Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 335-340).
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JE donneray en la seconde Partie des marques pour connoistre un Cheval poussif.

La Pousse est une difficulté de respirer, causée par l’embarras des poulmons, l’obstruction des veines & arteres, & particulierement du conduit & de l’égoût du poulmon qui se fait par le conduit des reins, le tout est accompagné d’un battement de flancs, & de dilatation des narines, particulierement lors que les Chevaux courent, ou montent ? Le siege de la Pousse est dans le poulmon, & la cause vient de l’obstruction qui se fait dans les conduits par des flegmes qui y restent & s’y époississent. Il est à notter que le poulmon est la partie de tout le corps qui consomme le plus de nourriture, ne vivant que du plus pur sang, & du plus subtil qui est un sang bilieux ; il nous paroist évidemment aux animaux qui n’en ont point, car ils vivent de rien par maniere de dire ; les poissons n’ont point de poulmon, aussi voit-on que pour peu qu’ils ayent à manger, d’abord ils sont tres-gras, & mesme il semble que les reins ne soient faits que pour la décharge, & pour vuider le poulmon de ses impuretez, car les poissons n’ont point de reins comme ils n’ont point de poulmon, & ordinairement un Cheval auquel il prend un flux d’urine, s’il dure quelques jours, il a d’abord la toux parce que le poulmon se desséche. j’ay adjoûté ces remarques pour vous faire connoistre que si vous avez des Chevaux poussifs dont le poulmon soit interessé & qu’ils soient maigres, vous aurez bien de la peine à les engraisser, parce que le poulmon consommera une partie de la nourriture qui se changeroit en chair ; de plus vous verrez tous les Chevaux poussifs pisser beaucoup quand on les traitte, & qu’on tâche à guerir le poulmon, parce qu’une partie des impuretez s’évacuë par là : La remarque que j’ay fait, que le poulmon est une partie du corps, qui consomme la plus grande partie de la nourriture que le Cheval prend, est tres-veritable & fort curieuse, & de ceux qui ont écrit des Chevaux soit François, Italiens, Allemans, ou Latins, pas un n’en a fait mention.

Si on considere les vaisseaux & autres parties spermatiques, qui entrent en la composition du poulmon, ils font froids & secs : si on les considere en leur substance charnue, molle & baveuse, on les croira chauds & humides ; finalement si on les considere Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/350 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/351 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/352 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/353 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/354