Les Petits poèmes grecs/Pindare/Olympiques/XI

XI (1).

AU MÊME AGÉSIDAME.

Comme le souffle des vents est nécessaire au pilote ; comme les douces rosées du ciel, filles des nues, réjouissent le laboureur, ainsi les hymnes, par leur harmonie, récompensent les travaux et les succès de l’athlète victorieux, le rendent l’objet de l’entretien des siècles à venir et sont la preuve assurée de ses immortelles vertus.

Les hymnes que chante ma bouche en l’honneur des vainqueurs olympiques n’ont point à craindre les traits de l’envie : telle est la faveur que les dieux accordent au génie et à la sagesse.

Fils d’Archestrate (2), je vais, pour célébrer ta victoire au pugilat, ajouter l’ornement de mes vers à ta couronne d’olivier (3), mille fois plus précieuse que l’or, et mes chants seront un nouveau témoignage de l’intérêt que je porte au peuple de la Locride.

Volez, Muses, volez vers la cité qu’il habite ; mêlez-vous à ses chœurs et à ses fêtes. Vous trouverez, j’en suis garant, un peuple hospitalier, sage, belliqueux et ami des arts. Vit-on jamais le lion intrépide (4) et le renard adroit dépouiller le caractère dont la nature les a doués ?