Les Ballieux des ordures du monde


Les Ballieux des ordures du monde.

vers 1609



Les Ballieux des ordures du monde1, nouvellement imprimé pour la première impretion par le commandement de nostre Puissant Œconome.
À Rouen, chez Abraham Cousturier, tenant sa boutique près la grande porte du Palais, au sacrifice d’Abraham.
In-8.

Ô la vicissitude estrange !
Toutes choses courent au change ;
Le ferme est fondé sur le point ;
Autres fois l’on ne voyoit point
Tant de crocheteurs par le monde,
De vigilans faiseurs de ronde,
De porteurs de paquetz pliez2,
De grands faiseurs de bons-adiez3,
Tant de faineans par la rue,
De questeurs de franches repues,
De sires Jeans escornifleurs,
De piqueurs de dez, d’enjolleurs,
De francs taupins, de fripelippes4,
De moyne-laiz, de francatrippes5,
De bouffons, de sots, de cocus,
De truchemens, courtiers de culs,
De charlatens planteurs de bourdes,
D’ypocrites, de limes sourdes,
De chicaneurs, de patelins,
De trompeurs, de maistre Gonnins,
De r’habilleurs de pucellages,
De faiseurs de faux mariages,
De nourrices avant le temps,
De plaisants, de Rogers Bon-Temps,
De flannières6, de macquerelles,
De faiseurs de laict aux mamelles ;
De faux tesmoins, faux rapporteurs,
De fabulistes, de menteurs,
De semeurs de fausses sciences,
D’escamoteurs de consciences,
De corrupteurs de magistrats,
Bref, mille et mille autres fatras,
Qui, pullulant parmy les hommes
En ce maudit siècle où nous sommes,
N’empoisonnoient l’antiquité.
La Deesse de verité
Sur son cube estoit toute nue ;
Justice marchoit retenue,
Sans colère, faveur ne choix,
Au gouvernement de ses loix ;
L’orrible vipère d’envie
De l’enfer n’estoit point sortie ;
La noblesse aimoit la vertu ;
Le noble en estoit revestu ;
C’estoit son clinquant, son pennache,
Son pend’-oreille, sa moustache ;
L’Esglise en sa splendeur estoit,
Et dedans ses flancs ne portoit
Tant de serviteurs d’Elisée ;
Sa robbe n’estoit divisée
Par ces Simons magiciens7,
Et l’on ne donnoit point aux chiens
Le pain des enfans légitimes ;
Le pasteur mesnageoit ses dismes,
Sans les bailler aux hommes lais.
Mais sus donc, prenons nos balais,
Balions toutes ces ordures,
Ostons premier ces charges dures,
Ces porteurs de nouveaux capots,
Ces subsides, empruns, impots,
Fermiers, fermières et monopoles,
Ces chaudepisses, ces verolles,
Ces raptasseurs de nez pourris,
Verds blez, par les camars devis,
Ces Gilles Jeans, ces carrelages8,
Et aultres tels maquerellages,
Sources de tant de potions,
De poudres, de decoctions,
De diettes, de robbes grises,
Et de semblables marchandises
Qui purgent la bource et le corps.
Chassons en mesme temps dehors
Ces subtilles revenderesses,
Ces lampronières9 manieresses,
Qui, faisant semblant de porter
À madame pour achapter
Quelque chaisne d’or singulière,
Ou luy lever sa penilière,
Luy racoustrer son bilboquet,
L’entrefesson et le brisquet,
(Car ce sont là leurs doctes termes),
Ces croche-cons à bouches fermes,
Entremeslent dans leurs discours
Mille petits propos d’amours,
Et, mettant la main sur la motte,
Glissent le poulet soubz la cotte.
Chassons encor, jetons à l’eau
Ces vieilles lampes de bordeau,
Mamelles molles et fanées
Comme vessies surannées,
Culs de postillon endurcis,
Cols de cigoigne restroissis,
Dents dechaussées et pourries,
Arrangées en dants de sies ;
Nez morfondus, yeulx enfoncez,
Vieils fronts ridez et replissez
Comme un gardecul de village ;
Vieille perruque à triple estage,
Vieilles eschines de chameau,
Poitrines de maigre pourceau,
Ventres pendants, jambes de lates,
Croupions pointus, fesses plates ;
Vieils havres ouverts à tous vents,
Vieilles lanternes de couvents,
Vieilles barques abandonnées,
Vieilles masures ruinées,
Vieilles granges, vieils culs rompus,
Vieux fleaux de quoy l’on ne bat plus,
Vieilles brayettes, vieilles bragues10,
Fourreaux crevez et molles dagues ;
Vieilles caisses et vieux cabas,
Viel estalage, vieux haras.
Videz, sortez, vieille antiquaille ;
Vous ne servez de rien qui vaille.
Ballayons encor fermement
Ces revendeurs d’entendement
De memoire artificielle11,
Ces esponges de damoyselles,
Leurs fards, leurs pignes, leurs miroers,
Leurs affiquets, leurs esventouers,
Leurs brusques branslemens de fesses,
Leurs petits chiens excuse-vesses,
Leurs cajols12, leurs attraits charmeurs,
Ris fardés, regars ravisseurs,
Leurs finesses, leurs pomperies,
Leurs passe-temps, leurs railleries,
Leurs secrettes esmotions,
Leurs desguisées passions,
Leurs soupirs feints, leurs larmes feintes,
Le flatter de leurs douces plaintes,
Les bons coups qu’ils font à l’escart,
Leurs servantes de chambre en quart,
Leurs bals, festins, et mascarades,
Leurs masse-pains et marmelades,
Leur chaud satirion13 confit,
Et autres esperons de lict.
Mais abatons la grande araigne
Qui chasse aux bidets d’Alemaigne,
Et cet autre qui en ce coing
Estend ses voiles de si loing.
Voyez-vous ces quatre araignées,
Comme elles sont embesongnées
À tendre leurs reths au passant !
Allons donc vivement houssant
Ceste petite libertine :
Elle est chaste comme Faustine,
Et de son venimeux poison
Gâte mainte honneste maison.
Sus donc, qu’elle soit balloyée.
Cette place est bien nettoyée ;
La plus grosse ordure est dehors :
Allons visiter d’autres bords,
Et chassons de nos republiques
Les histrions, les empiriques,
Les beuveurs de vin par excez,
Les rajeunisseurs de procez,
Soliciteurs, faiseurs de clauses,
Bailleurs d’avis, vendeurs de causes,
Les Zizames14, les Arabins,
Les grands babillards aux festins,
Les Carneades15, les sophistes,
Les sarcophages atheistes,
Tous ces nouveaux reformateurs,
Et ces alquimistes souffleurs,
Qui, pour un lingot soubs la cendre,
Trouvent un licol pour les pendre.
Nous voulons aussi baloyer
Le legiste16 qui sçait ployer,
Les bergers qui ont deux houlettes,
Les collations de sœurettes,
Tant de baiseurs par charité,
Et petits presens de piété17,
Et autres pratiques devotes,
Les causes de tant de riottes.
De tant de licts privez d’amour,
De tant de pains perdus au four,
De tant de napes adirées18,
De tant de futailles vidées19,
De tant de lardiers tous videz,
De tant de scandalles semez,
Et qui font rire à plaine gorge
Les saincts de la nouvelle forge,
Car, parmy ces devotions,
L’on voit bien peu d’Estochions20,
Paules, Marcelles, Fabiolles,
Et de semblables christicolles,
De S. Hierosme encore moins.
Chassons encor tous faux tesmoins,
Tous examens signez sans lire,
Le prescheur qui n’ose tout dire,
Le pescheur qui à toute main
Prend tout poisson avec son ain21,
Les medecins qui sont trop riches,
Les pharmacopolles trop chiches,
Les chirurgiens trop piteux,
Les pages qui sont trop honteux,
Une nourrisse trop songearde,
Une nonnain trop fertillarde,
Un confesseur trop indulgent,
Un contable22 trop negligent,
Un secretaire trop prolixe,
Une trop jeunette obstetrice23,
Un brasseur près de mauvaise eau,
Un paticier près d’un bordeau24,
Un boucher de puante alaine,
Une servante trop mondaine,
Un escolier près d’un tripot,
Un tavernier auprès du pot,
Un meusnier près de sa tremie,
Un jaloux près d’une abbaye.
Nous chassons aussi ces sorciers,
Nourrissons d’esprits familiers,
Permutations clericalles,
Bigamies sacerdotalles,
Ces aliances de nonnains,
Advocats prenans des deux mains,
Procureurs qui sont sans malice,
Sergeans qui doivent leurs offices,
Greffiers qui babillent souvent,
Les commis qui n’ont point d’argent,
Le juge qui n’a qu’une oreille,
Celuy qui dit : à la pareille ;
Le regent qui ne fesse pas,
Valets trop long-temps au repas,
Laquets cheminans des machoires,
Tabeillions sans escritoires,
Le receveur qui s’apauvrit,
Le financier qui s’enrichit,
Le poète qui tient de la Lune,
Le chantre qui tient de Saturne25,
Le barguigneur26 Mercurial,
Le contemplatif jovial,
Les enucques qui veulent frire,
Coquus qui veulent d’autres rire,
Bègues qui veulent discourir,
Les boiteux qui veulent courir,
Aveugles jugeant du visible,
Savetiers qui lisent la Bible27,
Les femmes qui veulent prescher,
Ladre qui craint l’autre toucher,
Cordonniers portant les pantoufles,
Les chats qui veulent porter moufles28.
Sur tout gardons-nous aujourd’huy
De l’envieux qui loue autruy,
Du loup qui faict du charitable,
Du pourceau qui dort sous la table,
De la mouche sur l’elephant,
Du singe qui berse l’enfant,
De l’ours qui nous monstre sa patte,
Du renard qui les pousles flatte,
Du lion qui a beu du vin,
Des syrènes du far messin29,
Du cancre qui hume les huistres,
Et des asnes de franc arbitres.
Il se faut conserver aussi
Du ris du tiran endurcy,
Des larmes d’une courtisane,
Des finesses de la chicane,
De la baguette d’un huissier,
De la navette d’un telier30,
D’un et cœtera de notaire,
D’un qui pro co d’apotiquaire,
Des blandices d’un macquereau,
Des accolades d’un bourreau,
De l’inquisition d’Espagne,
Des coupe-bources de Bretaigne,
D’un fé dé de31 italien,
Et d’un certes à bon escien,
D’un veritablement de thraistre
Et d’un chien qui n’a point de maistre,
De la main d’un bon escrivain,
De la cuisine d’un vilain,
Du couteau du flamen32 yvrongne,
Et du cap de Dious de Gascongne,
Du sacremente d’Allemant33,
Et de la fureur du Normant34,
De la goittre savoisienne,
De la crotte parisienne,
De la verolle de Rouen35.
Mais nous voicy à Sainct-Aignan,
Ô dieux ! que d’ordures estranges !
Que de culs cachez dans les granges !
Que de bouteilles, de flacons !
Que de bons jans, que de jambons !
Que de fleurettes refoulées !
Que de filles despucelées !
Que de beaux collets defraisez,
De buses rompus, de ceints brisetz !
Que de mains sous les vertugades !
Que d’andouilles, que de salades,
De jonchée, de cervelats,
De tables, de pots et de plats !
Que de fringuantes damoiselles !
Quel tintamarre de vielles,
De viollons et de hault-bois !
Que de putains dedans les bois !
Que de collerettes rompues !
Et que de fesses toutes nues !
Que de beaux tetins descouverts !
Que d’enfans auront les yeux verts !
Qu’il faudra eslargir de robbes,
Et desplisser de garde-robbes !
Que de matrones empeschées !
Que de gardes ! que d’accouchées36 !
Que de baptesmes clandestins !
Et que de pères et parrains !
Balions donc ces villenies,
Ces dances, ces follastreries,
Ces blancques, ces jeux de hazart,
Ces discoureurs d’amour à part,
Ces vivandiers de foires franches,
Taverniers pour quatre dimanches,
Et chassons encore au baley
Ces beaux tireurs de pape gay37.
Que leurs arcs et leurs cordes roides
Abattent les roupies froides
Qui pendent aux nez morfondus
Des enfans de Caulx refondus.

Or voylà bien des places nettes :
Nos tasches seront bientost faictes ;
Il ne reste qu’à balier
La loyauté du couturier,
La paresse du laquais basque,
Le trop grand courage d’un flasque38,
Les gouttes d’un jeune sauteur,
La grand blancheur d’un ramonneur,
Le trop grand sillence des femmes,
Les bastars des chastrez infames ;
Mais du tout dechassons ailleurs,
Ces fols poetastres rimailleurs,
Dont la rithme est si mal limée
Et la lime si mal rithmée,
Qu’un bon rithmeur, rime limant,
Leur rithme relime en rithmant.
C’est faict, allons, quittons l’ouvrage,
Ne nous lassons point davantage.
Hercul bien empesché seroit
Sy toute la terre il vouloit
Rendre d’ordure repurgée
Comme il fit la stable d’Augée.

Aux Dames39.

Mignonnes, j’ay voulu, excusant vostre amour,
À visages masquez jouer vos personnages,
Ce seroit allumer la chandelle en plein jour ;
Aux pelerins cognus, il ne faut point d’image.

Le poète qui a descouvert vos abus
A senti la rigueur de vostre ame irritée ;
Mais ne le faictes plus, il n’en parlera plus :
L’effet cesse à l’instant que la cause est ostée.

S’il vous est malaisé de quitter ce plaisir,
Il nous est encor plus malaisé de nous taire.
Vous avez trop d’amour, et nous trop de loisir ;
Nous aymons d’en parler, vous aymez de le faire.

Faictes doncque le vœu de quitter vos amours
Quand vous aurez perdu vos chaleurs et vos flammes,
Et nous vous promettons d’en quitter le discours
Quand ses brusques fureurs auront quité vos ames.

Mais pourquoy, direz-vous, nous blasmer en jaloux ?
Si nous faisons l’amour, il n’y va que du nostre.
Mais, si nous en parlons, pourquoy vous fachez-vous ?
Nostre langue est à nous comme le cul est vostre.

Donc, courtizan, alors qu’on te pique, il te faut
En cacher l’aiguillon, n’en faire point de compte.
Le singe, pour cacher sa honte, monte haut ;
Mais plus il est monté, plus il monstre sa honte.




1. Nous connoissons plusieurs éditions de cette pièce, qui, toutefois, n’en est pas restée moins rare. Une seule porte une date : c’est celle où notre pièce, ayant pour titre les Ballieurs des ordures du monde, se trouve à la suite de la Gazette…, Paris, jouxte la coppie imprimée à Rouen par Jean Petit, 1609, in-12. (V. Viollet-Leduc, Biblioth. poétique, p. 349–350.) Nous n’avons pu retrouver l’édition originale de Jean Petit. En revanche, nous en avons trouvé une autre qui avoit échappé à tous les bibliographes. Elle a pour titre : le Donnez-vous garde du temps qui court, s. l. n. d., et est, en plusieurs parties, beaucoup plus correcte que celle donnée par Abraham Cousturier et reproduite ici. Elle nous a donc été fort utile pour les corrections. Nous n’indiquerons que les principales variantes. On a donné à Chartres, chez Garnier fils, en 1833, une réimpression à 32 exemplaires de l’édition d’Abraham Cousturier.

2. On désignoit ainsi les espions. Plus tard, on n’appela porte-paquets que les personnes qui rapportent à d’autres le mal qu’on dit d’eux. V. Dict. de Furetière.

3. Diseurs de bonjours inutiles, bona dies ; grands faiseurs de protestations, comme le sont les Italiens, auxquels ce mot de bonadié est emprunté.

4. Gourmand. Le peuple dit encore frippe-sauce. Leroux, Dict. com., donne à ce mot un sens obscène.

5. Le Franca-Trippa des farces italiennes. Son nom se trouve déjà francisé dans la 18e Serée de G. Bouchet.

6. Flâneuses, coureuses. Pour toute femme prenant du plaisir, on disoit qu’elle étoit flanière. V. la 132e lettre de Voiture, à Mlle de Rambouillet.

7. Simon le Magicien, fameux hérésiarque du premier siècle, fut le chef de la secte dite des Simoniaques. V., sur lui, les Actes des Apôtres, liv. 8, ch. 4, et le mémoire de M. H. Schlurick, De Simonis magi fatis Romanis commentatio historica et critica (Meissen, Klinkicht, 1844, in-4).

8. Festin, ripaille. Pour une bombance on disoit une carrelure, un bon carrelage de ventre.

9. Coureuses de nuit, le lampron, petite lampe de deux sols en main. V. Richelet.

10. Hauts-de-chausses à l’ancienne mode, qui avoient fait donner aux beaux de l’autre siècle le nom de braguards. Dans le patois gascon, ce mot désigne le pis d’une vache.

11. Depuis le milieu du XVIe siècle, les inventeurs de mnémonique avoient été nombreux. Sous François Ier, Giulio Camillo Delminio ne demandoit que trois mois pour rendre un homme capable de traiter en latin quelque matière que ce fût, avec une éloquence toute cicéronienne. Il reçut du roi trois cents écus pour rédiger son invention en principes, ce qu’il n’exécuta qu’imparfaitement dans ses deux petits traités : Idea del teatro et Discorso in materia di esso teatro. Étienne Dolet, dans ses lettres et dans ses poésies, parle de lui comme d’un escroc dont le roi avoit été la dupe. Sous Louis XIII, autre système : on apprit la grammaire à Gaston d’Orléans à l’aide d’une méthode qui mettoit en action noms, adjectifs, adverbes, etc., et en faisoit comme autant de régiments, de bataillons, s’accordant ou guerroyant entre eux. (V. de Meyer, Galerie du XVIe siècle, t. 2, p. 177.) Un peu plus tard, Sivestius, chanoine de Louvain, enseignoit l’espagnol en huit jours au vice-chancelier d’Anne d’Autriche, et en dix au P. Oliva, à Rome. Il s’en vante, du moins, dans une lettre écrite en 1671, et conservée à Mons dans la correspondance de Arnould Lewaitte. V. Nouv. arch. histor. des Pays-Bas, t. 6, p. 444.

12. On écrivoit cageols. C’étoient de petits piéges en forme de cages pour prendre les oiseaux. Son dérivé cajolerie n’a pas fait beaucoup dévier le mot de son premier sens.

13. La racine de cette plante passoit pour un aphrodisiaque énergique.

14. Les zigannes ou zingari, bohémiens.

15. On sait qu’il y a un philosophe sceptique de ce nom.

16. Variante : rigistre.

17. Variante : pitié.

18. Variante : égarées.

19. Variante : mantes deschirées.

20. Sainte Eustochie ou Eustochium, qui, comme sainte Paule, avec laquelle elle se voua à la retraite, et comme les autres saintes femmes nommées ici, fut disciple de saint Jérôme.

21. Ce mot, qui vient du latin hamus et signifie hameçon, est encore très en usage dans quelques provinces.

22. Var. : un connétable négligent.

23. Sage-femme. C’est le mot latin obstetrix.

24. Les pâtissiers tenoient cabaret dans leur arrière-boutique, et le bordeau n’étoit jamais loin du cabaret. Il n’y avoit donc que la femme tarée qui s’aventurât chez le pâtissier, et qui même osât passer sans rougir devant sa porte. De là, selon l’abbé Tuet, dans ses Matinées sénonoises, de là le proverbe : Elle a honte bue, elle a passé pardevant l’huis du pâtissier. V. notre Hist. des hôtelleries et cabarets, t. 2, p. 279.

25. C’est-à-dire qui dévore tout ce qu’il trouve.

26. Le mot barguigneur ou barquineur, qui, comme le verbe dont il est le dérivé, venoit d’une métaphore empruntée au jeu de l’oie (voy. Biblioth. de l’école des chartes, 2e série, t. 2, p. 304), signifioit marchander à outrance. Il étoit ancien dans la langue. (V. Ducatiana, t. 2, p. 458–459.) Parmi les ordonnances que Monteil possédoit manuscrites, il s’en trouvoit une du XVe siècle sur la taxe du blé, par laquelle défense est faite aux barguigneurs de barguigner, c’est-à-dire de marchander avant l’ouverture du marché. V. Monteil, Traité des matériaux manuscrits, t. 2, p. 306–307.

27. La profession très méditative des cordonniers, qui produit aujourd’hui tant de socialistes et envoie tant de recrues en Icarie, avoit fourni alors un grand nombre d’adeptes à toutes les sectes de nouvelle invention. Le New-York-State-Herald du mois de septembre 1842 a donné de ces savetiers mystiques une longue liste, en tête de laquelle se trouvent : Fox, le fondateur de la secte des Quakers ; Davis Parens, théologien allemand ; Roger Sherman, homme d’État américain, etc. On nous signale une dissertation publiée en Allemagne au XVIIIe siècle sous le titre : De Sutoribus fanaticis. Les livres de religion se ressentoient par leur titre du premier métier de ceux qui les avoient écrits : c’étoient les Pantoufles d’humilité, les Souliers à hauts talons pour ceux qui ne sont que des nains dans la sainteté. V. Lud. Lalanne, Curios. bibliogr., p. 251, 254.

28. Gants. V. sur ce mot une curieuse anecdote dans les Variétés de Sablier, 3, 200.

29. Le détroit de Messine, qui s’appelle le phare.

30. Var. : tissier.

31. Var. : fe de fe. C’est le par ma foi italien.

32. Var. : d’un flamand.

33. Var. : du sacramenn. Juron des Allemands.

34. À Paris, on disoit encore, dans la litanie : A furore Normanorum libera nos, Domine. V. notre tome 1er, p. 85.

35. Un proverbe disoit : Vérolle de Rouen et crotte de Paris ne s’en vont jamais qu’avec la pièce. (Francion, 1663, in-8, p. 557.)

36. Ces deux vers manquent dans le Donnez-vous garde.

37. C’est l’ancien nom du perroquet. Il étoit resté pour désigner ces petits oiseaux de carte ou de bois qu’on mettoit au sommet d’une perche pour servir de but aux tireurs d’arquebuse.

38. Lâche, paresseux.

39. Cette fin manque dans le Donnez-vous garde, etc.