Le baiser, ou le rêve enchanteur (Desdunes)

Le baiser, ou le rêve enchanteur (Desdunes)
Creole voices, Texte établi par Edward Maceo Coleman, Associated Publishers (p. 122).

LE BAISER, OU LE RÊVE ENCHANTEUR

(P. A. Desdunes)


C’est un nid caché dans un bosquet d’aunes,
Le berger du lieu ne le connaît pas,
Il a dû voir jadis les chants des faunes
Au temps où la nymphe y risquait ses pas.

Dans ce sanctuaire aucun bruit n’arrive :
Du reste du monde on est isolé.
La petite fleur demande, "Qui vive ?"
Quand bourdonne autour un insecte ailé.

Le muguet y vient tout près des pervenches
Et le Nymphéa, dans l’étang qui dort.
Le soleil, parfois, à travers les branches
Sur le gazon vert blute un rayon d’or.

Des fleurs aux cheveux, sur le cou des perles,
Pauline a trouvé ce nid dans les bois
Et là, tous les deux, seuls avec les merles,
Nous avons aimé la première fois.

8 février 1878


ABUS DE L’IMPARFAIT DU SUBJONCTIF

(P. A. Desdunes)


Il me revient à la mémoire l’usage indiscret qu’avait fait un de mes amis, d’un imparfait du subjonctif. Amoureux éconduit, il écrivait, en 1868, une lettre à une demoiselle, qui avait elle aussi, peut-être, fait abus du genre en assier. Cette lettre, donc, contenait les vers dont voici la teneur :