Les Amours (1553)/Poème 125

Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 147).

A toi chaque an ordonne un sacrifice
etc.

A toy chaque an j’ordonne un sacrifice, Fidele coin, où tremblant et poureux, Je descouvry le travail langoureox Que j’endoroy, Dame, en votre service.

Un coin meilleur plus seur et plus propice A declarer un torment amoureux, N’est point en Cypre, ou dans les plus heureux Vergers de Gnide, Amathonte ou d’Eryce.

Eussé-je l’or d’un Prince ambitieux, Coin, tu serois un temple precieux Enrichy d’or et de despense grande :

Où les amans par un vœu solennel Joutant lutant autour de ton autel, S’immoleroient eux-mesmes pour offrande