Les Médailles d’argileSociété du Mercure de France (p. 173-174).
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VŒU


Je voudrais pour tes yeux la plaine
Et une forêt verte et rousse,
Lointaine
Et douce
À l’horizon sous un ciel clair,
Ou des collines
Aux belles lignes
Flexibles et lentes et vaporeuses
Et qui sembleraient fondre en la douceur de l’air,
Ou des collines,
Ou la forêt…

Je voudrais
Que tu entendes,
Forte, vaste, profonde et tendre,
La grande voix sourde de la mer
Qui se lamente

Comme l’Amour ;
Et, par instant, tout près de toi,
Dans l’intervalle,
Que tu entendes,
Tout près de toi,
Une colombe
Dans le silence
Et faible et douce
Comme l’Amour,
Un peu dans l’ombre,
Que tu entendes
Sourdre une source…

Je voudrais des fleurs pour tes mains,
Et pour tes pas
Un petit sentier d’herbe et de sable
Qui monte un peu et qui descende
Et tourne et semble
S’en aller au fond du silence,
Un tout petit sentier de sable
Où marqueraient un peu tes pas,
Nos pas,
Ensemble !