bonne entente que la région de la Beauce, et surtout la paroisse de St-Georges. Quoique la très grande majorité y ait toujours été canadienne-française, ses représentants au Parlement ont été pendant de nombreuses années, protestants et d’origine étrangère :

Dunbar Ross, avocat de Québec, fut député du comté de Beauce, de 1854 à 1861, et le sénateur Pozer, de 1867 à 1876.

Sur la liste des maires de cette paroisse, on lit les noms de E. Munkel, M.D., William M. Pozer, David G. Pozer, John A. Pozer, M. David G. Pozer a même été préfet du conseil municipal du comté de Beauce, essentiellement peuplé par des Canadiens-Français.

Je serais bien récompensé de mes heures employées à feuilleter vieux bouquins et vieilles paperasses, si les miettes historiques, réunies en ce volume, pouvaient un jour contribuer à éclaircir quelques points encore obscurs de l’histoire de la province de Québec, ou à être utiles au futur auteur de celle de la région de la Beauce, qui a été colonisée et développée, grâce au dévouement de ses premiers missionnaires, à l’énergie et aux labeurs de ses colons et l’influence bienfaisante de ses seigneurs.

C’est aussi avec une vive reconnaissance que j’offre mes sincères remerciements à M. P.-G. Roy, le savant archiviste de Québec, M. Aegidius Fauteux, l’érudit conservateur de la bibliothèque de Sulpice à Montréal, et à M. William John Pozer, de Winnipeg, qui m’ont aidé avec la plus grande bienveillance dans mes recherches.

J’aime aussi à dire que j’ai puisé un grand nombre de précieux renseignements dans l’"Histoire de la seigneurie de Lauzon" par le plus grand historien régional du Canada, feu Joseph-Edmond Roy.

P. ANGERS






PREMIÈRE PARTIE

SEIGNEURIE D’AUBERT GALLION
ET SES PREMIERS SEIGNEURS
ET CENSITAIRES





PREMIERE PARTIE

La seigneurie d’Aubert-Gallion et ses premiers seigneurs et colons

SEIGNEURIE AUBERT-GALLION

Cette seigneurie dont le nom devrait être Aubert de la Lande Gayon, du nom de Marie-Thérèse de la Lande Gayon, veuve de François Aubert de la Chesnaye, à qui elle avait été concédée le 24 septembre 1736 par Charles, marquis de Beauharnois, gouverneur, et Gilles Hoequart, intendant de la Nouvelle-France, était décrite comme suit :

"Un terrain de deux lieues de front sur deux lieues de profondeur du costé du sud-ouest de la rivière du Sault de la Chaudière, avec les isles et islots qui sont dans ladite rivière dans l’espace des deux lieues en remontant la d. rivière du costé du sud-ouest à commencer à la fin d’autres trois lieues concédées au s. Fleury de la Gorgendière et finir aux terres non concédées, le tout à titre de fief et seigneurie, avec haute, moyenne et basse justice, droit de chasse, pêche et traitte avec les sauvages tant audevant qu’au dedans du d. terrain…"

La paroisse de St-Georges de Beauce a tout d’abord été formée de cette seigneurie, Aubert-Gallion, et de celle d’Aubin de L’Isle, séparées que par la rivière Chaudière, qui traverse cette paroisse dans toute sa longueur. Aubert-Gallion étant à l’ouest de cette rivière, et Aubin de L’Isle à l’est.

LES SEIGNEURS D’AUBERT-GALLION

1ère seigneuresse, Marie-Thérèse de la Lande Gayon.

François Aubert de la Chesnaye était fils de Charles Aubert de la Chesnaye et de Marie-Louise Juchereau de La Ferté, dont le mariage eut lieu à Québec, en 1668.

Ces deux familles de la Chesnaye et Juchereau (Duchesnay) ont eu une grande importance sur les destinées de la Nouvelle-France et du Canada.

Joseph Aubert de Gaspé, auteur des "Anciens Canadiens", était un descendant de ce Charles Aubert de la Chesnaye.

Ce François Aubert de la Chesnaye, le fils de Marie-Louise Juchereau, sieur du Maur, épousa en premières noces, le 12 avril 1695, Anne-Ursule, fille de Pierre Denys, sieur de la Ronde, et de Catherine Leneuf de la Vallières, et en secondes noces, le 12 octobre 1711, Marie-Thérèse, fille de Pierre de la Lande Gayon qui, devenue veuve, obtint la concession de la seigneurie appelée tout d'abord Aubert-Gayon, et plus tard Aubert-Gallion. C'est donc Marie-Thérèse de la Lande Gayon qui fut la première seigneuresse d'Aubert-Gallion.

* * *

2èmes seigneuresses : Madame Marie-Anne-Josephte de l'Estringant de St-Martin, veuve de Ignace-François-Gabriel Aubert de la Chesnaye, et sa fille, Madame Charlotte-Marie-Anne-Joseph Aubert de la Chesnaye, épouse du marquis François-Luc d'Albergatti-Vezza, le défenseur du fort Jacques-Cartier en 1760.

M. Ignace-F.-G. Aubert de la Chesnaye était un enfant du premier mariage, du mari de la première seigneuresse d'Aubert-Gallion. Cette dernière paraît avoir légué sa seigneurie à la veuve du fils de son mari et à la petite-fille de celui-ci.

Madame Ignace Aubert de la Chesnaye et sa fille vendirent la seigneurie Aubert-Gallion en 1768, à William Grant, de Québec.

* * *

3ème seigneur : William Grant.

William Grant fut le troisième seigneur

Mgr H. Fortier,
Curé de St-Georges, Beauce.
Edouard Lacroix, Industriel et
Membre du Parlement du Canada.
Bélonie Poulin, Industriel et Maire de
la paroisse de St-Georges, Beauce.
Remi Bolduc, C. R. Maire du village
de St-Georges, Beauce.
d’Aubert-Gallion. Il était un de ces Anglais de la première époque de la domination anglaise, dont l’ambition était de devenir grand propriétaire au Canada. Ainsi qu’Henry Caldwell, il ne se fit aucun scrupule de s’approprier les deniers du public, qu’il recevait en sa qualité de député receveur général, pour acquérir grand nombre de propriétés et seigneuries.

Le 18 septembre 1765, il achète de François-Joseph de Vienne la propriété que l’on a l’habitude d’appeler le Château Bigot, à Charlesbourg.

En 1768, il devient seigneur d’Aubert-Gallion.

En 1770, il épouse, devant le ministre anglican de "Christ Church", à Montréal, Marie-Anne-Fleury Deschambault, veuve du troisième baron de Longueuil.

La même année, Madeleine Hiché, femme d’Ignace Perthuis, lui vend la seigneurie St-Roch de Québec. (Archives C. 1884, p. 26).

En 1775, il est en difficulté avec la famille Charly S. Anges. (Seigneurie de Lauzon, vo. II, pp. 400, 402).

En 1777, ou environ, Sir Thomas Mills, receveur général du Canada, le choisit pour son député, et il occupe ce poste jusqu’en 1784. C’est en ce moment que le gouverneur Haldimand veut lui faire rendre compte des argents perçus pour la Couronne, et comme il prétend ne relever que du gouvernement de Londres, il refuse de se rendre la demande du gouverneur du Canada. Ce dernier lui enlève sa charge et le remplace par le célèbre Henry Caldwell, nomination qui fut plus tard annulée par Londres. (Seign. de Lauzon, vol. III, pp. 113 et suiv. et p. 266).

En 1792, il fut élu député de la Haute-Ville de Québec, au premier Parlement du Bas-Canada, et siégea jusqu’à la fin du 2ème Parlement, en 1800.

Il est mort dans le cours de 1807 ; sa veuve, la baronne douairière de Longueuil, lui survécut une dizaine d’années et mourut en 1818. W. Grant était l’oncle du cap. David Alexandre Grant, qui épousa sa belle-fille, la baronne de Longueuil.

Dans la "Gazette de Québec" du 12 novembre 1807 parut une annonce de plusieurs colonnes relative à la vente forcée des propriétés de William Grant. La liste de des propriétés, qui est fort longue et intéressante, comprend naturellement la seigneurie Aubert-Gallion.

C’est à cette vente judiciaire que Jean Georges Pfotzer se porta acquéreur de cette seigneurie Aubert-Gallion.

M. Grant, en 1799, avait fait diviser les deux premiers rangs d’Aubert-Gallion en terres de trois arpents sur quarante. Chaque rang contenait cinquante-neuf lots, dont quelques-uns n’avaient qu’un arpent, un arpent et demi ou quatre de front. La série des numéros commençait à la ligne divisant les seigneuries Aubert-Gallion et Rigaud-Vaudreuil.

Cette division fut faite par l’arpenteur Frs Legendre, suivant un plan qu’il en a fait dans le courant des mois de juillet et août 1799. Ce plan est déposé avec le greffe de M. F. Legendre, au bureau du protonotaire de la Cour Supérieure, au Palais de Justice des Trois-Rivières.

La course des lignes latérales des terres es S. 57 W.

Le nombre des censitaires à cette époque n’était que de onze, tous fils de cultivateurs de St-François, à l’exception peut-être de Jean Gousse.

Voici leurs noms et le numéro de chacun des lots qu’ils occupaient ; ces noms et le numéro des lots sont inscrits sur ce plan :

No 1 Jean Jacques 3 arpents sur 40
2 Alexis Maurin (Morin) 3 " " 40
3 Louis Thibodeau 3 " " 40
4 François Maheux 3 " " 40
7 Louis Poulin 3 " " 40
8 Jos. Poulin 4 " " 40
20 Jos. Thibodeau 3 " " 40
21 B. Véhaux (Veuilleux) 3 " " 40
23 Jean Gousse 3 " " 40
24 Joseph Rodrigue 3 " " 40
25 Joseph Thibodeau 3 " " 40
28 Le Domaine
Sur le lot 8 est tracé un ruisseau avec le titre « Ruisseau à Darville », et sur le lot 20, est indiqué un cours d'eau sous le nom de « Rivière Jean Gagnon », aujourd'hui cette rivière est appelé « Rivière Pozer ».

Ce plan mentionne aussi la « Rivière du Loup » et la « Rivière à Famine ».

En 1802, le procès-verbal dressé par Jean-Thomas Taschereau, l'aïeul de l'hon. Alex. Taschereau, premier ministre de la province de Québec, nous démontre qu'il n'y avait encore que 22 censitaires dans la seigneurie de M. Grant.

Voici les noms de ces nouveaux arrivés :

René Labbé, Pierre Bolduc, François Fortin, Michel Boucher, Jean Cliche, Charles Pépin, J. B. Bariau, Charles Toulouse, Louis et François Thibodeau.

Les Thibodeau, Morin, Bariau et Toulouse étaient d'origine acadienne.

Quelques années plus tard : Prisque Champagne, Joseph Dutil, Edouard Bégin, Pierre Lessard habitent les premières terres du 1er rang d'Aubert Gallion, les plus rapprochées de St-François.

Nul doute que le nombre des censitaires n'avait guère augmenté dans Aubert-Gallion en 1808, lorsque cette seigneurie devint la propriété de M. Pozer.

4ème seigneur : Jean Georges Pozer.

Le quatrième seigneur peut donc être considéré comme le fondateur de la paroisse de St-Georges, car dès 1830 il y construisit un manoir et un moulin à farine vers 1818. Depuis, un ou plusieurs de ses descendants ont toujours résidé dans la seigneurie. En 1927, M. Georges Kennett Pozer, fils de Georges Alford Pozer, réside à St-Georges.

Depuis 1808, la seigneurie Aubert-Gallion a toujours fait partie du patrimoine de la famille Pozer, et ce n'est qu'en 1917 qu'une partie des rentes constituées, représentant les rentes seigneuriales, a été vendue à M. Joseph Gagnon, marchand, de StSt-Georges, par MM. G.-S. Théberge, notaire, et Robert Lawryson, exécuteurs testamentaires de feu Madame William M. Pozer. L’autre partie de ces rentes est encore la propriété de la famille Pozer.

Par la biographie de la famille Pozer, qui suit, on pourra constater que les Canadiens-français de St-Georges de la Beauce, comme ceux des autres parties de la province de Québec, ont été tolérants et conciliants envers les étrangers à leur nationalité, et que la bonne entente entre Canadiens, Allemands et Anglais a toujours régné dans la vallée de la Chaudière.

La famille Pozer a eu une grande et bienfaisante influence dans la paroisse de St-Georges, et plusieurs de ses membres y ont occupé des charges publiques. Le plus important, l’hon. C. H. Pozer, représenta la Beauce à Ottawa et à Québec, et il était sénateur lors de son décès, en 1884, pour la division Lauzon, dont fait partie la Beauce.

La famille Pozer s’est aussi distinguée pendant la dernière guerre. Six de ses membres y ont pris part avec l’armée canadienne, qui s’est couverte de gloire et d’honneur pendant cette terrible lutte mondiale.

Cinq d’entre eux ont été au front, l’un d’eux est mort victime des gaz asphyxiants, et tous les autres portent des cicatrices des blessures reçues sur les champs de bataille.

Tandis que l’un d’eux, M. Charles Henry Pozer, était au front, son épouse, Madame Kitty Steele Barrett, femme courageuse et digne d’admiration, conduisait une ambulance en Angleterre.

Comme les membres de la famille Pozer qui se sont ainsi sacrifiés pour la grande cause de l’humanité méritent la reconnaissance de tout sujet britannique, nous inscrivons ici spécialement leurs noms :

William Ivan Pozer, fils de Georges Alford Pozer, décédé ; Charles Henry Pozer, fils de John Adolphus Pozer, blessé ; Madame Kitty Steele Barrett, épouse de ce dernier, William Secord Pozer et Richard Bruce Pozer, tous deux fils de William John Pozer, blessés ; et Donald Ross, fils de R. J. Ross et de Madame Edith Henrietta Pozer, blessé.




DEUXIÈME PARTIE
LA FAMILLE POZER









JEAN GEORGES PFOTZER


Fondateur de la famille Pozer au Canada


Jean Georges Pfotzer, fils de Georges Pfotzer et de Brigitte Walter, est né le 21 novembre 1752, Willstaett, Grand Duché de Bade, Allemagne[1].

Il vint en Angleterre en 1773, d'où il émigra à Philadelphie, et bientôt après il s'établit à Schoarie, à cette époque le « Far West » de l'État de New-York. Il demeura à cet endroit jusqu'en 1775, où, comme loyaliste convaincu, il refusa de prêter le serment d'allégeance au comité révolutionnaire. Craignant d’être arrêté, il s'esquiva de Schoarie et alla se réfugier à New-York, alors au pouvoir de l'armée anglaise.

Là, il s'engagea dans le commerce qu'il continua avec succès jusqu'à la reconnaissance par le gouvernement anglais de l'indépendance des États-Unis.

Son établissement était sur la « Maiden Lane », à New-York.

Aussitôt la paix rétablie, il passa en Angleterre et se rendit en Allemagne pour recueillir un héritage.

Revenu à Londres, il acheta un lot de marchandises qu'il importa à Québec, où il se fixa définitivement en 1785 avec sa famille. À son arrivée dans cette ville, il ouvrit un magasin sur la rue St-Jean, près de la maison où il décéda et qu’il occupait lors de son décès depuis 1792.

M. Pfotzer épousa, le 11 janvier 1776, à Albany, Mlle Magdalene Sneider. Lorsqu’il arriva au Canada, il avait trois enfants : Jacob, né à Schoarie en


1777, Georges, né à New-York en 1780, et Elizabeth, née à Londres en 1782. (Quebec Mercury, 17 juin 1848).

La « Gazette de Québec » du même jour dit qu’après le grand incendie qui détruisit le faubourg St-Roch, à Québec, le 28 mai 1845, M. Pozer donna un bel exemple de sa libéralité et de sa générosité en faisant remise à tous ses locataires, et ceux-ci étaient nombreux, des arrérages de rentes ou de loyers qu’ils lui devaient. Ces arrérages s’élevaient un fort montant, car dans certains cas ils couvraient sept ou huit années.

Comme loyaliste, il fut au service de l'armée anglaise, à Québec où il fonda sa maison de commerce qui devint la seconde en importance, non seulement à Québec, mais dans toute la province. Dans les années qui suivirent et surtout pendant la guerre de 1812, il fit des affaires considérables. Courtier et financier du gouvernement, fournisseur de l'armée, faisant le commerce avec le célèbre Jacob Astor, échangeant les lettres de créances pour de forts montants avec un escompte payant, il amassa une grande fortune. Il se porta acquéreur de nombreuses propriétés et seigneuries vendues de gré à gré ou par le shérif. C'est ainsi qu'il devint propriétaire de l'historique hôtel du Chien d'Or (Bull. Rech., vol XXI, 270), qu'il loua nombre d'années au gouvernement pour mille piastres de loyer annuel, et que Georges Alford, le légataire de M. Pozer, vendit pour $20,500. en 1853 à la Couronne pour le bureau de poste actuel.

Il fit bâtir un grand hôtel sur le terrain compris entre les propriétés Morgan et Darlington. À son inauguration, il y donna un grand bal où tout Québec fut invité. Sur les dernières années de sa vie, il était le propriétaire de l'Hôtel Albion, dans la côte du Palais, des magasins Hossack, Fisher & Blouin, des seigneuries Aubert-Gallion et St-Etienne et d'une centaine de propriétés de plus ou moins de valeur, sur les rues St-Jean et Ste-Ursule, et dans St-Roch, de vingt mille acres de terre dans les quatre premiers rangs du canton de Shenley, et des lots de grève sur la rivière St-Charles, dans le port de Québec. Il possédait aussi de grandes fermes à Charlesbourg. C'est avec raison que tout Québec l'appelait le « millionnaire Pozer ».

En récompense de sa loyauté, le roi d'Angleterre lui fit don de plusieurs milliers d'acres de terre dans les Cantons de l'Est et près de Sorel.

Ce millionnaire, excentrique au suprême degré, résidait à l'angle des rues St-Jean et Ste-Angèle, à Québec, (où est actuellement la pharmacie Turcot, 106 rue St-Jean), et, durant les dernières années de sa vie, il avait l’habitude de passer presque tout son temps sur le seuil de sa porte, revêtu d’une robe de chambre, culotte courte, souliers à boucles et coiffé d’un bonnet rouge. Il aimait à faire la causette et à fumer sa pipe sur le perron qui avançait quelque peu sur le trottoir.

Le conseil de ville, un jour, passa un règlement ordonnant aux Québécois d’enlever tous les obstacles qui empiétaient sur la vote publique, y compris le perron de notre millionnaire.

M. Pozer, secondé d’ailleurs par plusieurs citadins, ne voulut pas se soumettre à cet acre d’autorité civique, qui venait le troubler dans la paisible possession de son perron, décida de résister à la loi. La cité le poursuivit, mais il se défendit ; cette cause mit toute la ville en émoi. M. Pozer se rendit même à Kingston porter ses plaintes au pied du Gouverneur qui le renvoya en lui conseillant de se résigner. Mais notre propriétaire ne voulut rien entendre ; tenace et têtu, il plaida et perdit. Il eut des frais considérables à payer et la perte de son perron fut un des plus grands chagrins de sa vie.

Le millionnaire Pozer était un économe, très indépendant du « qu’en dira-t-on », et cependant il jouissait de la considération publique. Comme un des juges de paix de la cité de Québec, il siégea très souvent et ses jugements étaient toujours impartiaux et équitables.

Le premier seigneur d’Aubert-Gallion allait, dit-on, assez souvent visiter ses domaines de St-Georges et de St-Etienne.

Il s’y rendait à pied et emportait ses provisions. Le long de la route, le soir venu, une maison d’habitant lui servait d’hôtel. Ses séjours, à St-Georges surtout, étaient fréquents. Le moulin à farine qu’il y fit bâtir vers 1818 et le manoir qu’il construisit vers 1830 devaient requérir ses soins et sa surveillance, et il lui fallait aussi faire régner la paix parmi les colons allemands.

Ses livres d’affaires étaient aussi bien tenus que ceux de nos financiers d’aujourd’hui. On y constate qu’il était en relation avec d’importantes maisons de Montréal, de New-York et de Londres.

Un jour que M. Pozer se promenait sur la place du marché de la Haute-Ville, dans une tenue plutôt négligée, une dame l’apercevant le prit pour un pauvre homme, et, l’accostant, le pria de lui porter un panier rempli de légumes qu’elle venait d’acheter.

Le millionnaire, qui la reconnut comme une de ses débitrices en retard, sourit, et s’empara du fardeau qu’il porta allègrement jusqu'à la porte de la résidence de sa locataire, qui, pour le récompenser, lui offrit un chelin. "Gardez votre argent", dit M. Pozer d’un air narquois, "vous vous en servirez pour payer le loyer que vous me devez."

Malgré sa grande économie, M. Pozer laissa des admirateurs, car, quelques années après sa mort, le "Morning Chronicle" publiait cet article :

"Quels sont les gens qui, vivant à Québec dans les années précédant 1848, ne se rappellent du "Vieux Pozer" ?. Il fut le premier homme important de l’époque qui fût inhumé dans le cimetière Mount Hermon. Nous ne pouvons pas comprendre comment il se fait qu’il fut surnommé l’Avare, car il ne méritait certainement pas ce nom méprisant. Nous osons dire que le sobriquet lui fut donné par des envieux et des jaloux ; ce terme de mépris était loin de lui convenir. Il peut avoir été parcimonieux et excessivement économe, mais il n’était pas "avare". Il avait plutôt bon coeur et était compatissant.

"M. Pozer, très grand propriétaire foncier, possédait plusieurs centaines de maisons dans la ville. Il fut le meilleur et le plus indulgent des propriétaires de Québec. On sait qu’il n’a jamais poursuivi pour loyer. Si un locataire ne pouvait pas payer, Pozer le laissait partir en paix et ne lui causait aucun ennui. Il n’y avait pas, non plus, dans la ville un homme meilleur et plus doux pour les ouvriers auxquels il donnait continuellement de l’ouvrage. Il les traitait avec justice et leur payait toujours les gages les plus élevés,- ce que beaucoup de monde ne fait pas aujourd’hui, tout au contraire, bien des gens sont heureux s’ils peuvent employer à vil prix les malheureux que l’indigence oblige de travailler à un salaire de misère. On ne doit pas s’étonner si quelques-unes de ces personnes sans coeur et insensibles deviennent riches et amassent une fortune considérable, mais l’observateur n’a qu’à attendre les événements pour être convaincu que Dieu retire manifestement sa bénédiction de ces misérables. La justice divine punit tôt ou tard le crime de priver l’ouvrier de son salaire, et de profiter de sa situation et de sa misère. Plusieurs, ici-même, qui paraissent pratiquer fidèlement leur religion et la charité, méritent bien plus que M. Pozer ce nom de "avare".

"On a même dit que le vieux Pozer était un autre COOPER, espion de romanciers américains, mais ceci n’est pas le cas. M. Pozer fit la plus grande partie de sa fortune, croyons-nous, durant et après la guerre de 1812, en achetant des traites et plus tard des immeubles. Quand j'étais enfant, écrit le correspondant du "Morning Chronicle", il tenait un grand magasin de faïence en face des abattoirs, sur la rue Buade, dans la maison qu’occupait le général Brock, lorsqu’il demeurait ici. Cette bâtisse est aujourd’hui occupée par Fisher & Blouin, selliers.

"Plusieurs personnes et quelques célébrités excentriques qui étaient quelquefois un objet d’étonnement ou d’amusement pour les jeunes cervelles sont maintenant disparues ; espérons qu’elles reposent maintenant dans la paix éternelle et respectons leur mémoire."

M. Pozer, avec sa prévoyance d’homme pratique, voulant s’assurer de son vivant d’un lieu de repos pour ses cendres, acheta un lot dans le cimetière Mount Hermon et y fit construire un mausolée, avec caveau, qui lui coûta plusieurs mille dollars.

M. Pfotzer lègua la plus grande partie de sa fortune à sa fille Hanna et à son gendre G. Alford, au préjudice de ses autres enfants.

Le testament, dont les honoraires avaient été de deux cents cinquante louis sterling fut attaqué devant les tribunaux. Après douze années de luttes légales, sans résultat pratique, les enfants Pozer voyant Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/23 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/24 la fabrique de St-Georges. A St-François, il ne comptait que des amis. Il est au nombre des souscripteurs pour l’achat d’un tableau de la "Passion" destiné à orner l’église catholique de cette paroisse.

Il mérita l'affection et l’estime du public par sa grande bonté. Souvent il a été appelé à agir comme amiable compositeur pour régler des querelles qui s’élevaient nombreuses dans la Beauce.

Il fut l’ami intime de Jean Georges Pfotzer, et tous les autres membres de la famille Pozer lui conservèrent jusqu’à sa mort, la plus sincère amitié.

Le Docteur Munkel était né, le 25 novembre 1799, à Hanovre, en Allemagne, ainsi que son épouse Margaret Oster, qu’il épousa en 1820. Ils décédèrent tous deux à St-Georges, le Docteur le 8 décembre 1864 et son corps repose dans le cimetière de Jersey Mills, près de l’ancienne résidence de Michael Cahill; Madame Munkel décéda le 8 juin 1878 et fut inhumée dans le cimetière de la famille Pozer, à St-Georges.

En 1845, par acte en date du 3 février, devant le notaire F. Verreault, un de ses amis intimes, le Docteur et son épouse donnèrent la terre qu’ils avaient eux-mêmes défrichée, située à deux arpents au sud-est de celle de la fabrique de St-Georges, à leur unique enfant, Willian Ernest Munkel. Ce dernier y résida jusqu’à ce qu’il vint demeurer avec sa fille Margaret, épouse de Joseph Gosling, en 1890, qui, elle aussi, avait sa résidence St-Georges. C’est chez Madame Gosling qu’il mourut le 16 juin 1893. I1 était né à St-Georges de Beauce, le 6 mars 1821.

M. Munkel, fils, avait épousé Jessie Wilson, née le 11 mars 1830 et décédée le 10 décembre 1860, et l’inventaire des biens de sa succession fut terminé le ]6 juillet 1863, par le notaire J. O. C. Arcand.

De ce mariage sont nés plusieurs enfants dont quatre ont survécu à leur père : Margaret, mariée à Joseph Gosling; Georges Ernest, Henry Alexander, et William John.

Le seul survivant de cette famille, en 1927, est M. Georges Ernest Munkel, de Stillwater, Minnesota, ou il est président de la banque de cette ville. Il avait quitté la Beauce dès 1875. Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/26

  1. Georges Trafalgar, né en 1803;
  2. Mary Ann, née en 1807, décédée en décembre 1890, elle avait épousé M. David Ferguson, en 1823;
  3. Charlotte, mariée à M. Collin McCallum, mourut sans enfant;
  4. Caroline Henrietta, née le 22 décembre 1815, qui éousa M. Thomas Lloyd, à Québec, le 28 décembre 1836, et décéda dans cette ville, le 21 mai 1890, laissant plusieurs enfants.
II ― GEORGE POZER

Fils de Jean Georges. né en 1780, est décédé célibataire, à Québec, en 1805.

III ― ELIZABETH POZER

Née en 1782, épousa M. Sutherland.

IV ― WILLIAM POZER


Né en 1787, il fut le continuateur de la famille Pozer au Canada. I1 épousa, en première noces, Mlle Andrews, qui mourut sans enfant.

M. Pozer eut pour seconde épouse, Mlle Ann Milbourn, fille de Robert Milbourn, de Howick, Angleterre, professeur de mathématiques et de langue anPage:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/28 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/29 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/30 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/31 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/32 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/33 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/34 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/35 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/36 Ce fut un grand deuil pour toute la population de St-Georges, lorsqu’il mourut, le 19 juillet 1890; il repose dans le cimetière de la famille, à St-Georges.


M. et Mme Pozer ont eu 10 enfants, nés à St-Georges: Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/38 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/39 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/40 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/41 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/42 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/43 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/44 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/45 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/46 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/47 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/48 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/49 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/50 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/51 les Etats-Unis, de 1812 à 1815, est connue dans l'histoire sous le nom de "Laura Secord".

Le 23 juin 1813, Laura Secord découvrit par accident que les officiers américains casernés dans la



maison où elle demeurait à Queenston, Ontario, se proposaient d'aller surprendre un détachement du 49ème régiment de l’armée anglaise, commandé par le Lieutenant James Fitzgibbons. Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/53 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/54 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/55
VII ― RICHARD WILLOUGHBY POZER

Né à St-Georges, Beauce, le 13 février 1871, commença son cours commercial au Stanstead College, pour le terminer au High School, à Lévis, P.Q. De 1886 jusqu'en septembre 1905, il a été employé au service du Quebec Central Ry, et alla ensuite s'établir à Duck Lake, Saskatchewan, où il débuta comme marchand de fer et de meubles, puis y devint marchand général. Il fit des spéculations très heureuses de sucre et de denrées pendant la guerre.

Il épousa, à Black Lake, P. Q., le 29 novembre 1893, Edith Ann, fille du Capitaine Prideaux. Elle était née le 31 décembre 1871, en Angleterre, et avait reçu son éducation à Sherbrooke; elle décéda le 19 octobre 1901, à Lévis. Elle a été inhumée dans le cimetière de la famille Pozer, à St-Georges.

Enfants:

  1. Ida Beatrice, née le 2 janvier 1894, à St-Georges, elle reçut son éducation au Stanstead College, et épousa, à Black Lake, P. Q., le 7 septembre 1918, Ernest Weary, gérant de la Banque Royale, à Black Lake. Enfant : Gwendolyne.
  2. Maud Irène, née le 25 septembre 1896, à Sherbrooke, elle reçut son éducation au Stanstead College, et épousa, le 28 janvier 1923, à Duck Lake, Frederick Anderson, propriétaire d'un ranch. Enfants: William Frederick et Richard Malcolm.
  3. Irena May, née à Sherbrooke, le 21 mai 1898, décédée à Lévis, le 19 octobre 1898, elle a été inhumée à St-Georges.

M. Pozer épousa en secondes notes, le 4 novembre 1902, à Bury, P.Q., Florence Isabell Brooke Lockeft, fille du Major Edmund Lockett, d'Angleterre. Pas d'enfant. Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/57 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/58 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/59 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/60 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/61 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/62 Mlle Pansy Ellen Reed, infirmière graduée, à Langsburn, Michigan, E. U. Son père, ancien loyaliste, était un Anglais né en Angleterre.

Ainsi que son frère William, il s'enrôla dès les premiers jours de la guerre dans le 90ème Rifle Regiment de Winnipeg, et alla au front comme infirmier, sous les Drs. Simpson et Crookshank, à Vimy. Le Dr. Crookshank s'étant retiré, le jeune Pozer, chef des ambulanciers, le remplaça brillamment et fut décoré pour

sa bravoure à la Crête de Vimy, pour avoir secouru des blessés sous le feu.







TROISIEME PARTIE

LES SEIGNEURS ET PREMIERS
CENSITAIRES D’AUBIN DE L’ISLE






SEIGNEURIE D’AUBIN DE L’ISLE


Cette seigneurie fut accordée à Nicolas-Gabriel Aubin de l’Isle, Greffier de la Maréchaussée, à Québec, par MM.  de Beauharnois et Hocquart, le 24 septembre 1736, et consistait en :

« Un terrain de deux lieues de front sur deux lieues de profondeur, du costé du nord-ouest de la rivière du Sault de la Chaudière avec les isles et islots qui sont dans la rivière dans l’espace des d. deux lieues en remontant lad. rivière du côté nord-est à commencer à la fin d’autres trois lieues concédées au s. Joseph Fleury de la Gorgendière, et finir aux terres non concédées, le tout à titre de fief et seigneurie, avec haute, moyenne et basse justice, droit de chasse, pesche et traitte avec les Sauvages tant au devant qu’au dedans du dit terrain… »


{{|NICOLAS GABRIEL AUBIN DE L’ISLE}}

Ier seigneur d’Aubin de l’Isle

Nicolas Gabriel Aubin de l’Isle fut un personnage important de la Beauce, où il a probablement fait, par lui-même ou par des représentants, la traite des fourrures avec les sauvages, du moins c’est ce qu’indiquent ses titres de propriété dans la Nouvelle Beauce. Comme on peut le constater les lettres patentes de la seigneurie Aubin de l’Isle lui accordent « le droit de chasse, de pesche et de traitte avec les sauvages, tant au devant qu’en dedans du dit terrain ».

Non satisfait d’avoir droit de faire le commerce avec les Abénaquis, dans sa seigneurie, il se fait concéder un fief dans la seigneurie Rigaud-Vaudreuil, par acte devant le notaire Barolet, le 9 septembre 1739, contenant six arpents de front sur deux lieues Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/66 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/67 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/68 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/69 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/70 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/71 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/72 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/73 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/74 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/75 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/76 Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/77









APPENDICE







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TABLE DE MATIÈRES






Pages

Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/85 Pages
Johnson, Edith 
 64
Lacroix, Edouard 
 75
Lalande-Gayon, M. Thérèse de la 
 11
La Pelleterie, Fanny 
 73
La Pelleterie, Emile 
 73
Langlois, Ann Kate 
 50
Langlois, Barbara, Mary Ann 
 51
Langlois, Benjamin John 
 51
Langlois, Charles Brown 
 50
Langlois, Charles Fisher 
 51
Langlois, Charles Milbourn Pratten 
 50
Langlois, Peter William 
 50
Langlois, Stephen Milbourn 
 51
Lery, Joseph Gasgard Chaussegros de 
 74
Lesueur, Mary 
 49
Lilliott, Edith Henrietta 
 57
Lilliott, John Turner 
 34
Lilliott, Mary Ann 
 33
Lilliott, Victoria Isabella 
 51
Lloyd, Thomas 
 29
Lockett, Florence Isabell Brooke 
 58
Longueuil, La baronne de 
 13
McCallum, Colin 
 29
McKee, Milbourn 
 62
Milbourn, Ann 
 29
Milbourn, Robert 
 29
Munkel, Georges Ernest 
 27
Munkel, John Henry 
 27
Munkel, John Henry Ernest 
 26
Munkel, Henry Alexander 
 27
Munkel, Margaret 
 27
Munkel, William Ernest 
 27
Munkel, William John 
 27
Nevanas, Lillian 
 63
Owens, James 
 73
Pickel John 
 32
Philbrick, Harriett Estella 
 57
Pozer, Andrew Milbourn 
 60
Pozer, Ann Evelina 
 49
Pozer, Annie 
 57
Pozer, Caroline Henrietta 
 29
Pozer, Charles Henry 
 62
Pozer, Charlotte 
 29
Pozer, Christian Henry 
 40
Page:Angers - Les seigneurs et premiers censitaires de St-Georges-Beauce et la famille Pozer, 1927.djvu/87 Pages
Pozer, Richard Bruce 
 64
Pozer, Richard Willoughby 
 58
Pozer, Sydney Milbourn 
 63
Pozer, William 
 29
Pozer, William John 
 52
Pozer, William Milbourn 
 36
Pozer, William Secord 
 64
Pozer, Yvan 
 57
Powell, Lyman Bruce 
 64
Powell, Lyman 
 63
Powell, Monica May 
 64
Powell, William Douglas 
 64
Reed, Pansy Helen 
 65
Rodrigue, Jean 
 73
Ross, Donald 
 56
Ross, Dunbar 
 44
Ross, Edith Milbourn 
 55
Ross, Ida Elizabeth 
 55
Ross, Lillia Eileen 
 56
Ross, Olive Ethelwynn 
 56
Ross, Robert Arthur 
 56
Ross, Robert J. 
 55
Ross, Robert Wilfred 
 56
Ross, William H. 
 56
Rowat, Donald McKenzie 
 62
Rowat, Charles Andrew Donald 
 62
Rowat, John Pozer 
 62
Rowat, Rhoda Isabel McKenzie 
 62
Salls, David 
 61
Salls, Edna 
 61
Secord, Laura 
 54
Skene, Andrew Philipp 
 76
Smith, Maria 
 34
Sneider, Magdelene 
 20
St-Martin, M. A. Josephte de l’Estrigant de 
 12
Stull, Mary 
 53
Sutherland, M. 
 29
Taschereau, Jean Thomas 
 15
Taschereau, Sir Elzéar Henri 
 44
Taylor, Edward Harbottle 
 77
Taylor, James 
 57
Taylor, James B. 
 57
Taylor, Thomas John 
 77
Pages
Thomson, Frederick 
 57
Thomson Grant Willoughby 
 53
Thomson Georges 
 51
Thomson Georges Christophe 
 52
Torrance, William 
 76
Walter, Brigitte 
 19
Weary, Ernest 
 58
Weary Gwendolyne 
 58
Willoughby de Broke 
 34
Wilson, Jessie 
 27
Wyatt, Gertrude Jane Lilliott 
 62
Wyatt Lawrence 
 62
Yarborough Mary 
 34








  1. Extrait du livre de naissance et de baptême de la commune évangélique à Willstaett. ─ Le vingt-un (21) novembre mil sept cent cinquante-deux (1752) l'avant-midi à onze (11) heures, est né un fils de George Pfotzer du citoyen d'ici, de son épouse Brigitte née Walter, qui est baptisé le vingt-deux et nommé Jean Georges. Les témoins et parrains étoient : Michel Lehad, garçon et cordier, Frédérix Hoetzel fils, citoyen et maître tailleur, et Christine, épouse de Jaque Huck père. (Suivent les noms et les paraffes du père et des témoins). Pour l'intégrité et fidélité de l'extrait et de la traduction, Willstaett, le 18 du mois de May 1851.
    Le ministère évangélique,
    (Signé) DIETIEGSMANN
    Le nom du pasteur qui a fait l'inscription est Koenig, qui n'est signé qu'à la fin de l'année.
    (Signé DIETIEGSMANN)