Les Mémoires d’un veuf/Panthéonades

Œuvres complètes - Tome IVVanier (Messein) (p. 307-308).

PANTHÉONADES


Eh quoi ? l’auteur exquis de si jolies choses, Sara la Baigneuse, Gastibelza-l’homme-à-la-Carabine, Comment disaient-ils, En partant du golfe d’Otrante. Me voici, je suis un éphèbe. Dormez (bis), ma belle, Par saint Gilles, viens nous-en et cœtera, ils l’ont fourré dans cette cave où il n’y a pas de vin ! Oh !

Et au-dessus donc !

Soit ! On a enlevé les stalles en toiles peintes, la chaire idem, les confessionnaux itou, l’autel toc et le baldaquin rien mouche. Mais quoi à la place ? Du public. Vrai j’aimais mieux les « fidèles », quelque un peu melon qu’ils parussent.

On va là. On ne voit rien, en dehors (comme auparavant) des sublimes fresques de Puvis de Chavannes et des obscénités d’à côté. On y garde son chapeau sur sa tète, ce qui est oppressif par les temps chauds, on s’étonne, on rit de tant de sottise solennelle, on pense un peu au Châtiment (sive le gâteau de Savoie mangeant son blasphémateur et « l’Arche » où rien ne manque que Phidias et le nom de Son père).

Finalement, pour l’avouer, nous autres gens de sang-froid, nous ne pouvons nous empêcher de déplorer qu’on ait collé là sur la tête un peu renfrognée d’un Déranger dévoyé ce haut de forme à la fois incommutable et rond.

Puis, ce refrain chante dans ma tête à moi, ma tête têtue qui aime bien qu’on laisse les gens tranquilles :


« Il était un’ bergère,
Et ron ron, petit patapon. »


(Mirabeau, Marat et d’autres en savent quelque chose) et qui s’obstine à vouloir connaître ce que peut signifier pour les grands hommes qui nous gouvernent le mot Panthéon, puisqu’il n’y a plus ni dieux, ni Dieu.