(p. 53-56).


CHANSON DU RETOUR




Air : Il pleut, il pleut bergère…





Voici la froide bise
Qui vous pique les doigts ;
La brume épaisse et grise
Plane sur les grands bois ;
L’hiver frappe aux persiennes
Avec des airs grognons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !



Décembre est près de naître ;
Novembre va mourir :
Fermez cette fenêtre
Que Juillet fit ouvrir.
Chères magiciennes,
Gare à vos pieds mignons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !


Adieu, fraîches toilettes,
Écloses au printemps ;
Comme les violettes,
Vous ne durez qu’un temps !
Près de vos anciennes,
Dormez en rangs d’oignons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !



Ô beaux oiseaux volages,
Revenez vite au nid :
Quittez châteaux et plages
D’où le froid vous bannit.
La pluie a fait des siennes,
Semant les champignons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !


Le vieux Paris vous pleure
En son cœur paternel ;
Hâtez-vous ! voici l’heure
Du retour annuel !
La Cité, citoyennes,
Tend vers vous ses… pignons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !



Comme fit la bergère,
Avec son Némorin,
De la chanson légère
Reprenez le refrain.
Fines musiciennes,
Nous vous accompagnons…

Rentrez, Parisiennes,
Rentrez vos blonds chignons !